Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 21:02

De bon matin je trouve ceci dans ma boîte mail : « La poésie peut tout, oui. En particulier rassembler une quinzaine de textes très courts imprimés en très gros (ou découpés en grappes au centre de la page) sur du très joli papier et appeler ça un livre ! » Cyril C. Sarot. Et toc prend ça dans la gueule.

 

Bon rien à voir avec Décharge 174, revue pleine comme un œuf pour s’émouvoir, s’amuser, s’instruire, s’étonner, réfléchir… Dans ce numéro, je me suis arrêté sur Werner Lambersy, un type qui me donne l’impression de poétiser comme il respire. « Alors, poète, chante l’univers, préteur de comètes, d’étoiles, d’arc-en-ciel, d’aurores boréales, d’incendies et de cyclones démesurés dans la nuit des neurones et des pixels sur l’écran caverneux de ton crâne, dont les daguerréotypes sépias, les vieilles pellicules inflammables du passé brunissent, grisaillent, noircissent, se tordent, s’effacent, et qu’on brûle avec les fanes solaires de l’illusion sur les composts crépusculaires. » De quoi s’occuper toute la journée.

 

Et puis Jean-Louis Rambour, « Ici on a une démarche de voix / à vous vieillir un homme. », poésie cubiste ou quelque chose comme ça.

- Qu’est-ce que tu entends par là le blogueur ?

- J’en sais rien

- Je m’en doutais un peu.

« La couleur a mis son châle. / Maintenant voici mon décor / là où j’ai fait un pacte, / où je sais compter mes pas, / un pacte avec les arbres. »

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 22:13

Une heure avec « Les yeux des chiens ont toujours soif » de Georges Bonnet, éd. Le temps qu’il fait.

 

Encore des amours de vieux solitaires. C’est un vieux solitaire, il rencontre une vieille solitaire dans un jardin public. Lui c’est Emile, elle Louise. Ils vont habiter ensemble un temps chez Louise et s’en sentent bien. Puis arrive un autre vieux solitaire, Robert, et ça fout le bordel pour Emile. Du coup il repart chez lui et là il revit ce qu’il a vécu en regardant les objets autour de lui. On dirait pas comme ça mais c’est un putain de roman qui rappelle un peu « Mes amis » de Bove ou les romans de Jacques Chauviré avec des phrases très courtes et l’évocation du trivial du quotidien à travers ses objets les plus communs mais baignés dans une poésie toute en sensible.

 

« Je pense soudain que je n’ai plus d’amis. »

« Bientôt viendra la nuit, somptueuse et lisse comme un meuble sans défaut. »

« Le temps bouge à peine… Tout parait immense quand il n’arrive rien. »

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 20:26

Une heure avec « La lettre à Helga » de Bergsveinn Birgisson, traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson, éditions Zulma.

 

C’est un type bien vieux qui écrit à une femme bien vieille qu’il a aimée toute sa vie pour lui dire combien il l’a aimée alors qu’ils étaient tous les deux mariés avec d’autres que en fait ça se passait pas très bien. Il raconte cet amour contrarié, très contrarié même avec juste ce qu’il faut de grivoiserie voire un brin d’humour et plein de poésie dans les regrets, les non-dits, les secrets et puis le type c’était un éleveur, pêcheur, contrôleur de fourrage, bref en prise avec une nature sauvage, une vie rurale violente.

 

«  Ça ne les dérange pas, les gens des villes, de n’être pas en prise avec le monde, d’être insensibles et amorphes et de chercher la consolation dans la drogue ou l’adultère ; d’avoir seulement à se demander s’ils doivent se supprimer, ou pas. Ou bien attendre un peu. Y a-t-il rien de plus terrible que d’attendre que la vie s’écoule ? Au lieu de mettre la main à la pâte et d’amasser des vivres. Et puis ils composent des poèmes et écrivent des romans sur la froidure et la solitude de la ville. Pourquoi donc ont-ils quitté la campagne ? Qui les en a priés ? Si la vie toute entière n’est que fiction, comme ils disent, n’y avait-il pas plus de vitalité, plus de bonté dans les prés, une clarté plus intense et un sentiment de liberté plus vif dans l’atmosphère d’ici ? »

 

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 21:44

Une heure avec Gare Maritime 2017, la revue de la maison de la poésie de Nantes, http://maisondelapoesie-nantes.com/gare-maritime-3/

 

C’est plein de poètes et poétesses qui sont passés par la maison. Une trentaine. Il faut choisir. Dans le tas il y en a qui doivent picoler et d’autres pas. Aller disons Sophie G Lucas, sorte de Depardon de la poésie.

