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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 20:53

Je n’ai pas trouvé de naissance ou de décès.

Je m’en vais donc citer cet étonnant bouquin

De Stas et Dejaeger dont le titre est « Sornets »

Joliment illustré par Jean-Paul Verstraeten

Où la métrique plus qu’ici est respectée :

 

Est-il autorisé de se moquer de tout,

Sans vain scrupule idiot, sans peur et sans morale ?

Parfois on peut douter. Ambiance doctorale.

Rions sans hésiter, de nous-mêmes surtout.

 

Il faut prendre l’humour comme exclusif atout,

Traitons tout de façon très caricaturale,

Oublions le décent, rigolade intégrale.

Ù comme dans où ? – Ben voilà : quasi partout.

 

Quand tout devient sérieux, au revoir, on se taille.

Un dernier pied de nez à vous tous et de taille,

Ensuite on va chercher un endroit plus marrant.

 

T’es pas d’accord ? O.K. Va sauter ta morue,

Essaye de respirer un bon gaz hilarant,

Sinon récite trois « Je vous salis ma rue ».

Ce 20 janvier
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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 21:59

Que naquit Armand Robin en 1912, poète de l’absence au monde, Ma vie sans moi, des langues multiples captées et traduites à longueur de nuit sur des radios lointaines, de la fatigue comme planche de salut et du parti pris des faibles. Il fut militant à la Fédération Anarchiste en compagnie d’un certain Georges Brassens qui racontera qu’il avait pris l’habitude de téléphoner tous les soirs au commissariat de son quartier. Il demandait le commissaire, déclinait son identité, donnait son adresse et disait : « Monsieur, j’ai l’honneur de vous dire que vous êtes un con ».

Une nuit du mois de mars 1961, on l’a amené dans ce commissariat d’où il n’est pas ressorti vivant. On suppose que le ministre de l’intérieur de l’époque a dû déclarer qu’il ne connaissait aucun policier qui ait pu faire du mal à qui que ce soit. Le préfet de police en 1961 était un certain Maurice Papon.

 

« On établit contre moi des constats de présence : / Je fus pris en flagrant délit de vie. / Telle est la légende bien établie. »

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 21:54

Que mourait Arno Schmidt en 1979. Il y a longtemps dans une période où je dévorais de la SF, je me souviens avoir été époustouflé par Miroirs noirs (Christian Bourgois). Depuis j’ai classé cet auteur dans le rayon « qui se déguste lentement ». La poésie ne devrait pas passer à côté de ce monstre littéraire largement ignoré (les éditions Tristram rééditent ses ouvrages) qui savait avec grâce et humour triturer la langue et les idées toujours sur un mode ludique et profond à la fois.

« Pas un continuum, pas un continuum ! : tel est le cours de ma vie, tel celui des souvenirs (de la façon qu’un spasmophile peut voir un orage la nuit) :
Flash : une maison nue de cité ouvrière grince des dents dans la broussaille d’un vert toxique : la nuit.
Flash : des faces blanches qui zyeutent, des langues dentellent au fuseau, des doigts font leurs dents : la nuit.
Flash : membres d’arbres dressés ; gamins poussant leur cerceau ; des femmes coquinent ; des filles taquinent à corsage ouvert : la nuit.
Flash : pauvre de moi : la nuit !!
Mais moi, dire que ma vie m’apparaisse comme le fleuve majestueux d’une chaîne de production, ça non, je peux pas dire ! »
(Scènes de la vie d’un faune)

 

Ce 18 janvier, cherchant un écho à Arno Schmidt et fouillant pour cela dans le stock bouquinerie de vieilles revues, je suis tombé sur un numéro de février 87 de la revue Regard avec des morceaux d’Achille Chavée à l’intérieur. Tu penses si j’étais content : « J’en appelle à la trahison des miroirs / au verre grossissant de l’oubli / j’en appelle à la fumée sans feu / à l’anneau sans doigt / aux lettres majuscules des citations / pour ne pas mourir sans une injure aux lèvres. »

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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 22:38

