11 octobre 2018
4
11
/10
/octobre
/2018
21:17
Qu’est mort Jacques Sternberg, en 2006. Je lui dois le début et une bonne part de ma culture littéraire. Ce touche à tout de la marge, des genres mal aimés ou méprisé (SF, polar, humour, nouvelles, dessins…) par les cultureux, ses anthologies planète sont de pures gourmandises et de très beaux objets.
« Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien d'ailleurs.
Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme. Uniquement dans le but de servir le chat, De lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps.
Au chat, il avait donné l'indolence et la lucidité; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l'invention, La production et la consommation intensive.
Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret: Offrir au chat le confort, le gîte et le couvert. »
10 octobre 2018
3
10
/10
/octobre
/2018
22:17
Que naissent deux prix Nobel de littérature, Claude Simon en 1913 et Harold Pinter en 1930. Je dois avouer que je me suis perdu dans l’herbe de la route de Flandre du premier. Par contre je me souviens m’être vautré dans l'humour absurde et imprévisible, les failles psychologiques des personnages, la subversion politique versée dans les situations banales du second. « Je ne cherche certainement pas l'universalité. J'ai assez à faire pour écrire une foutue pièce ! »
"Ce que nous entendons est une indication de ce que nous n'entendons pas."
Aujourd’hui 10 décembre, j’en ai profité pour feuilleter « Donc c’est non » d’Henri Michaux, Gallimard. Il s’agit de lettres de refus de Michaux qui refusait quasiment tout ce qu’on lui proposait. Le Nobel, très peu pour lui : « Depuis toujours j’ai refusé les prix littéraires et cette conduite est maintenant établie, sur laquelle il convient de ne pas revenir. Dois-je me justifier par des arguments ? Je dirai en simplifiant qu’un certain type d’écrit n’est pas fait pour recevoir une récompense et qu’un certain type d’homme ne doit pas paraître sous le flash. »
Et celle là j’adore : « Monsieur H. Michaux vous remercie de l'invitation qui lui a été faite et me charge de vous faire savoir que jamais il ne participe à un colloque et qu'un sujet comme celui de la Poésie est particulièrement de nature à le tenir éloigné d'un congrès. »
Et avec la manière s’il vous plaît…
9 octobre 2018
2
09
/10
/octobre
/2018
21:50
Qu’est mort Jacques Brel en 1978.
Et aujourd’hui je n’ai pas lu le livre de David Dufresne « On ne vit qu’une heure » au Seuil qui écrit en quatrième de couverture : « On ne vit qu’une heure est un livre avec Brel, autant qu’une biographie de Brel, une invitation à aller voir, comme l’artiste le professait. L’auteur nous embarque à Vesoul et sa fameuse valse-musette, dans la France des camions pizza, des usines oubliées et des centres-villes qui se recroquevillent dès six heures du soir. Que reste-t-il de l’âme du Grand Jacques ? De ses obsessions ? Et de sa quête: serait-il impossible de vivre debout ? Ouvriers, paysans, sans-le-sou, bourgeois et commerçants, David Dufresne brosse le portrait d’une France profonde, joyeuse et brisée. »
Reste à écouter Vesoul, et cette écriture obstinée d’une simplicité confondante qui cause dans fioriture poétique aucune de nos défaites et renoncements, de lâchetés et d’élans avortés, de la vie qui tourne en rond dans un espace indifférent et s’obstine dans son délire comique et pathétique avec en surplomb tant l’absurde quasi surréaliste que l’énergie bouillonnante et joyeuse d’une résignation qui finit par nous griser. On se laisse aller comme disait l’autre…