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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 21:18

C’est un 13 octobre

Que naissait Yves Montand en 1921.

Bien sûr il y eut le naufrage thatchérien des dernières années de sa vie mais je garde cette chanson écrite par l’immense Gébé.

 

 

Sinon aujourd’hui j’ai écouté Sophie Braganti lire « Avant le lac », son dernier ouvrage paru chez Propos2. Le lac c’est celui tout près de chez moi, le plus grand artificiel d’Europe (au moins quand il a été mis en eau). Son livre écrit à partir d’un mois de résidence à proximité du lac évoque le passage entre l’ancien et le nouveau, un village qu’on va dynamiter pour faire place à l’eau, un autre tout neuf qu’on va construire un peu plus haut et des humains au milieu de tout ça avec leur humanité, les passions et les objets qui vont avec cette humanité. L’ouvrage Sophie Braganti est un long poème qui coule comme la Durance oscillant entre contemplation de ce qui allait devenir notre présent et les traces d’un passé englouti. Ces traces qui remontent au printemps chaque fois qu’on vide le lac. Et puis « Il y aura l’été./ L’été se posera dessus tout ça./ La douceur de l’air./ L’été sur l’eau profane qui aura tout lavé./ Comme sur les tombes et à l’intérieur… »

http://www.propos2editions.com/1/avant_le_lac_3022636.html

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 20:52

Qu’est mort Anatole France en 1924. Je n’ai jamais lu aucun livre de cet auteur et ne connais personne dans mon entourage qui ne m’en ait jamais parlé. Écrivain majeur à son époque, prix Nobel de littérature en 1921, je ne connais de lui que cette citation qu’affectionnait particulièrement mon père au cours des repas de famille « On croit mourir pour la patrie on meurt pour des industriels ». Je suis allé voir d’où venait cette citation. Il s’agit d’un article dans l’Huma de 1922, lettre ouverte à Marcel Cachin, directeur du journal, au sujet du livre de son ami Michel Corday, « Les Hauts Fourneaux ». Je ne connais ni ce titre ni cet auteur. Sur Wikisource, il y a une citation du livre : « Ces hommes-là (les gros industriels), ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée du métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu'on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes mêmes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s'amasse à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots... Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux. ».

 

Bon mais Artufel, ton blog, ça devait pas causer poésie ?

Oui demain je parlerai du dernier bouquin de Sophie Braganti.

 

PS : Anatole France écrit aussi dans cet article : « Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. » 

Possession et circulation des marchandises, de l’argent, des idées. Ça pourrait nous rappeler quelque chose si on réfléchit un peu (pas trop).

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 21:17

Qu’est mort Jacques Sternberg, en 2006. Je lui dois le début et une bonne part de ma culture littéraire. Ce touche à tout de la marge, des genres mal aimés ou méprisé (SF, polar, humour, nouvelles, dessins…) par les cultureux, ses anthologies planète sont de pures gourmandises et de très beaux objets.

« Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien d'ailleurs.
Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme. Uniquement dans le but de servir le chat, De lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps.
Au chat, il avait donné l'indolence et la lucidité; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l'invention, La production et la consommation intensive.
Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret: Offrir au chat le confort, le gîte et le couvert. »

 

 

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 22:17

Que naissent deux prix Nobel de littérature, Claude Simon en 1913 et Harold Pinter en 1930. Je dois avouer que je me suis perdu dans l’herbe de la route de Flandre du premier. Par contre je me souviens m’être vautré dans l'humour absurde et imprévisible, les failles psychologiques des personnages, la subversion politique versée dans les situations banales du second. « Je ne cherche certainement pas l'universalité. J'ai assez à faire pour écrire une foutue pièce ! »

"Ce que nous entendons est une indication de ce que nous n'entendons pas."

