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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 21:35

Que naissait Richard Brautigan en 1935. Au milieu des années 80 j’aimais bien lire de la SF et des polars. C’est à cette époque que j’ai ouvert Un privé à Babylone, un polar complètement déjanté bourré de réflexions de ce genre : « Après ça, je pourrais donner quelques dollars à ma propriétaire et lui dire que le fourgon blindé dans lequel on m'envoyait mon million de dollars s'était perdu dans le brouillard de cactus près de Phoenix, dans l’Arizona, mais qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiète : il était maintenant certain que le brouillard allait se lever d'un jour à l'autre et l'argent arriver.
Si elle me demandait ce que c'était qu'un brouillard de cactus, je lui dirais que c'était le genre de brouillard le plus terrible parce qu'il était plein de piquants. Qu'une fois pris dedans, il était extrêmement risqué de se déplacer. Que le mieux c'était de rester sur place et d'attendre qu'il s'en aille.
Mon million de dollars attend que le brouillard se dissipe. »

D’un coup l’air me paraissait nettement plus léger.

 

Ce 30 janvier, j’ai fini le numéro 46 de la revue Gros Textes. Si tout va bien, on peut le lire en cliquant ici : https://fr.calameo.com/read/0011805403ad294847de7

On peut aussi le commander en papier en envoyant 10 € à Gros Textes (bien préciser l’objet et l’adresse de livraison).

On peut aussi voir les dernières autres publications des éditions (qu’on peut commander pareil) en cliquant ici : https://sites.google.com/site/grostextes/

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29 janvier 2019 2 29 /01 /janvier /2019 21:45

Que mourait Cavanna en 2014. Je devais être en première ou terminale quand je suis tombé sur ses éditos dans Charlie Hebdo. C’est probablement un des auteurs que j’aurais le plus lu. Essentiellement dans les chiottes avec dans l'idée de tenir la connerie à distance. Et c’est certainement avec sa prose que je me suis construit. Dans la vie.

« Conseils pour la route : / Pars de zéro. / Mets tout à plat. / Rejette toute tradition. / Méprise tout rituel / Ne respecte aucun tabou. / Tiens tout symbole pour ce qu'il est : du vent / Pisse sur le sacré. / N'écoute aucune parole « révélée ». / Fuis ceux qui ont la vérité par la foi. / Crache à la gueule des charlatans du « merveilleux ». / Ris de tout, pleure de tout, mais selon ton humeur. / Éduque ta raison, tu n'as rien d'autre. / N'admets pour provisoirement acceptable que ce que ta raison estime dûment démontré. / Laisse de côté les questions sans réponse. / Fuis la métaphysique. / Ne te conduis pas en fonction d'une morale transcendante. / Mais que ta morale soit faite des règles nécessaires à la vie de chacun dans une société harmonieuse et fraternelle. / ... Sauf, bien sûr, si les hommes noirs prennent le pouvoir et rallument les bûchers. Dans ce cas, mon fils, fais semblant ! »

(Lettre ouverte aux culs-bénits)

 

Aller on s'écoute et regarde une gourmandise bonne comme de la pâte de coing dégustée au coin du feu quand il gèle dehors.

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 23:12

Que naissait Marcel Lévy en 1899. Il est l’auteur d’un seul livre que Phébus publia en 1992. Oui l’auteur avait 93 ans. Quelques mois après il est mort. La Vie et moi sous titré Chroniques et réflexions d’un raté fait partie de ces espèce d’Objets Littéraires Non Identifiés qui me réjouissent. L’auteur se contente d’y raconter une vie de déboires avec un sourire malicieux et une élégance stylistique qui en font un manuel de philosophie de la malchance joyeuse.

