Que naissait René de Obaldia 1918. Le petit René fêtait ses 3 ans lorsque Georges Brassens voyait le jour à Cette (qui deviendra très vite Sète) en 1921. L’un fils de consul, l’autre fils de maçon. Au premier on ne donnait que quelques heures à vivre. Cent ans plus tard il est toujours là. En 1959, il avait publié un roman que j’avais trouvé époustouflant quand je l’ai lu vers mes 20 ans, « Le centenaire », une sorte de danse verbale où idées et images se télescopent en un rythme euphorique et envoûtant pour nous signifier le dérisoire de la condition humaine : « Au fond, nous sommes à peine remis du plissement hercynien.»
Encore une citation en parodie de proverbe: « Certitude d’un jour ; déjà la nuit. »
Georges Brassens a fait quelques bêtises dans sa jeunesse. Il les évoque dans sa chanson « Les 4 bacheliers ». Woody Guthrie également a fait des bêtises dans sa jeunesse et écrit de belle chansons.
Ce 22 octobre j’ai lu une réédition de « Cette machine tue les fascistes », phrase que le chanteur avait écrit sur sa guitare, dans une réédition aux éditions « les fondeurs de brique », toujours traduit par Jacques Vassal, 40 ans après la première édition de 1978 chez Albin Michel. L’écriture directe et sans fioriture sert à bien dire de quel côté on se situe dans la lutte de classe, un signe tendre aux exploités et un coup de pied au cul des exploiteurs. C’est simple non ? « J’ai parcouru ce pays suffisamment pour savoir qu’il y a quelque chose qui ne va pas / Et j’ai l’intention d’essayer de l’arranger si je peux. / Je crois que je peux et je crois que je mourrai de ma mort naturelle mais pour sûr que je veux essayer de l’arrange si je peux. / Les riches gaspillent plus que nous les pauvres ne pourrions user et la plupart des pieds n’ont jamais goûté à des chaussures neuves. / Et c’est sûr que j’ai l’intention d’arranger les choses si je peux et je crois que je peux… »