2 mai 2019
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Que naissait Jerome K. Jerome en 1859. Cet anglais que l’on dit pessimiste et triste a écrit un des romans les plus drôles, trois hommes dans un bateau, où l’on trouve aussi quelques leçons de sagesse et de décroissance : « Combien de nos semblables s'embarquent pour ce périple - le long fleuve de la vie - en chargeant tellement leur bateau qu'ils risquent à tout moment de sombrer sous le poids de toutes ces choses stupides qui leur semblent essentielles au plaisir et au confort du voyage mais ne constituent en fait qu'un bric-à-brac inutile. »
Quant à moi j’ai écrit ceci : « Elle parlait tout près de moi d'art et de poésie d'une voix douce. Je tentais, bien innocemment autant que presque inconsciemment, de deviner la forme de ses seins sous sa chemise. Un mec lui a gueulé de se bouger le cul car ils étaient en retard. L'agréable causerie éthérée a pris fin brutalement voire furieusement, et je pense définitivement. »
1 mai 2019
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Que naissait Max Pol Fouchet en 1913. S’il a créé la revue Fontaine qui publia en 1942 le fameux poème d’Eluard Liberté, initié les premières émissions culturelles de la télévision des années 50, sa poésie est aujourd’hui un peu oubliée et c’est dommage.
« Une aile qui frôle / Une heure qui passe / Une fleur s'éteint /L'autre s'allume / Tant de choses / Soulevées par le vent / D'une heure qui passe / D'une aile qui frôle / Un petit bout d'heure / Un court bruit d'aile / Un peu de poussière / La nôtre ou la leur? / Un brin de musique / Un brin de silence »
Quant à moi j’ai écrit ceci : « On s'en souvient certains matins / Chocos BN dans la besace / (ou quelque chose comme ça) / Gourde en plastique sirop de menthe / Ça te déborde de vert et de colorant / Culottes courtes et godillots / Et en route vers ce matin / Précisément »
30 avril 2019
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21:14
Que naissait Michel Buhler en 1945. Il vient d’arrêter la chanson et j’apprends qu’il a écrit quelques romans.
« Un politicien bien ancré à droite me disait l'autre jour, entre condescendance et ironie: "Toi dont les convictions n'ont pas changé depuis notre jeunesse, tu n'en as pas marre d'être éternellement dans le camp des perdants? N'as-tu pas le sentiment de t'être trompé toute ta vie?"
Sur le moment, je n'ai pas su quoi rétorquer. A la réflexion, voici ce que j'aurais dû répondre:
La première fois que j'ai manifesté, c'était contre la guerre que les Américains menaient au Vietnam... J'avais raison...
J'ai témoigné plus tard au procès d'un ami, objecteur de conscience... J'avais raison...
...
La dernière fois que j'ai rejoint des protestataires, c'était pour suivre un cours de fauchage, au cas où Monsanto et toi-même parviendriez à imposer les OGM. Je crois hélas que le temps dira que j'ai eu raison...
Cela dit, mon vieux, si tu as besoin de conseils, n'hésite pas à me rappeler! »
Et puis c’est veille de manif alors…
Quant à moi j’ai écrit ceci : « Plus d'arguments, plus aucun, à bout d’arguments. Et en plus je perds mes cheveux. Me voilà bien, future tête nue dépourvue du moindre argument. C'est moche. »
29 avril 2019
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Que mourait Jehan Jonas en 1980. Il reste l’exemple du grand talent méconnu dans la chanson. Faut dire qu’il n’a pas fait grand-chose pour qu’il en soit autrement, révolté insoumis et intègre, après plus de quarante ans, la plupart de ses chansons sonnent toujours juste (allez écouter flic de Paris).
« Mon copain de la Lune a l'âge des ivrognes / Je l'ai vu ce matin, il a les cheveux blancs / Il va dormir, la nuit, dans le bois de Boulogne / La Lune était trop loin, moi je deviens trop grand / Je me souviens du temps où je me croyais libre / Mon copain de là-haut n'est qu'un astre mourant / On se réveille un jour et l'on perd l'équilibre / Et l'on tombe sa vie alors tout doucement »
28 avril 2019
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On s’en souvient certains matins de cet artiste monténégrin, Uros Tochkowitch, né en 1933 et mort cette année. La photo « L’arrivée du christ à Paris » est parue dans la revue « Le fou parle » en 1977. Elle a dû m’ouvrir une fenêtre vers une certaine idée de la folie. Ses dessins représentent souvent des visages déformés, grimaçants, mutilés. A la fois cruels, violents et railleurs, ces visages semblent nous donner de nos nouvelles ou des nouvelles de ce qui se vit dans le monde.
