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31 décembre 2018 1 31 /12 /décembre /2018 18:16

Que naissait Maurice Fanon en 1929. Son écharpe composée d’hexasyllabes avec uniquement des rimes en ou et en oi – « Si je porte à mon cou / en souvenir de toi » -, c’est de la fine dentelle poétique. Il n’a pas fait grand-chose pour qu’on se souvienne de lui, bohème atypique, anar-coco, même de son vivant les médias l’ignoraient, alors tu penses de sa mort. Un peu comme son pianiste Jacques Debronckart dont on ne se souvient même plus le nom.

C’est aussi ce même jour de l’année que mourait Donald Westlake il y a juste 10 ans. Je suis content de n’avoir pas encore lu tous ses romans.

« - Si j'étais toi, je boirais moins!
- Si tu étais moi, tu boirais beaucoup plus! »

 

De Frank Vialle (6), cette expérience en écho :

« j’ai rampé / jusqu’à un placard de cuisine / où il y avait du vin / deux chutes m’empêchaient de marcher / c’est ainsi qu’on devrait toujours se déplacer / pour aller chercher du vin »

 

Sur internet on ne trouve presque rien sur Frank Vialle. Il avait écrit un scénario d’un film pour cinéphiles « Demain les mômes » de Jean Pourtalé. Niels Arestrup était jeune et Emmanuelle Béart tournait pour la première fois. On trouve encore sur amazon deux de ses polars, Bobo et les chiens de l’aube.

C'est un 31 décembre
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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 21:05

Que naissait Stephen Leacock en 1869. Il est peu connu en France mais adulé paraît-il au Canada, un grand maître de l’humour anglo-saxon. Dans son recueil « Ne perdez pas le fil », au chapitre « Petit précis de culture générale », je trouve cette bribe de physique : « L’Electricité est de deux espèces : la positive et la négative. Quelle différence ? je présume que la première est un peu plus chère mais plus durable ; l’autre est meilleur marché mais les mites s’y mettent tout de suite. »

 

Ce 30 décembre, j’ai bouclé un ouvrage de Marcel Migozzi « Quelques parts de voyage ».

Carnet de voyage avec photos, idéal pour moi qui ne voyage pas ni ne prend de photos

« deux vaches à fumier (photo)

d’un paysan avec sa mort

déjà visible dans ses yeux bonjour

d’un signe lent de crâne »

 

« (photo) place de village

ses marchands racoleurs de miel

souvenirs des attrape-mouches

au plafonnier de la cuisine enfance »

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 09:27

les auteurs dont j'aurais envie de dire deux mots n'ont pas fait état de leur naissance ou de leur décès sur wikipedia.

Frank Vialle (5) : « Une lumière m'éblouit / puis j'entends des bruits / je cherche les origines / à la campagne on veut savoir d'où ça vient / la lumière est un laser / qui tourne dans mon secteur / les bruits n'étaient que des pierres roulantes / sur le flanc de la colline / connaître l'origine / détruit la part du rêve »

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 19:50

Que mourait Sergueï Essenine en 1925. A la fin de sa vie il n’était pas toujours joyeux. Imbibé d’alcool, il se pendait ce jour-là dans la chambre 5 de l’hôtel d’Angleterre à Leningrad. Et pourtant : « Le soleil s'enchante de son reflet dans les gouttes de rosée. Une joie indicible emplit l'âme. C'est quand même pas mal, la vie ! »

 

Et en écho, Frank Vialle (4). « tous ces suicides / durant la période Noël / jour de l’an / sont une bonne réponse / à la porosité de nos esprits » et pourtant : « Je descends pêcher / prendre un beau poisson / je n’ai rien à manger / en bas de chez moi / je sens les poissons / à portée de mon Rappala / le poisson je le remonterai / je ferai un feu de bois / j’aurai de quoi manger »

 

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27 décembre 2018 4 27 /12 /décembre /2018 21:26

Hervé Prudon aurait dû fêter ses 68 ans s’il n’était pas mort l’année dernière. C’était un auteur de polars enfin des trucs qu’on classe comme ça. Quelques mois avant de mourir, il a écrit des trucs qu’on dirait de la poésie (qu’on classe comme ça). Devant la mort (Gallimard)

« … tu as enterré ton ami / si tu étais mort avant lui / c’est lui qui pleurerait sur toi / cette éventualité te fait sourire / sans que tu saches vraiment de quoi »

Je conseille le visionnage de cette vidéo que je trouve de toute beauté.

 

https://vimeo.com/68767970

Frank Vialle (3) habitait rue des Pyrénées à Paris avec vue sur le cimetière du Père Lachaise. Il a écrit quelques romans qui ressemblaient à des polars tirant sur la Science Fiction fantastique. A la fin de sa vie, il adressait à Gros Textes des textes courts qu’on aurait dit des poèmes.