 « Puisque les hommes conçoivent toujours ce vœu relativement légitime de réussir dans la vie, j'ai eu l'idée de leur montrer par des exemples bien choisis et tirés de l'existence les différentes routes qu'un homme normal (moi-même en l'occurrence) a pu suivre pour parvenir en toutes choses à un insuccès total — en un mot, la vie d'un raté. Les amateurs connaîtront de la sorte sinon la voie à suivre, du moins les chemins à éviter, ce qui est d'une importance majeure. Ils seront mis en garde contre la plupart des pièges de l'existence. S'ils ignorent peut-être encore quels sont les vices et les vertus qui contribuent le mieux à la réussite, ils sauront avec certitude quels sont les crimes les moins rémunérateurs et les bonnes actions les plus mal cotées en bourse… »

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27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 21:17

Que mourait Jean Tardieu en 1995. Je goûte toujours sa sagesse burlesque d’un humour jamais vraiment noir. « Oh ! Que j’ai envie de prendre racine / et de n’être plus qu’une respiration immobile / entourée du vent des montagnes. »

Et puis la question récurrente du temps qui revient comme les fêtes et un défi à la raison. « Tout le monde il est là / comme les autres jours / mais aujourd’hui c’est un autre jour / c’est une autre lumière : // aujourd’hui c’est hier. »

 

En écho à Tardieu avec toutes nos heures qui tombent comme dans un puits, je peux signaler que je viens de boucler la fabrication de cet ouvrage d’Antoine Sanipolas, plaisante tournée autour des horloges qui justement n’ont cesse de tourner : https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2018/sanipolas-antoine-1  

« On assiste à la dérive des heures / avec l'impuissance / de qui joindrait le futile / au lamentable / dans sa tentative héroïque / de siphonner la pluie / avant qu’elle soit tombée. »

Suivi de non moins plaisants blasphèmes et théorèmes : « THÉORÈME DE LA FIN // On a beau plier les gaules / au moment opportun, / on n’est jamais certain / de laisser place propre et nette / à celui qui viendra / prendre la suite / de ce côté-ci de la rive. »

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27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 08:43

Que mourait Jean-Claude Izzo en 2000 : « Je me refais une mémoire avec ces riens que sont / chardons et pierres. »

Ce 26 janvier, on présentait notre spectacle On revient de loin à Embrun. Clovis Hughes est enterré à Embrun. Le premier livre qu’a écrit Jean-Claude Izzo était une biographie de Clovis Hughes, Un rouge du midi. Ce fut un flop. Il a longtemps arrêté d’écrire avant de se lancer avec bonheur dans le polar marseillais.

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25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 20:06

Que naissait Alessandro Barrico en 1958. Je viens de finir son roman le plus échevelé et déroutant, City : « Tout serait plus simple si on ne t’avait pas inculqué cette histoire d’arriver quelque part, si seulement on t’avait appris, plutôt, à être heureux, en restant immobile. »

C’est également un 25 janvier en 1984 que mourait Lucien Becker. L’école de Rochefort n’est pas loin de cette magie quotidienne : « On passerait sa vie à rester immobile / loin des villages caillés, loin des routes trop sûres, / avec la respiration du jour sur le visage, / avec le bleu du ciel dans la bouche entr'ouverte. / On voudrait mourir ici / avec le soleil soudé aux yeux comme une applique, avec la tête prise dans la grande maille de l'espace, avec au cou le collier des moissons. / Mais je reste tout entier dans la pierre que le silence a jetée du haut du monde, retenu seulement par le fil que mon cœur tend à mon poignet. »

 

S’il n’était pas mort en 1980, Vladimir Vyssotski aurait fêté aujourd’hui ses 81 ans.

Maxime Le Forestier avait traduit et adapté Le vol arrêté ou La fin du bal. La force de cette chanson est bien portée par Nicolas Bacchus.

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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 20:59

Que mourait Georges Perros en 1978. Je pensais que ça serait facile de trouver quelque chose et je suis là depuis une heure à feuilleter les 3 volumes de ses papiers collés annotés il y a bientôt 40 ans (au départ je devais vouloir souligner ce qui me paraissait important et je me rends compte que presque tout est souligné).

