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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 21:59

Que naissait John Keats en 1795. Enfin un peu à la louche pour le jour. Les gens mourraient souvent autour de ce poète romantique. Lui-même ne fit pas de vieux os. C’est raccord une veille de Toussaint :

« Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d’être / Avant que ma plume ait glané mon futile cerveau, / Avant qu’en haute pile les livres, imprimés, / Enserrent, greniers pleins, la récolte bien mûre; / Lorsque sur la face étoilée de la nuit j’aperçois / Les immenses symboles nuageux d’une grande épopée, / Et pense que peut-être je ne vivrai pas assez / Pour en tracer les ombres de la main magique du hasard; / Et puis lorsque je sens, belle créature d’une heure, /  Que sur toi mon regard ne se posera plus jamais, / Que jamais plus je ne goûterai au pouvoir féérique / De l’amour sans souci; alors sur le rivage / Du vaste monde, seul je demeure et songe / Le temps qu’Amour et Gloire s’abîment au néant. »

 

Ce matin en passant devant la grille d’info de mon village, que j’appelle volontiers la « céquiquémort », j’apprends que je ne verrai jamais plus mon voisin. Il demeurait quelques maisons plus haut dans le hameau, un petit monsieur un peu âgé dont je ne savais à peu près rien, sinon qu’il venait de Marseille, probablement maçon, il s’était construit une maison à côté de chez moi, me saluait avec un grand sourire et un regard rayonnant de brave homme chaque fois qu’il me croisait. Nous parlions brièvement de tout et de pas grand-chose ou peut-être que si au fond, et nous nous souhaitions une agréable suite de journée. Et nous nous séparions ainsi chacun contemplant son paysage.

 

Tiens une vieille chanson de Leny Escudero

 

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 18:04

Que naissait Georges Navel en 1904. Je n’ai lu que « Travaux » de cet auteur que je placerais dans la lignée des Istrati et Hyvernaud, écrivain prolétarien qui manifeste cette bienveillance tranquille tant pour les choses que pour l’humanité exprimée dans une langue simple et pure qui lie naturellement émotion et réflexion sociale que je lis et relis lentement afin de savourer quelque chose de rare, trop rare dans la littérature. 

« Le travail ne justifie rien. Le travail justifie le charron dans un village. Incontestablement il voit les services qu'il rend. Il justifie l'artisan, le menuisier, le plombier, l'ébéniste qui voient la tête de leur client. Il ne justifie pas le travailleur de la grande industrie qui produit pour la guerre ou pour les besoins de luxe de la classe privilégiée, qui produit une pièce en ignorant où elle va dans l'ensemble de la machine. »

 

C’est également un 30 octobre que mourait Henri Pichette en 2000. De lui je n’ai lu que ses « épiphanies » dans mes années d’étudiant en lettres modernes où je rêvassais plus que je n’étudiais. Je me souviens en avoir été enthousiasmé. Ce texte a été joué en 1947 par Gérard Philippe, Maria Casarès et Roger Blin, décors de Matta et musique de Maurice Roche. Énorme ! On ne parle plus trop de Pichette aujourd’hui. Si j’avais plus étudié, j’aurais essayé de comprendre et d’expliquer pourquoi.

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 20:16

Que naissait Fredric Brown en 1906. C’est avec Robert Sheckley un des auteurs de SF des plus jouissifs que je connaisse. Spécialiste des nouvelles courtes voire plus que courtes tel :

« Toc !

Le dernier homme vivant sur Terre était assis, seul dans une pièce.
Soudain, quelqu'un frappa à la porte. »

Brown a également écrit des romans policiers absolument délirants. Jean-Pierre Mocky a réalisé le film « L’ibis rouge » à partir d’un d’eux, chargé de poésie et sans aucune morale. Michel Simon y faisait sa dernière apparition au cinéma.

 

Ce 29 octobre, j’ai fabriqué le polder 180 « Quasi-poèmes » de Yves Barré. Yves pourrait être un équivalent de Brown en poésie avec ces quasi-poèmes ultra courts et percutants dans le registre de l’absurde limite potache comme j'aime, « Sans titre // Sans poème / non plus », et en écho à la nouvelle de fin du monde de Brown, ceci : « Ça pourrait faire un bon début // Le créateur fait la pomme. / La créature, / pour n’être pas tentée d’y goûter, / la cache derrière son petit linge. »

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 17:25

Que mourait Patrice de la Tour du Pin en 1975.