 

Aujourd’hui 10 décembre, j’en ai profité pour feuilleter « Donc c’est non » d’Henri Michaux, Gallimard. Il s’agit de lettres de refus de Michaux qui refusait quasiment tout ce qu’on lui proposait. Le Nobel, très peu pour lui : « Depuis toujours j’ai refusé les prix littéraires et cette conduite est maintenant établie, sur laquelle il convient de ne pas revenir. Dois-je me justifier par des arguments ? Je dirai en simplifiant qu’un certain type d’écrit n’est pas fait pour recevoir une récompense et qu’un certain type d’homme ne doit pas paraître sous le flash. »  

Et celle là j’adore : « Monsieur H. Michaux vous remercie de l'invitation qui lui a été faite et me charge de vous faire savoir que jamais il ne participe à un colloque et qu'un sujet comme celui de la Poésie est particulièrement de nature à le tenir éloigné d'un congrès. »

Et avec la manière s’il vous plaît…

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 21:50

Qu’est mort Jacques Brel en 1978.

Et aujourd’hui je n’ai pas lu le livre de David Dufresne « On ne vit qu’une heure » au Seuil qui écrit en quatrième de couverture : « On ne vit qu’une heure est un livre avec Brel, autant qu’une biographie de Brel, une invitation à aller voir, comme l’artiste le professait. L’auteur nous embarque à Vesoul et sa fameuse valse-musette, dans la France des camions pizza, des usines oubliées et des centres-villes qui se recroquevillent dès six heures du soir. Que reste-t-il de l’âme du Grand Jacques ? De ses obsessions ? Et de sa quête: serait-il impossible de vivre debout ? Ouvriers, paysans, sans-le-sou, bourgeois et commerçants, David Dufresne brosse le portrait d’une France profonde, joyeuse et brisée. »

 

Reste à écouter Vesoul, et cette écriture obstinée d’une simplicité confondante qui cause dans fioriture poétique aucune de nos défaites et renoncements, de lâchetés et d’élans avortés, de la vie qui tourne en rond dans un espace indifférent et s’obstine dans son délire comique et pathétique avec en surplomb tant l’absurde quasi surréaliste que l’énergie bouillonnante et joyeuse d’une résignation qui finit par nous griser. On se laisse aller comme disait l’autre…

 

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 21:58

Qu’est mort Jean Giono en 1970. (Ah non c'est un 9 octobre mais demain c'est Brel, donc je laisse filer l'erreur). Hier soir au téléphone, Ivan Nikitine me disait qu’il venait de se délecter du « grand troupeau ». J’ai souvenir profond et émerveillé de la fin de ce roman :

« Le berger prend l’enfant dans ses bras en corbeille.  Il souffle sur la bouche du petit. « Le vert de l’herbe », il dit. Il souffle sur l’oreille droite du petit. « Les bruits du monde », il dit.
Il souffle sur les yeux du petit. « Le soleil. » « Bélier, viens ici. Souffle sur ce petit homme pour qu’il soit, comme toi, un qui mène, un qui va devant, non pas un qui suit. » 

 

Aujourd’hui 8 octobre 2018, j’ai lu « J’ai le souvenir carnivore » d’Olivier Cousin, éd. La Part Commune. Il y a bien sûr les plus vieux, les choco BN et les écorchures aux genoux, les sacs de billes et les marelles. Et puis il y a la suite, le prolongement, les cartes postales du quotidien, la fidélité à ce qui n’existe pas, la mémoire. Entre les deux dans un interstice incertain, la voie est libre :

« Je n’irai pas / par quatre chemins / déclarer ma flamme / aux dévastateurs de destin // Je n’irai pas même à cloche-pied / dévaler la pente savonneuse de l’existence // Je laisse la voie libre / et la route dégagée / à qui voudrait / courir à sa perte // Nulle intention au bel âge / de dégringoler dans le vide / ni de prendre mon envol / Le paradis m’attendra / ou pas »

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 18:21

Veille de grève et manif, avec ce film qui m’émeut au plus haut point. Une sorte de tragédie classique se joue dans ces dix minutes qui résument toute la problématique des luttes sociales des cinquante dernières années. On y voit un des plus beaux portrait de femme que le cinéma ne m’ait jamais donné à voir. Une ouvrière qui refuse de reprendre le travail quand des cadres syndicaux tentent de la convaincre d’être raisonnable, que les changements se font par étapes, qu’il faut être patient, se contenter de ce qu’on a obtenu. Face à ce discours l’ouvrière oppose le refus obstiné en un gémissement douloureux et bouleversant de celle qui ne se soumet pas. Il y a du Kierkegaard, du Chestov, du Dostoïevski dans sa position.