 

« Je suis pas alcoolique

Il brûle un stop. Il est en cyclomoteur. Il est contrôlé. Conduite en état d’ivresse. C’est le petit matin. Déjà condamné pour les mêmes faits. Prison avec sursis. Obligation de se soigner. Stage de sensibilisation. Je suis pas alcoolique. Je bois un peu le matin, Un peu le midi et un peu le soir. Le matin je bois un pastis. L’après-midi quatre ou cinq verres de vin. Le soir ça dépend. Je suis pas alcoolique. Vous buvez tout au long de la journée et vous affirmez que vous n’avez pas de problème. Oui je bois. Mais je suis pas alcoolique. On peut vous confisquer votre cyclomoteur… J’ai besoin de mon cyclomoteur pour aller travailler. Sinon je vais perdre mon travail. Il secoue la tête. Il faut vous prendre en main. Vous pourriez aller en prison. Il murmure. Vraiment. Je suis pas vraiment alcoolique. »

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 20:58

Une heure avec Traction-Brabant 74, 22 juin 2017

https://florentine-rey.fr/revue-traction-brabant-n74/

Là sur le lien en dessus, vous avez trois textes de Florentine Rey. Du coup j’ai pas besoin d’en parler.

 

Il y a aussi Michelle Caussat, on l’a publiée il y a longtemps et puis perdue de vue et chaque fois son écriture à la mélancolie d’enfant perdu m’émeut « Passer dans la mêlée comme une pieuvre, récolter sa ration de crachat. / Heure douce, le lapin me plaint, le cerf aussi. / De la nuit je garde cette relique, cette épluchure de papier tordu. » Donc entre sourire et soularme, le numéro pose question d’écriture en ses extrémités (début et fin). Où écrire ? Pourquoi écrire ? Conclusion de Jean-Marc Couvé « Inventaire avant fermeture : écrire comme on respire, ou parce que le pli est pris, dans nos gènes, depuis des milliers d’années… Écrire, griffonner, marquer son territoire – geste ancestral, immémorial… »

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 21:28

Une heure avec « Dans la barque amarrée » de Pierre Bastide, avec 13 photos de l’auteur, éd. Le citron gare,

http://lecitrongareeditions.blogspot.fr/2014/12/dans-la-barque-amarree-de-pierre-bastide.html

 

C’est un type au début il a pas tout son esprit et il fait voguer un mégot dans le caniveau. C’est poétiquement rimbaldien genre bateau frêle comme papillon de mai. A la fin, il va boire un coup sur une barque. Il fait nuit mais un chat noir éclaire la scène. Entre temps il explique des trucs genre « La littérature commence là où l’on n’appelle pas un chat un chat…» rejoignant en cela Chloé Landriot (cf une heure de poésie 60). En fait ça m’a turlupiné cette histoire au point que je suis allé demander leur avis sur la question à mes chats, Chausson et Noisette, que la question ne semblait pas intéresser particulièrement. Devant mon insistance, ils m’ont conseillé la lecture de la page 12 du « choix des mots » de Clément Rosset (éd. de minuit, 1995), philosophe dont ils sont particulièrement friands : « Le fait d’écrire, outre le labeur exorbitant qu’il implique, comporte également un risque de dommage sérieux pour la réputation de l’auteur. Car c’est un des effets les plus curieux mais aussi les plus fréquents du passage à l’écriture que d’amplifier et décupler la médiocrité de propos ou de pensées qui, exprimés oralement et sous forme de conversation, peuvent fort bien « passer », apparaître même comme assez fins et justes. Je ne me suis jamais clairement expliqué la nature de ce mécanisme impitoyable qui transforme presque à tous les coups, du seul fait de la transformation de la chose parlée en chose écrite, une réflexion qui semble originale en platitude piteuse, une remarque qui semble pénétrante en trivialité, une idée qui semble intelligente en sottise, et ainsi de suite, – bref, qui transforme le plus souvent un homme intelligent, lorsqu’il n’écrit pas, en homme borné, lorsqu’il entreprend d’écrire. Je me contente donc de mentionner le fait sans l’expliquer, laissant à d’autres, s’ils en sont capables, le soin d’élucider le mystère. »

 

- Bon le blogueur, je suppose que ça s’applique aux blogueurs qui lisent des bouquins en diagonales et prétendent en rendre compte publiquement.

- Ben oué

- Et le bouquin de Pierre Bastide qu’est-ce que tu en dis ?