Je crois n’avoir lu de lui que « La quête de joie » en édition de poche poésie Gallimard. Je vois en feuilletant l’ouvrage qu’il est l’auteur de la célèbre formule : « Tous les pays qui n’ont plus de légende / Seront condamnés à mourir de froid… »

 

Ce 28 octobre, j’ai lu dans Décharge 179 un ensemble de textes regroupés sous le titre « les contes des forêts closes » de Christian Bachelin, poète décédé en 2014, ces contes relèvent plus d’une poésie à dominante surréaliste que de la convention du conte à l’image des « contes du demi-sommeil » de Marcel Béalu. On y trouve des forêts profondes et des maisons vaporeuses, des animaux qui nous ressemblent, des orphelins abandonnés au milieu de marécages neigeux et obscurs comme l’inconscient. « …Nous arrivions chez nos mamans, nos mamans de toujours avant, de toujours dans le blanc des noëls. Elles habitaient toujours dans des petites maisons pauvres, construites en briques des faubourgs que rendait familière un goût de charbon refroidi, car derrière l’odeur du charbon il avait déjà celle d’un oreiller fané dont nous attendait le dorlotement d’antan… »

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 17:15

Que naissait Gilles Vigneault en 1928. Le chanteur a écrit de nombreux recueils de poésie avec de jolies formules : « Tout a été dit, mais pas par moi. », « Un livre c'est un arbre qui cherche comment dire à toute la forêt qu'il y a une vie... après la vie. »

 

Ce 27 octobre, c’est l’occasion de me replonger dans deux de ses premiers recueils, « Étraves » et « Balises » publiés respectivement en 1959 et 1964 aux éditions de l’arc.

Plaisir de retrouver une douceur surannée de mots simples. La nature et les saisons sont à portée de regards chargés de tous nos sentiments. L’amour a toujours à voir avec la pluie, avec le vent et l’on ne sait jamais vraiment où chemins nous mènent mais nulle inquiétude car « Tout au sommet de la journée / A la dernière marche du soir / Tout au bout de la journée / Tout en haut de l’escalier / Sur la dernière marche… au faîte de la nuit / Je veille sur votre sommeil au loin… »

 

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 09:42

Que mourait Robert Antelme en 1990.

« Il n'y a pas de différence de nature entre le régime "normal" d'exploitation de l'homme et celui des camps. Le camp est simplement l'image nette de l'enfer plus ou moins voilé dans lequel vivent encore tant de peuples. »

 

 

Ce 26 octobre, j’ai poursuivi la lecture désordonnée du volumineux numéro 44 de la revue « Les hommes sans épaules » avec quelques poèmes de Joseph Brodsky qui s’étant défini comme poète, fut condamné à 5 ans de camp pour « parasitisme social » en 1964.

« Nous continuons à vivre, / Nous lisons nos vers, / Nous contemplons les étoiles / sur la couverture des magazines, / nous épions nos amis / lorsqu’ils reviennent à travers la ville / dans le tramway tremblant et gelé, / Nous continuons à vivre. »

 

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 22:53

Que mouraient Raymond Queneau en 1976 et Norge en 1990. Sale journée.

Un poème synthèse de la langue des deux gus dans « La langue verte », (Gallimard, collection métamorphoses) du deuxième que je lis et relis depuis le printemps, « Chute d’une déesse »

« Paf ! l’a chu, la grande idôlée, / L’était belle et tant cajolée ; / Paf ! l’a chu d’un’ seul’ tribolée. // Dans ses mâchefers, ses platras, / ses tracas, ses cas, ses fatras / Paf, l’a bien chu, l’est tote à plat. // Z’orgues, vous peut bien gazouiller. / Z’encens, vous peut bien grésiller. / Z’esprit, vous peut bien zézayer. // Paf, l’a chu et l’est tote à plat. // Fallait pas qu’ell’ fass’ tant semblant. / Fallait pas qu’ell’ no saigne à blanc. / Fallait du cœur, fallait du flanc. // N’en avait plus, n’en avait pas. / N’avait plus qu’feintise et blabla : / L’a bien chu, paf, l’est tote à plat. »

 

Le 30 décembre 1981 à 20 heures 30, France 3 diffusait une émission de Jean-Christophe où Jeanne Moreau chantait une vingtaine de textes de Norge mis en musique par Philippe Gérard. C’était chouette.

 

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 22:18

Que naissait Alexandra David-Neel en 1868, elle est morte 101 ans plus tard à Digne près de chez moi. Elle a beaucoup marché dans sa vie : " Béni soit cela qui m'a préservé des routes banales, qui m'a fait gravir les Himalaya et ces invisibles Himalaya de la pensées si infiniment plus élevés que les autres!"  