« être malheureux / ne rend personne intéressant / être heureux non plus / la vie se confine / à l’intérieur de toi / et dehors / il n’est pas question d’y aller »

J'ai un peu marché avec lui dans Paris, enfin entre des bars du côté de la rue de Bagnolet et une librairie, une librairie et des bars, des bars et son appart. Et pas toujours sur nos pieds

« je vais ailleurs / à pied car / en voiture ou même à moto / on ne s’arrête pas / pour caresser un crapaud »

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 19:38

Qu’on aurait vu pour la dernière fois Ambrose Bierce en 1913. A 71 ans il était parti faire la révolution au Mexique au côté de Pancho Villa. Il aurait pu s’abstenir : « Ne remets jamais au lendemain ce que tu peux ne pas faire du tout. »

Je me plonge souvent lorsque je n’ai rien à faire dans son dictionnaire du diable à peu près toujours disponible dans notre boutique. « Seul : en mauvaise compagnie. »

 

Sinon, Frank Vialle 2. Si on googlise son nom, il n’y a rien. Ben oui c’est comme ça.

« Les mots que j’aime / se figent à mon approche / aucune phrase ne vient plus / à mon secours / dans le désert du verbe / j’attends une oasis / sans y croire »

 

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25 décembre 2018 2 25 /12 /décembre /2018 18:35

que naissait Jacques Charpentreau en 1928. « Ce que veulent dire les mots, / Ils ne le savent pas eux-mêmes, / Mais les voilà qui se regroupent, / Qui s’interpellent, se répondent, / Et si l’on sait tendre l’oreille, / On entend parler le poème. » Sa poésie était limpide, il a accompagné ma carrière d’instit. Il avait 35 ans quand mourait Tristan Tzara. L’homme approximatif est un très beau titre. Ce recueil a accompagné ma post adolescence et mes premiers pas en écriture : « Je pense à la chaleur que tisse la parole / autour de son noyau de rêve qu'on appelle nous. »

 

Je profite toujours des fin d’années pour ranger du papier, jeter, déplacer, ouvrir, refermer… Bientôt 10 ans que je traîne un dossier au nom de Frank Vialle. 10 ans que je me promets d’en faire quelque chose (tiens je viens de commencer  L’art difficile de ne presque rien faire de Grozdanovitch « nous devenions inéluctablement stériles par crainte obsessionnelle de ne pas être assez productif »). Alors allons-y avec Frank Vialle pour quelques temps :

« marcher est une chose en soi / nos pas nous conduisent sous le ciel / ou sous des ponts / nous n’allons pas vite / mais nous pouvons aller loin / le monde nous appartient / il est autour de nous / et des insectes sautent parmi les herbes »

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24 décembre 2018 1 24 /12 /décembre /2018 18:17

Que mourait Aragon en 1982.

« J’étais du couteau de l’âge égorgé / Je portais mes doigts où vivre me saigne / Mesurant ainsi la fin de mon règne / Le peu qu’il me reste et le rien que j’ai »

Que faire un 24 décembre au soir ?

Allumer le feu et aller pisser.

 

C'est un 24 décembre
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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 20:01

Que naissait Marcelin Pleynet en 1933, pilier des revues Tel Quel puis l’Infini, c’est un gars qui a certainement beaucoup de choses à dire si l’on voit sa bibliographie, des trucs du genre : « la poésie qui discute les vérités est moins belle que celle qui ne les discute pas ». Certes ce genre de parole forte ne se discute pas. En tout cas perso, je m’en garderais bien moi qui ai peu de choses à dire. Comme Bertin.  

 

« J'ai peu de choses à dire au fond je cherche peu de choses
Et tout le reste c'est un habit sur moi à peu près ajusté
Je peux bien partager votre combat vos certitudes : papier-buvard
Le mal au fond le mien c'est ailleurs un fanal resté allumé
J'écris, ma femme dort, je rassemble un maigre bagage
Un maigre bien des idées vagues, des tentatives de notions
Tout ce à quoi je souscris et qu'en bon entendement il faut admettre
Des restes de vos garde-robes, des idées de révolution

Qu'est-ce que j'ai à moi ? Ma mère le lundi qui lave
Quand elle pleure, c'est qu'elle a les yeux pleins de savon
Le linge sèche, la cuisine est humide, la radio couvre le cri des gosses
Je n'ai rien qu'une enfance banale comme un cartable en carton

… »

 

https://www.youtube.com/watch?v=SNOOvXGQ9yY

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 20:25

Que mourait deux génies discrets, Samuel Beckett en 1989 et Julien Gracq en 2007. Ce dernier refusa le Goncourt en 1951, quant à Beckett, il considérait l’attribution du Nobel comme une « catastrophe » et c’est son éditeur, Jérôme Lindon qui alla le chercher à sa place.

Deux adeptes de la solitude, de la pénombre et de l’effacement. Exemplaires.

« Pourquoi se refuser à admettre qu’écrire se rattache rarement à une impulsion pleinement autonome ? On écrit d’abord parce que d’autres avant vous ont écrit, ensuite, parce qu’on a déjà commence à écrire : c’est pour le premier qui s’avisa de cet exercice que la question réellement se poserait : ce qui revient à dire qu’elle n’a fondamentalement pas de sens. Dans cette affaire, le mimétisme spontané compte beaucoup : pas d’écrivains sans insertion dans une chaîne d’écrivains ininterrompue. »

Julien Gracq (en lisant en écrivant, José Corti)

 

Et ce soir près du feu pendant que chauffait la soupe je feuilletais « Compagnie » de Beckett et j’ai relevé ceci page 50 : « Tu n’entends plus tes pas. Sans entendre ni voir tu vas ton chemin. Jour après jour. Le même chemin. Comme s’il n’y en avait plus d’autre. Pour toi il n’y en a plus d’autre. »

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Également Chez Gros Textes - Catalogue

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.