12 juin 2019
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Que naissait André Suarès en 1868. Il donna une bonne raison d’aimer la poésie : « La poésie est une éternelle jeunesse qui ranime le goût de vivre jusque dans le désespoir. »
Par ailleurs je me souviens qu’en 2006 lorsque j’ai créé l’épicerie littéraire de Châteauroux-les-Alpes, j’avais affiché à l’entrée de la boutique cette citation d’André Suarès : « Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l'homme libre. Si l'homme tourne décidément à l'automate, s'il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d'un écran, ce termite finira par ne plus lire.
Toutes sortes de machines y suppléeront : il se laissera manier l'esprit par un système de visions parlantes. La couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l'effort et l'attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l'imagination particulières ; tout y sera, moins l'esprit. »
11 juin 2019
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On s’en souvient certains matins de cet auteur artiste, Pierre Bettencourt qui la plupart du temps s’auto publiait avec sa presse à bras. Il publia aussi quelques amis tels que Ponge, Michaux, Dubuffet ou Béalu. Il avait des achevés d’imprimer très originaux tels : « Cet ouvrage a été tiré à 110 exemplaires (dont 25 parfumés) numérotés (…) Les personnes qui auront les numéros 26, 48, 69 et 109 mourront dans l'année. »
Et je me sens proche de sa manière de considérer et de lier l’écriture et l’édition : « Ce que nous écrivons nous appartient si peu: l’inspiration vous vient (pour le meilleur et pour le pire) et puis la ferveur retombe. Comment d’ailleurs, sans ridicule, signer ce que l’on fait dans un monde comme celui-ci où la frontière reste bien mince entre la star, le chef d’État et l’assassin? D’où la nécessité de fabriquer des anti-livres, de multiplier les facéties, comme ces cigarettes pieuses, sur lesquelles j’imprimais le Notre Père. La belle chose que l’imprimé quand on y croyait encore, et qu’il imposait sa vérité avec une certitude absolue ! »
10 juin 2019
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Que naissait en 1918 Patachou qui interpréta le bal chez temporel, un poème d’André Hardellet qui donna cette belle définition : « L'amour — c'est ce pays à l'infini ouvert par deux miroirs qui se font face. »
Quant à moi j’ai écrit ceci un niveau en dessous : « La présence de cette femme à mes côtés / a le pouvoir de filigraner l'azur, / de transparencer les pierres, / d'outrepasser les cieux / et me faire dire tout un tas de conneries de ce genre. »
A part ça, il y a des nouveautés sur les sites de Gros Textes. Voici le lien du tout nouveau : https://grostextes.fr/
9 juin 2019
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Que naissait Barbara en 1930. Etudiant à la fin des années 70, je l’avais vue en concert. Elle m’a appris qu’entre le mal de vivre et la joie de vivre, il n’y a que quelques couplets. C’était rassurant pour la suite. « Ça ne prévient pas quand ça arrive / Ça vient de loin / Ça c'est promené de rive en rive / La gueule en coin / Et puis un matin, au réveil / C'est presque rien /
Mais c'est là, ça vous ensommeille / Au creux des reins // Le mal de vivre / Le mal de vivre / Qu'il faut bien vivre / Vaille que vivre »
C’est également un 9 juin que mourait Claude Léveillée il y a 8 ans. On ne l’écoute plus guère mais ce n’est pas grave car « Ce qui est important, c’est ce qui se passe entre deux notes, entre deux mots, entre deux yeux » (répondit-il quand on lui demanda s’il trouvait difficile d’être moins à la mode qu’il l’avait été).
8 juin 2019
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Que naissait Marguerite Yourcenar en 1903. Il faudrait peut-être que je relise ses Mémoires d’Hadrien qui furent certainement un de mes lieux de naissance.
« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même: mes premières patries ont été des livres. »
Quant à cette évocation de la poésie, on pourrait bien sûr chipoter et remplacer « Les poètes » par « Quelques poètes… », pour goûter la formule et nous attarder longuement sur le « presque » inhabitable.
« Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent ou plus doux que celui qui nous est donné, différent par là même, et en pratique presque inhabitable. »
8 juin 2019
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Que mourait Henry Miller en 1980. 39 ans plus tard, bivouaquant à côté d’un étang près de grands arbres s’agitant sous le vent d’avant l’orage, je cherchais à écrire une phrase pour dire ce que je ressentais. C’était déjà écrit quelque part dans Tropique du cancer. Pas besoin de se fatiguer du coup. « Tout le long des berges, les arbres s'inclinent lourdement sur le miroir terni ; quand le vent se lève et les emplit d'un murmure bruissant, ils verseront quelques larmes et frémiront au-dessus des remous précipités de l'eau. Ça me coupe le souffle. Personne à qui communiquer même une parcelle de mes sentiments. »
6 juin 2019
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Que naissait Thomas Mann en 1875. La dernière scène du film de Visconti, La mort à Venise, est un poème à jamais gravé dans la mémoire. Ensuite lire le roman et y découvrir d’autres entrées en poésie : « D'être seul et de se taire, on voit les choses autrement qu'en société ; en même temps qu'elles gardent plus de flou elles frappent davantage l'esprit ; les pensées en deviennent plus graves, elles tendent à se déformer et toujours se teintent de mélancolie. Ce que vous voyez, ce que vous percevez, ce dont en société vous vous seriez débarrassé en échangeant un regard, un rire, un jugement, vous occupe plus qu'il ne convient, et par le silence s'approfondit, prend de la signification, devient événement, aventure, émotion. De la solitude naît l'originalité, la beauté en ce qu'elle a d'osé, et d'étrange, le poème. »
Et puis l’évocation de Guidoni pour conclure
5 juin 2019
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Que naissait Federico Garcia Lorca en 1898. Son regard à la fois profond et un peu perdu d’éternel jeune homme éternellement ailleurs a quelque chose de bouleversant quand on pense à son destin et comment ne pas y penser quand on cite son nom. En feuilletant ses poèmes je me suis arrêté sur cette étrange petite valse viennoise, que Leonard Cohen a portée très loin avec Take this waltz.
« À Vienne il y a quatre miroirs / où jouent ta bouche et les échos. / Il y a une mort pour piano / qui peint en bleu les jeunes gars. / Il y a des mendiants sur les toits. / Il y a de fraîches guirlandes de pleurs / Ay, ay, ay, ay ! / Prends cette valse qui se meurt dans mes bras…. // À Vienne, je danserai avec toi / dans un déguisement qui aura une tête de fleuve. / Vois mes rives de jacinthes ! / Je laisserai ma bouche entre tes jambes, / mon âme dans des lis et des photographies / et dans la vague obscure de ta démarche / je veux, mon amour, mon amour, laisser, / violon et sépulcre, les rubans de la valse. »
4 juin 2019
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Que naissait Jacques Roumain en 1907. Il a écrit un des grands romans du 20ème siècle, Gouverneurs de la rosée que normalement on n’oublie pas quand on l’a lu. Également un recueil de poèmes qui sonnent bien à la voix. J’y ai puisé pour un spectacle poésie africaine.
« Comme la contradiction des traits / Se résout en l’harmonie du visage / Nous proclamons l’unité de la souffrance »
3 juin 2019
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Que mourait Franz Kafka en 1924. Il donnait de bons conseils de lecture : « On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? »
Et en 1967 c’était René-Louis Lafforgue qui retrouvait le Grand Manitou. On a oublié ce chanteur. Alors voilà :