« Sans la littérature on ne saurait ce que pense l’homme quand il est seul »

« Ce s’rait dommage de mourir / sans avoir un p’tit peu vécu / un tout p’tit peu le cul tout nu / le nez en l’air la queue de même… »

 

Ce 24 janvier en écho à Georges Perros, j’ai envie de citer Cyril C. Sarot : « Quel plus bel exemple de vie intérieure qu’un œuf ? » (Juste qu'on peut vivre) https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2018/c-sarot-cyril

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 21:11

Il y a juste un an que mourait Nicanor Parra à 103 ans. C’était le frère ainé de la chanteuse Violeta Parra (Gracias a la vida). Pourfendeur de ce paradis de l’idiotie solennelle qu’est la plupart du temps la poésie, il a posé dans la littérature du 20ème siècle quelque chose de neuf et d'iconoclaste, l’antipoésie, l’écriture à la bonne franquette qui met le lyrisme en quarantaine pour lui substituer l'ironie, l'humour et le sarcasme. Lawrence Ferlinghetti l’a très vite repéré et publié dans ses éditions de la city light. En France ce n’est qu’en 2017 que le Seuil a publié ses poèmes et antipoèmes : « À la différence de nos aînés / -Et je le dis avec tout le respect- / Nous soutenons / que le poète n’est pas un alchimiste / Le poète est un homme comme tout le monde / un maçon qui reconstruit son mur : / un reconstructeur de portes et de fenêtres. / Nous, nous conversons / Dans le langage de tous les jours / Nous ne croyons pas aux siècles cabalistiques.»

 

Ce 23 janvier, j’ai feuilleté un double ouvrage que m’a envoyé Jean-Pierre Lesieur, et il y a du Nicanor Parra chez lui, la poésie sans chichi, la bouteille de jaja versée aux copains dans des verres en duralex. Ça s’appelle Ouvrier Poète Revuiste Une vie. Il raconte sa vie. En guise de marque-pages, il y a un carton d’invitation : « Venez sans crier gare / Le ciel est à pierre fendre / Un orage de grêle / Engrosse l’horizon / Venez sans crier gare // Asseyez-vous ! / Sur ma rose fanée / Sur mes limites absurdes / Sur ma margelle muette / Sur la mousse épuisée / de mes hautes aventures// Asseyez-vous / Buvez ! / Buvez bon Dieu / C’est la coutume / On m’en voudrait longtemps de tirer / Mon fusil / Sur des cœurs de passage »

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 21:11

Que naissait Ernest Coeurderoy en 1825, ardent représentant d’un socialisme utopique et libertaire joyeux et déchaîné. A vingt ans je m’étais délecté à lire à haute voix Hurrah !!! ou la révolution par les cosaques. Ou encore la révolution envisagée comme une épopée apocalyptique et fiévreuse haute en couleurs flamboyantes de délires décadents .

« Je ne sache rien de plus profitable au Mouvement Général que les décombres des civilisations. Les palais sautent en éclats. Au dehors, des chiens galeux hurlent dans les fossés sans eau et se gorgent de boyaux de roi… »

 

Et 40 ans plus tard, je fignole tranquillement dans ma cave atelier les ouvrages Gros Textes d’hiver que j’évoquerai prochainement.

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21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 21:10

Que mourait Blaise Cendrars en 1961. Moi qui ai horreur des voyages, il y a 22 ans j’apprenais par cœur sa Prose du Transsibérien. Je ne l’ai jamais oubliée. C’est un poème que je me répète parfois en voiture ou bien au cours d’une randonnée. On en avait fait un spectacle avec Dominique Oury. Il est pas mal je crois.

« Être ici, ou ailleurs, en liberté ou en prison, l'important c'est de se sentir heureux ; d'extérieure, la vie devient intérieure, son intensité reste la même et, vous savez, c'est bizarre où le bonheur de vivre va parfois se nicher. » (Moravagine)

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Portrait du blogueur

dans un spectacle Gaston Couté

couté

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Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

pour commander des livres

Si des ouvrages présentés dans ce blog vous intéressent, vous pouvez les commander en envoyant un chèque correspondant à la somme indiquée (+ un forfait port de 1 €) à l'adresse des éditions :
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes

pour tout renseignement complémentaire (conditions d'envois et de remises pour les libraires, collectivités...), vous pouvez écrire à gros.textes@laposte.net

Également Chez Gros Textes - Catalogue

bouquinerie

 

 

Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.