Que naissait Marcelin Pleynet en 1933, pilier des revues Tel Quel puis l’Infini, c’est un gars qui a certainement beaucoup de choses à dire si l’on voit sa bibliographie, des trucs du genre : « la poésie qui discute les vérités est moins belle que celle qui ne les discute pas ». Certes ce genre de parole forte ne se discute pas. En tout cas perso, je m’en garderais bien moi qui ai peu de choses à dire. Comme Bertin.
« J'ai peu de choses à dire au fond je cherche peu de choses
Et tout le reste c'est un habit sur moi à peu près ajusté
Je peux bien partager votre combat vos certitudes : papier-buvard
Le mal au fond le mien c'est ailleurs un fanal resté allumé
J'écris, ma femme dort, je rassemble un maigre bagage
Un maigre bien des idées vagues, des tentatives de notions
Tout ce à quoi je souscris et qu'en bon entendement il faut admettre
Des restes de vos garde-robes, des idées de révolution
Qu'est-ce que j'ai à moi ? Ma mère le lundi qui lave
Quand elle pleure, c'est qu'elle a les yeux pleins de savon
Le linge sèche, la cuisine est humide, la radio couvre le cri des gosses
Je n'ai rien qu'une enfance banale comme un cartable en carton
… »