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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 21:11

Que naissait Raoul Vaneigem en 1934. Je frétille toujours à la lecture de ce belge situationniste. « Épingler un papillon n'est pas la meilleure façon de faire connaissance avec lui. Celui qui transforme le vivant en chose morte, sous quelque prétexte que ce soit, démontre seulement que son savoir ne lui a même pas servi à devenir humain. »

Il est également paraît-il l’auteur des paroles de cette chanson d’anthologie de la contestation lucide :

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 11:46

Que mourait René-Guy Cadou en 1951.

« Que voulez-vous de moi, / Maintenant que je n'ai / Pas même, pour saluer, / La grâce des poneys? // Dans le cirque des mots / J'ai trop fait de voltige, / Trop d'oiseaux sont venus / S'appuyer à ma tige. // Je ne puis rien pour vous, / Pas même vous soumettre / A la lumière, au vent, / Au dernier kilomètre. »

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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 21:10

Que mourait Maurice Blanchard en 1960. Ses poèmes sont comme des coulées de lave qui emportent tout. Peu lu de son vivant, tant pis, il s’agit de Débuter après la mort, seul et en musique s’il vous plait : « Concerto de la solitude // Nous, les brumeux, les hyperboréens, nous, les mangeurs de nuages, fils des neiges et des forêts, nous, parfumés d’huile de phoque et bouffeurs de chandelles, rêvons parfois de pays clairs... »

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 21:11

Que naissait Marc Alyn en 1937. Dans un tiroir de la table de nuit de mon père à côté du lit où il a vécu ses derniers jours, il y avait ce poème photocopié sur un papier tout froissé : « Je dois mourir je le sais / pour que la terre continue / sa petite marche tranquille / dans le jour et la nuit // Pour que ma voix s'incruste / comme un lichen en vos mémoires / avec les griffes de mes rires / et les mains liée de mes larmes // Je dois mourir pour renaître / chaque matin à la rosée / quand le ciel dans les yeux des bêtes / semble venir se reposer //  Je dois partir / avant la tentation d'être un autre / avant d'être châtré par les mains de la gloire / je dois mourir pour être moi //… // Dites quand tout sera terminé / pensez quelquefois à cet amour qui m'étouffait / Et s'il m'arrivait une lettre / venez vite me l'apporter / Je l'ai attendue toute ma vie. »

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17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 19:52

En début d’après-midi que quatre caporaux, Louis Girard, Lucien Lechat, Louis Lefoulon et Théophile Maupas étaient fusillés pour l’exemple. C'était en 1915. Une semaine auparavant, ils n’étaient pas sortis de la tranchée car sortir c’était la mort certaine. Deux heures après leur exécution arrivait un recours en grâce. Le film, longtemps interdit en France, Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick est inspiré de cet événement.

En 2015, Gros Textes a publié Le bois des Corbeaux d’Evelyne Morin dans la collection Les Tilleuls du Square. https://sites.google.com/site/lestilleulsdusquare/publication-2015/morin

« Des hommes perdus // Le surgissement assourdissant de leur disparition / La grâce impossible // Mais avant il a fallu mourir / Choisir entre retour et destin // La mort a choisi pour toi / - ou les corbeaux - / infiniment noirs comme la grâce / refusée »

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 20:48

Que naissait René Daumal en 1908. Il y a une vingtaine d’année je disais sur scène Les dernières paroles du poète qui débute ainsi : « D'un fruit qu'on laisse pourrir à terre, il peut encore sortir un nouvel arbre. De cet arbre, des fruits nouveaux par centaines.

Mais si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue. Ou encore : celui qui parle est la mère, le poème est l'œuf et celui qui écoute est fécondateur de l'œuf. Le poème qui n'est pas écouté devient un œuf pourri... »

 

Ce 16 mars, j’ai feuilleté le dernier numéro de Décharge (181) et me suis arrêté un moment sur les poèmes de Jean-Paul Klée dont les fantaisies typographiques m’ont toujours autant agacé que le déroulé de ses vers sans fin ou presque m’ont toujours fasciné. « un frelon dans le melon dü SOLEIL … / va-t-il mordre TOUT ?... la lümière / d’après-midi glissandait le long des rües / (Ziegelau croisant Dambach) C’est encor / l’arrière-saison des ültra-vivants j’ai / dévoré clémentines d’algérie assis dans / l’abris-bus… »

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 21:56

Que naissait Elisée Reclus en 1830. Géographe voyageur anarchiste, mais aussi précurseur de l’écologie, naturiste et végétarien, libre penseur et communard, on retrouve dans ses écrits cette dose de douceur et d’humanité, de bon sens et d’efficacité démonstratrice qui suscite à son égard une forme de sympathie fraternelle : « Ce que j'ai appris, je le dois à la collaboration de mon berger, et aussi, puisqu'il faut tout dire, à la collaboration de l'insecte rampant, à celle du papillon et de l'oiseau chanteur.
Si je n'avais passé de longues heures, couché sur l'herbe, à regarder ou à entendre ces petits êtres, mes frères, peut-être aurais-je moins compris combien est vivante aussi la grande terre qui porte sur son sein tous ces infiniment petits et les entraîne avec nous dans l'insondable espace. »
. Chez Gros Textes, on a publié ça :

https://sites.google.com/site/lestilleulsdusquare/publications-politiques/pouget-reclus

