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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 21:34

Que naissait Octavio Paz en 1914. Sa poésie interroge avec douceur : « L'heure est transparente: / si l'oiseau est invisible / nous voyons la couleur de son chant »

Le jour de ses 81 ans mourait Roberto Juarroz dont la poésie verticale interroge avec une douceur comparable : « Je me suis réveillé, un morceau de rêve entre les mains, / et n’ai su que faire de lui. / J’ai cherché alors un morceau de veille / pour habiller le morceau de rêve, / mais il n’était plus là. / J’ai maintenant un morceau de veille entre les mains / et ne sais que faire de lui. // À moins de trouver d’autres mains / qui puissent entrer avec lui dans le rêve. »

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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 21:14

Que naissait Jean Giono en 1895. Depuis trois ou quatre décennies, j’ai mémoire des dernières pages du grand troupeau où l’on peut lire ça : « Le berger prend l’enfant dans ses bras en corbeille. / Il souffle sur la bouche du petit. / « Le vert de l’herbe », il dit. / Il souffle sur l’oreille droite du petit. / « Les bruits du monde », il dit. / Il souffle sur les yeux du petit. / « Le soleil. » / « Bélier, viens ici. Souffle sur ce petit homme pour qu’il soit, comme toi, un qui mène, un qui va devant, non pas un qui suit. »

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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 19:46

Que naissait Marcel Aymé en 1902. Je me souviens, ce devait être en 1982, à la lecture des premières pages de La jument verte, avoir pensé que je n’allais pas m’ennuyer.

« Cultivateur et maquignon, Haudouin n'avait jamais été récompensé d'être rusé, menteur et grippe-sou. Ses vaches crevaient par deux à la fois, ses cochons par six, et son grain germait dans les sacs. Il était à peine plus heureux avec ses enfants et, pour en garder trois, il avait fallu en faire six. Mais les enfants, c'était moins gênant. Il pleurait un bon coup le jour de l'enterrement, tordait son mouchoir en rentrant et le mettait à sécher sur le fil. Dans le courant de l'année, à force de sauter sa femme, il arrivait toujours bien à lui en faire un autre. C'est ce qu'il y a de commode dans la question des enfants et, de ce côté-là, Haudoin ne se plaignait pas trop. Il avait trois garçons bien vifs et trois filles au cimetière, à peu près ce qu'il fallait. »

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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 21:45

Que mourait Jacques Carelman il y a sept ans. Ses objets introuvables (quoiqu’il en ait fabriqué quelques uns comme cette machine à mettre les points sur les i) évoquent la pataphysique et l’OULIPO  (il inventa OUPEINPO – Ouvroir de Peinture Potentielle) baignant dans  l’humour absurde d’une époque où l’air paraissait plus simple à respirer.

Ce qui me donne envie de me plonger un moment dans les poèmes cons de L’Anselme : « Dans ma ville on a mis : / le commissariat rue de la Liberté, / le cimetière rue de l’Égalité ; / la SÉCU rue de la Fraternité / (mais… par derrière) / l’école rue Joyeuse / l’Avenir en impasse… »

Machine à mettre les points sur les i

Machine à mettre les points sur les i

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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 20:47

Que mourait Clément Rosset l’année dernière. C’est une photo de sa bouille sympathique qui m’a invité à lire quelques uns de ses livres qui lient de façon très accessible philosophie et malice.

« Je suis au bord d'un bras de mer qui me sépare d'une côte située au large. Survient quelqu'un qui me dit : "D'ici une heure ou deux, une barque viendra vous prendre pour vous transporter là-bas." J'acquiesce mais me demande pourquoi je dois aller là-bas, où je n'ai rien à faire. Il est vrai que je n'ai rien à faire ici non plus.

Au-delà de l'allusion claire au fleuve des morts et à son nocher Caron, le plus pénible est ici le sentiment, persistant après le réveil, que je ne sais ni ce qu'il y a là-bas, ni ce qu'il y a ici, ni qui m'a parlé, ni qui je suis. Il ne reste qu'à continuer à ne rien faire, comme L'Innommable de Beckett.» (Le Monde perdu)

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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 21:49

Que mourait Walt Whitman en 1892. On peut passer une bonne partie de sa vie à brouter ses feuilles d’herbe.

