Que naissait Marcel Thiry en 1897, un des plus remarquable poètes de son temps dixit Paul Eluard. C’est encore un poète que j’ai croisé en passant par la chansonnette, celles de Julos Beaucarne en l’occurrence. Je trouve dans Toi qui pâlis au nom de Vancouver, son recueil le plus connu des airs d’une Prose du Transsibérien en mode apaisé.
« Parce qu'un remorqueur brame devant l'écluse, / Tu pars; tu es à bord, le soir, tous feux éteints; / Tu écoutes, couché sous ton astre incertain, / Le chant du coq martiniquais dans la cambuse, / La berceuse du vent plaintif dans les agrès / Et le déferlement des vagues sur l'étrave. / Ô entreponts pleins de cœurs d'hommes, ô regrets ! / Va, la mer t'a marqué du signe des esclaves : / L'appel d'un remorqueur ce soir t'a fait pâlir, / Tu n'as plus que l'amour de tes vieilles épreuves, / Tu ne passeras plus un pont sans tressaillir, / L'odeur de Rotterdam monte de tous les fleuves / Et le bruit de la mer chante dans tous les bruits // Tu es dans ta maison bourgeoise et tu vieillis.… »