 

C’est également (probablement) un 15 mars qu’au camp de Bergen-Belsen mourait Fernand Dumont en 1945. Le nom de ce copain d’Achille Chavée qu’on classe dans les surréalistes belges apparaît lorsqu’on parle des courants littéraires belges des années 30. C’est déjà ça ; et il va pas mal avec Reclus à mes yeux : « On aura beau faire et beau dire / on aura beau parler de neige / ou de merde / on aura beau m’entourer de filets d’heures inutiles / on ne m’aura pas / on n’aura pas le plus petit morceau de moi // Sois tranquille // Je parviendrai toujours à fuir / à rattraper le temps perdu / à courir à toutes jambes / à courir hors d’haleine / à travers les faubourgs interminables / de l’impatience / où tu m’attends comme un reproche / et comme si j’en pouvais d’avoir découvert / que la vie / est le chemin le plus obscur d’un point à un autre »

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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 21:08

Que mourait Karl Marx en 1883. Dans sa jeunesse, il fut poète.

«  — Violoneux, d’où te vient cette fureur de jouer ? / Pourquoi jettes-tu ces regards farouches à l’entour ? / Pourquoi ton sang bouillonne-il comme la houle ? / Quel désespoir guide ton archet ? » // — Eh quoi d’une main sûre je plonge  / Mon épée noire de sang dans ton âme. / Cet art, que Dieu rejette et qu’il ignore, / Des fumées de l’Enfer me monte à la tête. // Jusqu’à m’ensorceler, à dérégler mes sens : / Avec Satan, j’ai fait affaire, et depuis lors / C’est lui qui tient mes comptes, lui qui bat la mesure / Et moi, toujours plus libre, je joue la marche funèbre. »

Bon ben je crois quand même qu’il vaut mieux relire le Manifeste du Parti Communiste.

Ou consulter les nouveautés Gros Textes sur le site : https://sites.google.com/site/grostextes/

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 20:28

Que naissait Marcel Thiry en 1897, un des plus remarquable poètes de son temps dixit Paul Eluard. C’est encore un poète que j’ai croisé en passant par la chansonnette, celles de Julos Beaucarne en l’occurrence. Je trouve dans Toi qui pâlis au nom de Vancouver, son recueil le plus connu des airs d’une Prose du Transsibérien en mode apaisé.

« Parce qu'un remorqueur brame devant l'écluse, / Tu pars; tu es à bord, le soir, tous feux éteints; /  Tu écoutes, couché sous ton astre incertain, / Le chant du coq martiniquais dans la cambuse, / La berceuse du vent plaintif dans les agrès / Et le déferlement des vagues sur l'étrave. / Ô entreponts pleins de cœurs d'hommes, ô regrets ! / Va, la mer t'a marqué du signe des esclaves : / L'appel d'un remorqueur ce soir t'a fait pâlir, / Tu n'as plus que l'amour de tes vieilles épreuves, / Tu ne passeras plus un pont sans tressaillir, / L'odeur de Rotterdam monte de tous les fleuves / Et le bruit de la mer chante dans tous les bruits // Tu es dans ta maison bourgeoise et tu vieillis.… »

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12 mars 2019 2 12 /03 /mars /2019 20:48

Que mourait Philippe Soupault en 1990. De la nébuleuse surréaliste française, c’est un des poètes que je préfère probablement à cause de sa discrète et limpide ironie.

« Plus rien même pas de la cendre / même pas le souvenir  plus rien / Plus rien sauf cette joie de l'oubli / ce vent de l'oubli qui arrache tout / détruit tout et saccage le reste / Le moment est enfin venu de ne plus espérer / de ne plus attendre de ne plus croire / de ne plus s'imaginer de ne plus trembler / savoir qu'on ne craint plus le vide / que tout est consommé consumé désincarné / que ce qui était n'est plus  plus rien / même plus  rien  même pas le néant »

 

Ce 12 mars un peu en écho, j’ai imprimé pour le compte de Gros Textes un court ouvrage de Jean Klépal, A caminar…, qui commence ainsi : « Il ne peut s’agir que d’un épisode à parcourir du mieux possible, pour se préparer à le clore sans regret ni acharnement inutiles. Comme on quitte la table, une fois rassasié et satisfait. « Merci, c’est bien comme ça, j’ai eu suffisamment, le compte est bon. »

Tendre à tranquillement affronter l’ultime en étant au clair avec soi-même, voilà qui occupe toute une vie. Venu sans rien, l’idéal serait de s’en aller de même. De partir léger, allégé. Le light est parait-il moins nocif. Puisque la mort est le port ultime, autant s’y aventurer avec un bagage léger. Se charger ne peut rien éviter. Le surcroit est toujours retenu à la douane, en pure perte. »

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Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

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Également Chez Gros Textes - Catalogue

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Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.