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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 22:07

C'est un type, il a dû passer une heure avec

"Les riches heures du cycliste ordinaire" d'Olivier Cousin

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/cousin-olivier,

du coup moi je suis allé me balader à pieds.

 

Olivier Cousin en poète pédalant

  Il y a tant de manières de raconter sa passion du vélo. De Paul Fournel à Luis Nucera, les auteurs ne manquent pas. Le Breton Olivier Cousin fait aussi partie de cette cohorte (mais sur un mode mineur, celui d’un homme qui enfourche sa bicyclette bleue chaque matin pour aller au travail). Il ne s’agit donc pas, pour lui, dans son nouveau petit opus, de remonter à l’enfance, de nous faire goûter « la madeleine de Proust » des premiers pédalages et des premières chutes dans les fourrés ou sur le gravier et, encore moins, d’évoquer des passions vélocipédiques liées au passage du Tour de France.

  Olivier Cousin n’est pas, non plus, celui qui regarde le passage des saisons depuis la selle de son vélo même si quelques références au printemps (des fleurs de cerisiers du Japon restées accrochées à ses cheveux) ou à l’automne (quand il roule/sans réfléchir/au cœur des feuilles tombées/des châtaigniers et des hêtres ») sont là pour montrer qu’il sait aussi renifler l’air du dehors. Non, le poète breton est plutôt là  pour nous livrer ses méditations et réflexions de poète pédalant : «Le monde chavire/Il ne fait pas assez attention en traversant/Le monde perd l’équilibre/entre ses valeurs et ses désirs d’aller de l’avant/Le cycliste regarde ce naufrage permanent/en haut de sa selle/jamais assez rembourrée ».

   Olivier Cousin nous parle aussi de lui. Il se jauge dans ses pédalées vers le lycée où il enseigne le français. « Le poète est un cycliste ordinaire/Hors au commun des modèles/Au même titre que le cycliste/est parfois un poète ordinaire ». Mais il y a chez lui l’art de tourner le dos à certaines arrogances ou postures littéraires et, en définitive, à se moquer de lui-même. « J’aime la simplicité/le concret et le cambouis/Je garde ma tenue de tous les jours/pour monter en scène/ - en selle, pardon ». Pas dupe, en effet, de ce « chic » qui entoure volontiers aujourd’hui la pratique vélocipédique. Il peut donc tranquillement écrire : « J’ai toujours eu tendance/à ne pas être tendance ». Ses « riches heures pédalantes » sont donc l’occasion de distiller quelques maximes ou propos goguenards. « Il n’y a jamais de pire moment/pour perdre les pédales/que lorsqu’on a la tête ailleurs » (…) La vie est simple/comme un tour de vélo/Rien ne sert de bomber le torse/Il  faut pédaler/un point c’est tout/en gardant le tempo ».

    En écrivant aujourd’hui sur le vélo et ses pédalages quotidiens, Olivier Cousin garde le sillon qu’il a commencé à tracer dans ses précédents recueils de poèmes : jeter un regard amusé sur les grandes simagrées et grandes turpitudes du monde. Sans jamais oublier de témoigner d’une forme d’inquiétude liée au temps qui passe. Au point d’évoquer, dans un ultime poème, son propre enterrement et même de formuler certaines « directives anticipées » : être enterré près de son vélo bleu. « Il témoignera pour moi/que la roue continue de tourner ».

                                                                             Pierre TANGUY.