Que mourait Georges Schéhadé en 1989. J’aime sa poésie élégante tout en restant simple, légère et fluide : « Elle était plus vieille que le temps / Avec des mains de grande transparence / Et dans les yeux la tristesse du printemps // On l'a couchée sous le sable / Il y avait un peu de vent dans les arbres / Il n'y avait plus rien // Reste le souvenir de sa voix / Depuis qu'elle est dans ce pays lointain / Où toutes les femmes se ressemblent »

 

12 ans plus tard c’était au tour de Gregory Corso. Abandonné gamin, c’est en prison à 17 qu’il s’installe en poésie puis aux côtés des principaux piliers de la beat generation. « Un homme traverse la rue / Du coin de la rue je l'applaudis / -- il a réussi ! »

 

Au fait, il y a 22 ans Gros Textes publiait Un luna-park dans la tête de Lawrence Ferlinghetti et il m’en reste quelques exemplaires.

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 22:05

Que naissait Jules Supervielle en 1884. Son forçat innocent débute de belle manière : « Je ne vois plus le jour / Qu’au travers de ma nuit, / C’est un petit bruit sourd / Dans un autre pays. / C’est un petit bossu / Allant sur une route, / On ne sait où il va / Avec ses jambes nues. / Ne l’interroge pas, / Il ignore ta langue. / Et puis il est trop loin, / On n’entend plus ses pas. »

A vingt ans je me sentais très proche de ce genre de poésie. Ce soir je lui trouve un petit goût de tilleul menthe sans sucre. C’est pas mauvais ma foi et ça réchauffe. Un peu. Comme une vieille chanson d’Elbaz dont pas grand monde doit se souvenir.  

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 22:04

Que naissait Paul Lafargue en 1842. Son Droit à la paresse n’a jamais été loin de mon lit depuis plusieurs décennies. Lorsque j’entends goût de l’effort, j’ouvre mon Lafargue qui en pleine révolution industrielle savait aussi être visionnaire en imaginant la société de consommation comme stade à venir du capitalisme : « Le grand problème de la production capitaliste n'est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces, mais de découvrir des consommateurs, d'exciter leurs appétits et de leur créer des besoins factices. »

(On connaît moins son court pamphlet humoristique et anticlérical « Pie IX au paradis » que l’on peut commander aux éditions d’ores et déjà qui publient pas mal de pépites : http://www.doresetdeja.fr/lafarguepiexi.html)

 

En écho, ce 15 janvier, j’ai flâné dans le Carnet du désert de René Pons aux éditions Rhubarbe : «  Flâner. Voilà à peu près toute mon occupation à présent… Flâner, c’est s’émerveiller de riens : un vieux mur, un arbre, une façade soudain découverte parce qu’on lève par hasard la tête, une vitrine insolite, une porte entrouverte qui révèle un jardin inattendu, monde de l’inimportant que les surréalistes aimaient explorer. »

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14 janvier 2019 1 14 /01 /janvier /2019 21:29

Que mourait Juan Gelman en 2014, poète argentin de la mélancolie, l’exil, la douleur et la douceur aussi : « la secrète douceur de la douleur / est transparence/ elle sort / de la résignation furieuse du rêve / sonne dans la bouche de l’égaré ».

« la crainte de la vieillesse vieillit-elle ? / la crainte de la mort, nous meurt-elle ? / qu’est-ce que je fais avec les mille moi / de mes compagnons morts ? » 

 

Mourait également un 14 janvier Anaïs Nin en 1977 :

« Il faut laisser les choses s'accumuler, ne pas tout utiliser immédiatement. Laissez les choses s'accumuler, reposer, fermenter : ensuite explosez. N'épuisez pas les sujets. »

Donc acte.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 21:18

Que mourait Maurice Carême en 1978. Il est parfois de bon ton de trouver ce poète ringard. Son omniprésence dans l’éducation nationale en raison je crois d’une paresse institutionnelle pour élargir ses ressources dans un domaine envers lequel on oscille entre indifférence et mépris (la poésie) ne l’ont pas forcément servi. Je pense qu’il ne méritait pas plus d’être installé au pinacle des anthologies enfantines que le dédain et les ricanements. J’ai toujours de l’affection pour les auteurs qui savent autant être légers que profonds : « Comment retenir ce qui passe / Et fuit plus fluide que l’eau? / Ah! Que nos mains sont vite lasses / De parfaire de vains travaux // … // Nous avançons dans les brouillards / Devinant à peine nos frères / À cette trace de lumière / Qui reste prise en leur regard… »

