Une heure avec « Mauvaises langues » de Paol Keineg, éd. Obsidiane.
Trouvé chez ce breton la désinvolture, fausse vraie on s’en fout, des auteurs américains qui disent du quotidien à la va comme ça tombe sous le pas, enfin on y croit. Ou on fait semblant, mais on s’en fout je vous dis : « Tu continues de perdre ton temps / aux conneries poétiques / pour les appeler par leur nom / (tu as toujours aimé ça, les conneries) // alors qu’il faudrait se laisser choir / comme un caillou / au fond du ruisseau grossi par décembre, / caillou sans la moindre poésie // que j’ai ramassé dans le ruisseau / après avoir retroussé la manche, / il n’a de particulier que sa couleur jaune, / je le glisse dans ma poche sans y penser, // au bout de quelques pas / je le rejette à l’eau. »
Tombent donc sous le pas, les qu’est-ce qu’on fait de nos vies, la belle affaire, les morts de ci de là, des armées de corbeaux, des odeurs de fumier, le rythme des saisons, et les nuages qui passent là-bas avec les oiseaux migrateurs, les auteurs américains, les bêtes et le brouillard, l’ombre de Marx (on a paumé Engels), un pays qu’on ne reconnaît pas et la cuiller dans le bol de café, c’est bien ça le bol de café « La poésie est simple comme la mort - / avec des complications utiles », un peu de vélo qui gâche rien, etc… etc… C’est la rentrée, pas de raison de se crever puisque de toute façon :
« la vraie vie n’existe pas, / l’autre, la pas vraie, / aux soirs d’hirondelles mentales, /suffit. »
Et tiens un petit coup d’Anne Sylvestre, cerise sur le gâteau, avec Nathalie Miravette au piano
C’est ça qu’est beau n’est-ce pas Hozan Kebo ? (là c’est du crypté) (http://kl-loth-dailylife.hautetfort.com/tag/hozan+kebo)