27 avril 2019
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On s’en souvient certains matins de ce poète Christian Bachelin que j’aimais lire à haute voix il y a bientôt 30 ans. Romance sans issue est un recueil obsédant et répétitif.
« Rien n’existe à part peut-être les tuyaux de poêle / Les tuyaux de poêle enfument les soirs d’hiver / Les soirs d’hiver étreignent le cœur solitaire / Le cœur désert s’effrite avec les graffitis / Les graffitis se perdent autour du myosotis / Le myosotis pousse dans les coins abandonnés / Les coins abandonnés rongent les restants de neige / Les neiges à l’infini font dérailler les plaines / Les plaines attendent après les éclipses essentielles / Les éclipses essuient la suie autour des potiches / Les potiches déshéritées regrettent le passé / Le passé décante dans les vals étranges / Les vals obscurs couvent l’éternel retour… »
Un peu comme la musique de Magma que j’écoutais avidement il y a 40 ans et dont le chanteur guitariste des débuts, Zabu, vient de mourir. Pierre Tilman en parle bien : « Nous avons tous vu Lucien traînant derrière lui, sur des roulettes, son ampli et sa guitare tenus par un sandow, marchant lentement dans la rue, gentiment comme un être de paix, doucement comme un rêveur éveillé, avec une certaine élégance, comme le chat qui irait faire sa sieste… »
https://www.youtube.com/watch?v=rG1GRp44j3c
26 avril 2019
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19:32
Que naissait Marc-Aurèle en 121, empereur romain qui nous incite à accomplir chaque acte de nos vies comme s’il devait être le dernier. Facile à dire certes. Je ne suis pas sûr de mettre la solennité adéquate lorsque je vais cliquer ce soir sur « publier » en bas de la page de ce blog. Mais son incitation à la modestie a quelque chose de rassurant au final : « Jette tout, ne garde que ce peu de chose. Et encore souviens-toi que chacun ne vit que dans l'instant présent, dans le moment. Le reste, c'est le passé ou un obscur avenir.
Petite est donc l'étendue de la vie; petit, le coin de terre où l'on vit; petite, la plus longue renommée dans la postérité; elle dépend de la succession de petits hommes qui vont mourir très vite et qui ne connaissent ni eux-mêmes ni ceux qui sont morts il y a longtemps. »
25 avril 2019
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19:55
Que mourait Jacques Rouxel en 2004. Je suis de ceux qui ont découvert l’absurde, enfant, avec les Shadoks à la télé du temps de De Gaulle.
« Ils (les Shadoks) avaient de grosses pompes pour les gros problèmes.
Et des petites pompes pour les petits problèmes.
Ils avaient mis au point aussi des pompes spéciales pour les cas où il n'y avait pas de problème du tout.
Pour ceux que la technique intéresse, disons que quand on pompait avec ça, non seulement il ne se passait rien, comme avec une pompe shadok ordinaire, mais plus on pompait, plus il n'y avait rien qui se passait.
C'était quand même une sécurité. »
24 avril 2019
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On se rend compte que la nature a bien verdi et qu’il faudrait penser à faire son jardin. Mais comme on a la flemme on lit l’anthologie jardin(s) de chez Donner à Voir. http://donner-a-voir.net/ et on s’arrête sur un poème de Georges Cathalo : « désolé cher merle / mais j’ai besoin moi aussi / de fouiller cette terre / pour qu’y poussent quelques légumes / ne crains rien ce sera vite fait / ensuite tu auras tout ton temps / de jour comme de nuit / pour t’occuper de tes affaires. »
23 avril 2019
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Que naissait probablement William Shakespeare en 1564 même si Alphonse Allais a pu avancer que « Shakespeare n’a jamais existé. Toutes ses pièces ont été écrites par un inconnu qui d’ailleurs s’appelait Shakespeare. »
Ceci dit on lui doit des remarques de bons sens pratique « Nos doutes sont des traîtres et nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon parce que nous avons peur d'essayer. » et des questionnements vertigineux : « Quand la neige fond, où va le blanc ? » qui valent le détour.