Que naissait Elisée Reclus en 1830. Géographe voyageur anarchiste, mais aussi précurseur de l’écologie, naturiste et végétarien, libre penseur et communard, on retrouve dans ses écrits cette dose de douceur et d’humanité, de bon sens et d’efficacité démonstratrice qui suscite à son égard une forme de sympathie fraternelle : « Ce que j'ai appris, je le dois à la collaboration de mon berger, et aussi, puisqu'il faut tout dire, à la collaboration de l'insecte rampant, à celle du papillon et de l'oiseau chanteur.
Si je n'avais passé de longues heures, couché sur l'herbe, à regarder ou à entendre ces petits êtres, mes frères, peut-être aurais-je moins compris combien est vivante aussi la grande terre qui porte sur son sein tous ces infiniment petits et les entraîne avec nous dans l'insondable espace. ». Chez Gros Textes, on a publié ça :
https://sites.google.com/site/lestilleulsdusquare/publications-politiques/pouget-reclus
C’est également (probablement) un 15 mars qu’au camp de Bergen-Belsen mourait Fernand Dumont en 1945. Le nom de ce copain d’Achille Chavée qu’on classe dans les surréalistes belges apparaît lorsqu’on parle des courants littéraires belges des années 30. C’est déjà ça ; et il va pas mal avec Reclus à mes yeux : « On aura beau faire et beau dire / on aura beau parler de neige / ou de merde / on aura beau m’entourer de filets d’heures inutiles / on ne m’aura pas / on n’aura pas le plus petit morceau de moi // Sois tranquille // Je parviendrai toujours à fuir / à rattraper le temps perdu / à courir à toutes jambes / à courir hors d’haleine / à travers les faubourgs interminables / de l’impatience / où tu m’attends comme un reproche / et comme si j’en pouvais d’avoir découvert / que la vie / est le chemin le plus obscur d’un point à un autre »