« Je me lègue à la terre pour pouvoir renaître de l'herbe que j'aime, / Si tu veux me revoir, cherche-moi sous la semelle de tes souliers. // Tu ne sauras guère qui je suis ni ce que je signifie, / Mais je serai pourtant de la santé pour toi, / Je purifierai et fortifierai ton sang. // Si tu ne réussis pas à m'atteindre du premier coup, ne te décourage pas. / Si tu ne me trouves pas à un endroit, cherche à un autre, / Je suis arrêté quelque part et je t'attends. »

 

Pile 90 ans plus tard c’était au tour du poète compositeur suisse Jean Villard Gilles de se léguer à la terre. C’est lui l’auteur des Trois cloches avec son universel François Nicot (Piaf avec les Compagnons de la chanson pour les plus anciens). « Un cœur s'endort François est mort / Car toute chair est comme l'herbe / Elle est comme la fleur des champs / Épis, fruits mûrs, bouquets et gerbes / Hélas ! tout va se desséchant. »

Dame pauvreté est moins connue. Poème écrit vers 1940, c’est Sarclo, autre compositeur suisse qui a composé la musique. Quant à Dollar, datant de 1932,  revisitée par Agnès Bihl, c’est certainement une des premières chansons engagées françaises étonnamment moderne.

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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 22:00

Que naissait Jean Guéhenno en 1890. C’est une conférence gesticulée de Franck Lepage, Inculture 1, qui m’a incité à lire Changer la vie puis le Journal d’un homme de 40 ans.

« Mais quelquefois, les soirs d'été, quand le travail ne pressait pas (l'industrie de la chaussure est saisonnière et les mois d'août et de septembre sont des mois vides), je faisais à ma mère et ma tante Madeleine des lectures des derniers beaux livres que j'avais rencontrés. On faisait place nette sur la table de la cuisine, on frottait avec soin la toile cirée et j'ouvrais mon livre comme une bible. Une fois, je me souviens, je lus des fragments d'un petit livre de Charles-Louis Philippe qui venait de paraître : La Mère et l'Enfant. C'étaient les passages sur le pain. Il me fallut les relire plusieurs soirs. « On était, me dit ma tante Madeleine, comme à la messe. » Elles pleuraient toutes deux, et moi, les mots me restaient dans la gorge. Elles ne comprenaient pas qu'avec ce qu'elles vivaient tous les jours on pût faire quelque chose de si beau. Elles voyaient leur vie comme elles ne l'avaient jamais vue. »

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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 21:58

Que naissait Lawrence Ferlinghetti en 1919. Il nous reste quelques exemplaires d’Un luna-park dans la tête, un des premiers livres publiés par Gros Textes.

« Ne laisse pas le cheval / manger ce violon // criait la mère de Chagall // Mais lui / il continuait / à peindre // Et il est devenu célèbre // Et il a continué à peindre / Le Cheval Avec Un Violon Dans la Bouche // Et quand il a fini par le finir / il a sauté sur le cheval / et s'est en allé / en agitant le violon // Puis s'inclinant très bas il l'a donné / à la première personne une qu’il a rencontrée // Et c’était un don sans condition »
 

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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 21:56

Que naissait Daniel Biga en 1940. Il nous reste quelques exemplaires de son Méli-mémo.

« La pêche à la ligne // Mon option c'est la pêche à la ligne. Sans hameçon ni appât, bien sûr, et même sans canne ni ligne.

Dans la société, seule l'imposture est à sa place. Chacun attend derrière les barreaux de sa cage d'où il devine plus ou moins la liberté du vrai monde.

Hommage à ceux qui ne laissent pas  trace, ceux qui n'amassent pas la parole, ceux qui ne monopolisent pas, ceux qui ne dressent pas monument, ceux qui ne font pas chef d'œuvre... Hommage aux pêcheurs sans ligne. »

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2011/biga-daniel

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 21:11

Que naissait Raoul Vaneigem en 1934. Je frétille toujours à la lecture de ce belge situationniste. « Épingler un papillon n'est pas la meilleure façon de faire connaissance avec lui. Celui qui transforme le vivant en chose morte, sous quelque prétexte que ce soit, démontre seulement que son savoir ne lui a même pas servi à devenir humain. »

Il est également paraît-il l’auteur des paroles de cette chanson d’anthologie de la contestation lucide :

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Portrait du blogueur

dans un spectacle Gaston Couté

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Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

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pour tout renseignement complémentaire (conditions d'envois et de remises pour les libraires, collectivités...), vous pouvez écrire à gros.textes@laposte.net

Également Chez Gros Textes - Catalogue

bouquinerie

 

 

Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.