"Tant que la réalité sera telle qu'elle est, de manière ou d'autre, - par le poème, par le cri, par la foi ou par le suicide – l'homme témoignera de son irrésignation, dût cette irrésignation être – ou paraître – absurdité ou folie. " (Benjamin Fondane)

C’est la thématique de Job qui demande des comptes à Dieu et refuse l’arbitraire même s’il peut paraître insensé de s’opposer seul à la toute puissance.

" Devant le tribunal de l'éthique, ce n'est pas Job, ce sont les amis de Job qui ont raison: un homme raisonnable ne peut tout de même pas espérer et exiger que les lois de l'univers soient modifiées à cause de lui! Or c'est précisément ainsi qu'agit Job: il ne veut rien savoir, il exige, à toutes les remontrances de ses amis, il n'a qu'une réponse: vous êtes d'ennuyeux consolateurs." (Léon Chestov)

La démarche est également chargée d’une intense poésie qui m’évoque le poète marseillais Gérald Neveu : " JE NE M’HABITUERAI JAMAIS / Et je te lègue cette simple profession de foi ".

Bref un document d’une rare intensité à voir et revoir… 

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 20:11

Une heure avec « Faire-part » de Jean-Louis Rambour, éd. Gros Textes,

https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/rambour-jean-louis

 

C’est un type qui s’intéresse aux gens qui meurent, généralement complètement mais aussi des fois pas tout à fait. Le point de départ c’est l’annonce erronée de la mort de Mark Twain auquel l’intéressé répondit : « L’annonce de ma mort est très exagérée ». Bon depuis, il est mort pour de bon. C’est 44 noms avec leur fin réelle ou possible et une joyeuse - pas toujours drôle ni joyeuse - curiosité littéraire.

 

21. Tchot-père // Tout le monde l’appelait Tchot-père. Il n’était pourtant ni petit, ni père. On aurait mieux fait de dire tchotte tête car il était simplet, n’est-ce pas, mais de son vivant on n’osait quand même pas. Maintenant qu’il est mort, on peut se permettre puisqu’il n’y a pas à craindre de blesser la famille : il n’en a jamais eu. Issu de lui-même, il était un gobe-mouche qui ne comprenait rien à rien, sauf qu’un verre plein se vide, et qu’un verre vide… Ça, ça le faisait rire. On l’a enterré avec son pantalon de survêtement bleu qu’il portait depuis ses dernières culottes courtes. Quand les pelletées de terre ont commencé à battre le sapin du cercueil, sans nul doute tout le monde a pensé qu’on ne verrait plus Tchot-père remonter sur son ventre la ceinture élastique de son survête’. Si bien qu’aujourd’hui, à la veille de la réélection d’Obama, peu avant le déclenchement de la guerre Iran-Israël et l’engloutissement d’Haïti dans un nouveau tremblement de terre, chacun a compris à quel point Tchot-père était indispensable à la bonne marche du monde."

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6 février 2018 2 06 /02 /février /2018 21:28

Une heure avec « Les arnaqueurs » de Jim Thompson traduit par Claude Mussou, rivages/noir

 

C’est un type pour qui une vie de VRP ne suffit pas, son truc c’est l’arnaque. Comme sa mère et son amour pareil. Mais bon la famille et les amours… Ce polar sans flics est absolument scotchant, du noir pur jus, une chute fulgurante comme un coup de poing et un style acéré au cordeau.

 

« Malgré le plaisir qu’il en avait retiré, cette soirée avait des allures de déjà vu. Il avait emprunté cette voie-là plus d’une fois déjà. Il connaissait le chemin par cœur pour l’avoir parcouru plus souvent qu’à son tour ; qu’on l’aborde d’une manière ou d’une autre – en avant, à reculons, ou même sur les mains – on finissait toujours par en arriver au même point. C’est-à-dire nulle part, et on y laissait chaque fois un peu de soi. »

 

(en vente à l’épicerie littéraire : http://grostextes.over-blog.com/2018/01/la-bouquinerie.html)

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4 février 2018 7 04 /02 /février /2018 20:59

Il y a ça

 

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

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