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2 février 2018 5 02 /02 /février /2018 20:23

Une heure avec « L’homme qui regarde l’homme » de Salvatore Sanfilippo, Gros Textes, https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/sanfilippo-salvatore

 

C’est un type, il écrit des poèmes un peu cons. Et c’est bien, avec tous ces poètes trop intelligents, ça change : «l’affamé : C’est un affamé de la vie / Il voudrait vivre / À fond / Sans réserve / Avant que la mort l’emporte / Alors il écrit des poèmes / De faim de vie » et y’en a des encore plus con que ça me ravit et que je vois chez le type un héritier de L’Anselme ce qui chez Gros Textes relève du comble de l’éloge. Et au milieu de tout ça, semés comme des petites fleurs dans un champ de rutabagas, de discrets éclats d’émotions : « Je vote pour le vol du héron cendré / Et le cri de la mouette rieuse / Pour la fontaine de jouvence /Et la vie éternelle… », « Quand je serai mort… Je t’aimerai encore / Je t’aimerai / Jusqu’au bout de mon souffle / Jusqu’au bout de ma conscience / Et quand devenu poussière / J’aurai rejoint la terre / Je deviendrai engrais / Et en signe d’amour // Je ferai pousser tes patates ».

 

Tiens, là c'est du côté de Vassiliu que j'aurais désir d'aller fouiner.

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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 21:13

Une heure avec « Regarde ou écoute c’est selon » suivi « de Mise en train » de Jany Pineau, Gros Textes, https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/pineau-jany

 

Au début c’est une femme, elle se balade et elle regarde ou écoute des choses et elle nous dit ce qu’elle voit et ce qu’elle entend. C’est tout simple c’est tranquille, avec de petits bouts de malices souvent à travers une discrète chute délicate. « Relâche : À la nuit tombante / assis / dans un train / contempler / des bouts d’êtres humains // Une main abandonnée / / un regard qui n’accuse rien / une boucle reste d’enfance / un sac saisi ouvert fouillé attendre la surprise / un sourire muet à quelque ange / une bouche et sa friandise sucrée ou salée / un mot chuchoté au téléphone // Assis dans un train / tous ces uns / fatigués / solitaires / enfin déconnectés / relâchés / dans leur nature // À la nuit tombante / apercevoir / enfin / des bouts / d’intime // d’humains // (Chut) »

 

Le deuxième recueil il se passe dans une gare en automne les matins et les soirs des vies de labeur quand il faut passer par la gare chaque matin et chaque soir qu’est pas de congé. Et là « c’est du bruit / des odeurs / des tableaux d’affichage / des retards / des contrôleurs / des arrêts / des départs / et nous tous / qui ne sommes / que de passage »

 

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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 21:18

Une heure avec « Poèmes sans titre de transport » d’Olivier Cousin, Stéphane Batigne éditeur, http://www.stephanebatigne.com/poemes-titre-de-transport/

 

C’est un type il se balade en ville et il regarde les trottoirs, les bancs et les affiches, les lampadaires et les palissades, les trucs de la ville quoi.  Il a l’air de s’éclater le type. Il prend les transports en commun et ça l’inspire pour écrire des poèmes, ça l’inspire même pas mal. « Ne pas quitter la rame / avant l’arrêt complet de la rime. »

 

Il s’amuse de bons mots « Descendu sur le mauvais quai / j’ai fait le trajet à l’envers / Ce qui s’appelle avoir faux / sur toute la ligne » ou porte un regard plus aigu sur le règne de la machine dans nos sociétés  : « Rassasié des hommes : // Métro sans conducteur / devenu la norme / À Londres Rennes Lille / Lyon ou Rotterdam / un court lombric décervelé / musarde électroniquement / dans les boyaux suburbains / en quête d’une station / déshumanisée peut-être / en quête d’un quai / sans passager »

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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 21:35

Une heure avec « Un petit objet de la flânerie et de la pauvreté » de Yves Humann, Gros Textes,

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/humann-yves

 

C’est un type, il comprend rien à l’ordinateur et il se demande ce qu’on fait à la terre, au partage, à l’humanité. Un peu attardé le type mais sûrement pas un mauvais bougre.

« pourquoi n’avons-nous pas appris à naître à chaque instant / au coin de la rue au point du jour ou à l’angle des yeux ». On sent qu’il est tout simple le type et qu’il porte ses faiblesses en étendard.