 

Ce 13 janvier justement, je jouais un spectacle tout public à partir de 5 ans. Il y avait ce poème de Michel Lautru : « La couleuvre / A fait un grand vœu / Et la vipère / Un tout petit vœu / Petit vœu de rien / Petit vœu nain » extrait de Le P de la poule et le Q du coq, éd. Mémoires et culture. Ah oui : « Le P / De la poule / S’est retourné / Et qu’a-t-il vu ? / Le Q du coq / Bien entendu ! »

 

Au fait le numéro 24 de la revue Cairns que j’imprime pour les éditions de la Pointe Sarène de l’ami Patrick Joquel sera disponible dans quelques jours : http://www.patrick-joquel.com/editions/cairns-revue/

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 20:52

Que naissait Jack London en 1876. Je me demande souvent comment il a pu tant écrire en si peu de temps de vie et surtout sans jamais me décevoir.

« Ainsi, je suis retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j'appartiens. Je n'ai plus envie de monter. L'imposant édifice de la société qui se dresse au-dessus de ma tête ne recèle plus aucun délice à mes yeux. Ce sont les fondations de l'édifice qui m'intéressent. Là, je suis content de travailler, la barre à mine à la main, épaule contre épaule avec les intellectuels, les idéalistes et les ouvriers qui ont une conscience de classe – et nous donnons de temps en temps un bon coup de barre à mine pour ébranler tout l'édifice. Un jour, lorsque nous aurons un peu plus de bras et de barres à mine, nous le renverserons, lui et toute sa pourriture et ses morts non enterrés, son monstrueux égoïsme et son matérialisme abruti. Puis nous nettoierons la cave et construirons une nouvelle habitation pour l'humanité. Là, il n'y aura pas de salon, toutes les pièces seront lumineuses et aérées, et l'air qu'on y respirera sera propre, noble et vivant. »

 

Ce 12 janvier en écho, j’ai feuilleté un recueil d’un autre rouge américain, Jack Hirshman, J’ai su que j’avais un frère,  éd. Le Temps des Cerises. « Je veux chevaucher la grande prairie de tes paupières / comme si je buvais des baisers / je veux battre le tambour du fleuve / jusqu’à la mort du temps / et courir comme un petit enfant à tête d’écureuil / et toucher chaque blessure pour en faire un poème… »

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 22:36

Que naissait Eduardo Mendoza en 1943. Des quelques ouvrages que j’ai lu, j’ai surtout souvenir de « Sans nouvelles de Gurb », un petit livre qui n’encombre pas les étagères et un condensé d’humour burlesque. Un extraterrestre (Gurb) part explorer la société humaine déguisé en Madonna histoire de passer inaperçu. Le narrateur également extraterrestre est sans nouvelle, s’inquiète et part à sa recherche.

« Il n'existe pas dans tout l'univers de camelote plus infecte et de travail plus bâclé que le corps humain. A elles seules, les oreilles, collées au crâne n'importe comment, suffiraient à le disqualifier. Les pieds sont ridicules; les tripes, répugnantes. Réduites à l'état de squelette, toutes les têtes ont un rictus parfaitement déplacé. Les êtres humains n'en sont pas entièrement responsables. La vérité, c'est qu'ils n'ont pas eu de chance avec l'évolution. »

 

En écho ce jour, j’ai feuilleté un vieux numéro de la revue « Voix d’encre » sous titré … qui rira le dernier. Eric Chevillard y tient la rubrique chiens écrasés, une centaine de bestioles n’ont pas eu de bol : « C’était la première fois que la gentille petite Julie préparait une soupe pour sa maman. Mais il y a du poil sur les lames du mixer et Skip a disparu. »

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

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