- Ben il est très bien, avec cet esprit vif et un peu fou comme tous les bouquins publiés par Patrice Maltaverne

« mais on peut aimer l’esprit vif / autant que la chair fraîche / qui veut avoir de la gueule / touche le fond tu verras / tout ce qui est en bas est bon à dire / même si ça ne porte pas jupon / à bon entendeur ça se lit / même si ça tache un maximum / de blanche vierge au passage / je parle de la page évidemment / la littérature commence par là / où tu mets tes sales pattes / de méchant loup là où / je ne veux pas dire ça du tout / à bon lecteur salut. »

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 21:21

Une heure avec « Vingt-sept degrés d’amour » de Chloé Landriot, avec des dessins de Joëlle Pardanaud et Chloé Landriot, éd. Le citron gare, http://lecitrongareeditions.blogspot.fr/2017/06/vingt-sept-degres-damour-de-chloe.html

C’est une femme, elle est amoureuse, au début on croit qu’elle est lucide : « (les lettres d’amour) : elles sont belles que parce qu’on est débordé par l’émerveillement qui nous occupe, et que l’on veut donner à admirer à l’autre cet émerveillement qu’il fait naître en nous. « Regarde-moi en train de t’aimer »… », après elle perd un peu la tête et écrit des bêtises: «  Les mots savent tout / Mais que peuvent les mots / Pour dire / Mon chat par exemple / Ce n’est pas un chat c’est autre chose… » Mais à la fin ça s’arrange, elle retourne à la ferme se rappeler de ses goûters d'enfance et à la ferme il y a des vieux qui vont mourir, c’est comme ça, et là c’est normal : « Est-ce qu’on peut bercer les vieux, jusqu’à ce qu’ils meurent / Comme on berce les enfants jusqu’à ce qu’ils s’endorment ? »

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 21:28

Une heure avec « L’ampleur des astres » de Thierry Roquet, sous titré « Fragmensonges de vie », Cactus Inébranlable éditions,

http://cactusinebranlableeditions.e-monsite.com/pages/acheter-nos-livres/catalogue/l-ampleur-des-astres.html

 

C’est un type, il écrit que des conneries « Les cons sanguins font un peu partie de la même famille », « Tour de pisse-pisse / Comment s’y prend un pisse-froid quand il a la chaude pisse ? », « Sans un bruit / C’est lorsqu’il se tua qu’il se tut. », 90 pages à ce rythme, et ça me fait marrer.

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2018 7 07 /01 /janvier /2018 21:15

Une heure avec « Emploi du temps » de Jean-Hugues Malineau, avec des papiers découpés de Julia Chausson, éd. Donner à Voir, collection Tango, http://www.donner-a-voir.net/

 

C’est un type, il dort dans les poissons entre les mensonges et leurs seins de myrtille, parfois il rêve, il voit des forêts qui marchent au dessus des joncs. Quand c’est comme ça des fois on se sent seul. Normal.

 

« l’après midi / nous passons pour de grands solitaires / c’est vrai que nous allons / au plus loin du miroir // aux yeux d’un oiseau bleu / nous sommes un souvenir / qui rit sous l’arbre nu… »

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 21:27

Une heure avec "Les deux fins d’Orimita Karabegović" de Janine Matillon, éd. Maurice Nadeau.

 

Publié il y a plus de 20 ans, cette fiction sur la guerre en Bosnie (femmes bosniaques faisant l’objet d’expériences de purification ethnique), ce roman nous plonge dans la folie du monde avec la poésie (Mallarmé) pour boussole. Ce goût de la poésie que partagent bourreaux et victimes, la poésie ne sauve rien. La guerre nous est décrite à travers un voile où l’impuissance des nations, les fanfaronnades diplomatiques, le machiavélisme des dirigeants européens apparaissent avec une étonnante et désespérante clarté. Un sacré roman croyez-moi. Enfin j’en suis sorti tout pantelant.

 

« Des cauchemars, ils en avaient tous. Ils voyaient des bras, des jambes, des sexes et des têtes, qui étaient peut-être les leurs, qui étaient sûrement les leurs, détachés par éclats d’obus ou lames de tronçonneuses habilement maniées, voler sur un fond d’azur immuable où étincelait une constellation de douze étoiles inconnues de Copernic. »

Partager cet article
Repost0

Portrait du blogueur

dans un spectacle Gaston Couté

couté

Recherche

pourquoi bloguer

Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

pour commander des livres

Si des ouvrages présentés dans ce blog vous intéressent, vous pouvez les commander en envoyant un chèque correspondant à la somme indiquée (+ un forfait port de 1 €) à l'adresse des éditions :
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes

pour tout renseignement complémentaire (conditions d'envois et de remises pour les libraires, collectivités...), vous pouvez écrire à gros.textes@laposte.net

Également Chez Gros Textes - Catalogue

bouquinerie

 

 

Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.