 

« elle est chronique / ta maladresse / tu es irrité / par tes mains fébriles / qui lâchent le verre // les bris sont les / atomes / de l'existence éclatée // alors tu vas tracer un poème / pour tenter l'unité //d'un corps de mots // pour confondre / la tentation / du désert ».

 

Le grand peuple des inadaptés y retrouveront certainement leurs petits.

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28 janvier 2018 7 28 /01 /janvier /2018 20:14

Une heure avec « L’amour soudain » d’Aharon Appelfeld, éd. de l’Olivier.

 

C’est un type qui au soir de la vie remet en place des pans de son passé, sa famille, son village, son destin. C’est un juif d’Union Soviétique, officier de l’armée rouge, antisémite dans sa jeunesse, il tente avant de mourir d’écrire un livre pour dire ce qu’il a à dire. Il s’appuie sur une jeune femme pour ça, fille de rescapés des camps, des parents qui ont couvert leur histoire de silence. L’histoire du siècle apparaît dans les détails, dans les plis, le ténu. Le livre lui n’a pas de fin. Faut dire que les gens des Carpates (d’où il vient) ne mouraient pas dans leur lit mais aux champs entre deux sillons qu’ils creusaient ou près de l’arbre qu’ils s’apprêtaient à abattre.

 

*

« Sous la guillotine de la postérité, les caisses des bouquinistes » (André Blanchard)

En cliquant sur l’onglet « bouquinerie » (à droite ou en dessous), on peut commander des livres ayant été exposés ici ou là. Il s’agit de livres d’occasion en bon état en vente dans notre épicerie littéraire.

https://admin.over-blog.com/write/89983445

 

 

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27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 20:50

Une heure avec « La cerise sur le gâteau » de Nadine Agostini, Gros Textes.

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/agostini-nadine

En me levant ce matin, j’ai pensé que trop de poètes ne lisent pas assez de romans de San Antonio ou que beaucoup de poète auraient intérêt à en lire plus souvent. Ou que l’entrée en poésie devrait passer par San Antonio. Bon, aller donc expliquer ça au printemps des poètes.

"Les poètes quand ils ont de la peine, au lieu de la chasser, ils lui cherchent un titre." 

Quel rapport me direz-vous avec Nadine Agostini ? J’avoue ne m’être pas encore posé la question. Juste, on ne s’ennuie pas avec sa pâtisserie, c’est pas triste. Non on se marre même souvent. Enfin moi. Et puis on s'instruit ou on apprend à développer des hypothèses sur le sac plastiques par exemple mais aussi sur plein d'autres choses. 

 

«... Mon cerveau ayant complètement cessé de fonctionner, j’ai passé l’année à penser à cette histoire de sachets plastique gratuits. J’en ai déduit que c’était un coup des fabricants de sacs poubelle qui avaient un grand manque à gagner vu que tout le monde transformait les sachets plastique gratuits en sacs poubelle au lieu de les jeter dans la nature pour la polluer comme nous sommes supposés le faire. »

 

«Tricoti tricota // A propos du tricot et autres ouvrages de dames, lis la sentence d’un psychanalyste : "Le fait de se faire plaisir en agitant les doigts est une métaphore de la masturbation". Pense à Pénélope. Tout me ramène à Pénélope. Comprends enfin pourquoi durant dix ans elle a fait de la tapisserie. Dix ans c’est long. Elle aurait pu changer d’activité. Taper à la machine par exemple. »

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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 21:01

Une heure avec « J’ai besoin des voix humaines » de Jacqueline Held, éditions Gros Textes

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/held-jacqueline

(cette heure est la première d’une dizaine avec les publications Gros Textes d’automne hiver. Je vais essayer de trouver chaque fois la chanson qui selon moi va bien avec le livre parce que j’aime ça la chanson. Merci youtube)

 

Dans le sillage de  «Mots sauvages pour les sans voix » on retrouve ici l’obsession de Jacqueline Held à dire sans trêve avec une sorte de douceur douloureuse, la souffrance des humiliés, des plus faibles, des plus pauvres. Elle procède, à partir de simples esquisses de situations pour la plupart connues et médiatisées, avec peu de mots pour dire l’essentiel, l’insupportable et pourtant l’espoir quand même comme une incantation pour que ça cesse un jour enfin.

