Que naissait Jack Kerouac en 1969, Un écrivain qui devait parfois conduire en état d’ébriété voire sous l’emprise de la drogue et ne faisait pas de différence entre la poésie et la prose. À lire sa prose, j’ai l’impression (pas forcément erronée) de ne pas exister « Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. » Oué oué oué. Bon on se calme, amenez la poésie s’il vous plait : « Décrire les feux dans le / sable de la rivière et la cuisson; / la cuisson des hot-dogs / crachés dans des bâtons taillés / sur des flammes de feu de bois, la / graisse tombant en fumée / pour brunir et noircir / les hot-dogs salés, / le vin / et le travail sur le chemin de fer. » Là on peut commencer à discuter.
Ce qui me fait penser qu’aujourd’hui j’ai lu quelques pages du numéro d’automne de la revue Décharge (179). Et je me suis arrêté aux trois poèmes de François de Cornière qui semble aussi ne pas faire de différence entre prose et poésie tant il y a des sortes de premières gorgées de bière dans ses poèmes.
« Je commence souvent mes poèmes / par des questions invisibles… /…///
Elles secouent leurs serviettes de plage / les font claquer au vent / debout au bord du vide. // Le soleil ne voit qu’elles / c’est la fin de l’été / et le bateau s’en va. // La question invisible était : / j’ai soixante-sept ans / et j’ai le cœur chaviré / par l’image des silhouettes / qui font des signes / au bout de la jetée // - Pourquoi ? »
Sur ce je file à la mer.