 

Ce 24 octobre j’ai feuilleté « Chemins aux vents » de Pierre Sansot, éd. Payot. Il y a toujours chez cet auteur cette douceur à rebrousse pensée dominante qui fait du bien : « Le chemin, à la différence d’une compétition sportive ou d’une société où il faut se montrer performant, ne m’engage jamais dans une épreuve de force. Je n’entends pas montrer que je suis à sa mesure, je ne multiplie pas les obstacles pour le plaisir de triompher. Si j’abandonne la partie, je n’éprouve pas le sentiment d’une défaite. J’ai suspendu les hostilités avec le monde… »

 

Et pour rester dans la douceur, cette petite chose de Beaucarne avant de dormir

 

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 21:21

Que mourrait Paul Carpita en 2009. En 1955, son film « Les rendez-vous des quais » fut interdit et confisqué par la flicaille de l’époque. Il filmait caméra sur l’épaule les grèves de dockers qui s’opposaient à la guerre d’Indochine. Il m’est arrivé de l’entendre parler après les projections de certains de ses films et je me souviens que son humanité et sa simplicité faisaient un bien fou à tout le monde. Un autre qui dans la lutte de classes avait clairement choisi son camp.

 

Ce 23 octobre en écho aux paroles de Paul Carpita j’ai lu « Quand Dieu boxait en amateur » de Guy Boley, éd. Grasset. Un livre poignant qui parle du père de l’auteur, forgeron, orphelin de père condamné au travail manuel enchaîné à son quartier sans espoir d’évasion « Ce quartier fut toute sa vie, sa seule mappemonde, sa scène de théâtre, son unique opéra. Il y grandit, s’y maria, procréa, ne l’aurait pas quitté pour toutes les mers du globe et leurs îles enchantées. » Ce livre témoigne aussi en filigrane de tous les combats que peuvent mener les ouvriers, les petites gens, les gens de peu, ceux d’en bas comme on dit, pour se faire une place dans la culture d’une époque (qui est toujours la culture des classes dominantes). Il faut en passer par la boxe, le sport du populo, mais aussi par l’opérette et la chansonnette, le théâtre amateur et le petit Larousse illustré, les trucs de pauvres. Au final, on sait qu’on sera KO, les revers et les bouteilles d’alcool auront rognés nos ailes mais on aura fait ce qu’on a pu.

« Il faut l'imaginer, mon père ce héros, roi du monde et boxeur, assis dans la cuisine, les doigts encore gourds de tous les martèlements, les mains encore pleines d'escarbilles et de foudre, ouvrir son dictionnaire, son -Larousse illustré-, et recopier des mots, au hasard de leurs formes, de leurs sonorités, de leur place dans les lignes, de leurs bizarreries ou de leur orthographe. Ou ne pas recopier et simplement tomber sur l'un deux dont il se demande comment il parviendrait, dans son quotidien, à le tordre sous sa langue pour construire avec lui des phrases aussi belles et volubiles que les fers emmêlés qu'il façonne dans son atelier sans même se demander comment il faut s'y prendre tant la chose va de soi quand ses mains lui racontent le chemin. »

 

Et si vous avez 10 minutes, écoutez donc Carpita

 

 

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 20:43

Que naissait René de Obaldia 1918. Le petit René fêtait ses 3 ans lorsque Georges Brassens voyait le jour à Cette (qui deviendra très vite Sète) en 1921. L’un fils de consul, l’autre fils de maçon. Au premier on ne donnait que quelques heures à vivre. Cent ans plus tard il est toujours là. En 1959, il avait publié un roman que j’avais trouvé époustouflant quand je l’ai lu vers mes 20 ans, « Le centenaire », une sorte de danse verbale où idées et images se télescopent en un rythme euphorique et envoûtant pour nous signifier le dérisoire de la condition humaine : « Au fond, nous sommes à peine remis du plissement hercynien.»

Encore une citation en parodie de proverbe: « Certitude d’un jour ; déjà la nuit. »

 

Georges Brassens a fait quelques bêtises dans sa jeunesse. Il les évoque dans sa chanson « Les 4 bacheliers ». Woody Guthrie également a fait des bêtises dans sa jeunesse et écrit de belle chansons.

Ce 22 octobre j’ai lu une réédition de « Cette machine tue les fascistes », phrase que le chanteur avait écrit sur sa guitare, dans une réédition aux éditions « les fondeurs de brique », toujours traduit par Jacques Vassal, 40 ans après la première édition de 1978 chez Albin Michel. L’écriture directe et sans fioriture sert à bien dire de quel côté on se situe dans la lutte de classe, un signe tendre aux exploités et un coup de pied au cul des exploiteurs. C’est simple non ? « J’ai parcouru ce pays suffisamment pour savoir qu’il y a quelque chose qui ne va pas / Et j’ai l’intention d’essayer de l’arranger si je peux. / Je crois que je peux et je crois que je mourrai de ma mort naturelle mais pour sûr que je veux essayer de l’arrange si je peux. / Les riches gaspillent plus que nous les pauvres ne pourrions user et la plupart des pieds n’ont jamais goûté à des chaussures neuves. / Et c’est sûr que j’ai l’intention d’arranger les choses si je peux et je crois que je peux… »

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