Pour que ça cesse, il faut des syndicalistes et des manifestants, des zadistes et des indignés et aussi de vieilles dames qui ne sortent plus trop de chez elles mais qui veillent jusqu’au bout et qui témoignent.

 

Litanie des enfants perdus// Égrener des noms : / Jeune enfant / Déchiqueté par les chiens / En cherchant à franchir / La frontière du Mexique. / Pauvre enfant de dix ans / Savamment dressé, dénaturé /  Pour devenir enfant-soldat. / Petite innocente et douce / Jetée comme esclave sexuelle / Àla convoitise de tous / Sans même comprendre / Rien encore à ce qui lui arrive. / Bébé Rom de deux mois à peine / Refusé, nié dans sa mort même, / Exclu du sol d’un cimetière / Réservé aux « vrais Français » … // Et combien d’autres ? Combien d’autres ? / Dans un bruit de roseaux froissés / Tandis que vacille et tremble / Ta cendre d’espérance. »

 

Combien de gens de Madame la misère aujourd'hui (chanson des années 60) ? Veiller à les recenser (avec actualisation) et surtout ne pas les opposer.

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25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 21:28

Une heure avec « Tant et tant de guerre » de Mercè Rodoreda, traduit du catalan par Bernard Lesfagues, Aralia.

 

C’est un type tout jeune que ça va pas fort avec ses parents parce qu’il veut tuer sa petite sœur, du coup, il se barre à la guerre. On sait pas laquelle, le roman ne dit presque rien de cette guerre, il y en a presque pas de guerre ou alors tellement lointaine et pourtant là quand même. Le jeune soldat pas soldat rencontre des gens, parle avec eux ou ne parle pas, découvre un monde qui va pas bien à cause de cette guerre qu’on voit pas certainement mais on n'est pas sûr. Il y a une violence sourde qui résonne à côté d’une ambiance onirique, une fantaisie poétique adossée à l’horreur, le merveilleux côtoie le cauchemar. Un truc bien envoûtant.

 

« Peu de temps après naissait ma première petite sœur. Et, le soir, je me plantai. Après avoir creusé un trou très profond au pied du noisetier, j'y entrai et je me couvris de terre jusqu'aux genoux. J'avais apporté un arrosoir rempli d'eau et je m'arrosai. Je voulais qu'il me pousse des racines: n'être plus que branches et feuilles. »

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 22:02

Une heure avec « Autre chose » de Thomas Vinau, éd. Les carnets du dessert de lune. https://www.dessertdelune.be/thomas-vinau.html

 

C’est un type il parle d’autres types ou de bonnes femmes que des fois c’est autre chose mais c’est bien quand même, ces petites histoires en lisière de poésie et de fantastique un peu façon Jacques Sternberg ou Marcel Béalu. Tiens faudra aussi que je relise Béalu.

 

Le départ : «… Puis il aère la maison. Sort le chat. Installe sa nourriture sur le perron. Pour plusieurs jours cette fois, pense-t-il. Tout est prêt. Il se dirige au fond du jardin. Non, il revient sur ses pas. La poubelle à sortir. Après, ça empeste toute la maison. Sac dans la benne. À nouveau le fond du jardin. Il réajuste ses vêtements. Tout est ok. Il s’allonge de tout son long au milieu du tas de compost. Il ferme les yeux. On peut y aller maintenant. »

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Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

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Également Chez Gros Textes - Catalogue

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Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.