La meilleure cachette c'était nous de Jean-Michel Robert
isbn : 978-2-35082-188-7
couverture : Florence Corpron
154 pages au format 14 x 21, 10 €
Retour sur les années 80 et 90 avec la réédition en un seul volume de plusieurs plaquettes de Jean-Michel Robert aujourd'hui épuisées. La Bartavelle, La Table rase, Le pont de l'épée, autant de noms d'éditeurs que Gros Textes n'aura eu le temps que d'entrapercevoir. Je suis ravi de pouvoir les donner à lire à nouveau.
Jean-Michel Robert est né à Saint-Cloud en 1956.
C’est en 1982 que Guy Chambelland, le poète et éditeur du Pont de l’Epée, publie son premier ouvrage. Dès lors, se tissent les liens de sympathie et d’amitié avec les auteurs du « Pont » : Yves Martin, Alain Simon, Christian Bachelin, Dominique Joubert et Jacques Kober. J-M Robert, en 1993, consacre à ce dernier – surréaliste de « la seconde génération », directeur de 1945 à 1950 des éditions de la galerie Maeght – une importante anthologie pour laquelle il s’est assuré de nombreuses collaborations, témoignages et documents (A. Breton, E. Guillevic, Y. Martin, P. Bonnard, G. Chambelland, R. Char, H. Matisse…)
Après une période difficile, le soutien de François Vignes, Alfred Eibel, Michel Polac, Jacques Morin, Patrice Delbourg l’encourage à poursuivre. Dès lors, il publie alternativement, poèmes, proses fictionnelles ou critiques.
Depuis 2004, J-M Robert consacre son travail à l’écriture, menant conjointement ses recherches personnelles et la transmission – en bibliothèques, écoles, centres de vacances – de l’écriture poétique sous toutes ses formes.
Les poèmes de Jean-Michel Robert ont été interprétés par Leny Escudero, Sophie Edmond, Patrick Chesnais et Josiane Stoléru.
La meilleure cachette c'était nous regroupe quatre livres essentiels de Jean-Michel Robert qui, depuis trop longtemps, étaient introuvables : Faire un tour, Un poil dans l'âme (troisième édition), Les jupes noires éclaboussent et Le château à roulettes, le tout augmenté de quelques poèmes publiés antérieurement au Pont de l'Épée et à La Bartavelle.
À propos de Faire un tour :
Pour faire frémir l’âme, plume et papier, justesse du ton et succulence du mot. Il n’en faut pas plus, et Jean-Michel Robert possède l’essentiel. Le doigt insiste sur la tiédeur d’une sieste, la solitude s’apprend à la devanture de lingeries fines, l’entrelacs des dérives nocturnes ressemble à une tombola au fronton d’une ville infatigable. Un parfum de café chaud, la courbe d’une adolescente en miel, tous ces petits bonheurs comestibles se savourent à petites lampées. Dans la paume du rêveur, une foule prodigieuse de légendes adolescentes. «Jean-Michel Robert rentre à l’heure des bisous, bougrement non bredouille, modeste comme ceux qui ont dans leur baluchon ce qu’il faut pour surprendre», note Yves Martin dans un revigorante postface.
Patrice Delbourg, (L'Événement du jeudi)
À propos de Un poil dans l'âme :
(…) Cette trop modeste plaquette mérite de se glisser dans notre bibliothèque entre le gros pavé de Gontcharov Oblomov et les fainéants de la vallée fertile de l’Egyptien Albert Cossery pour qui le Nil s’écrit nihil.
Michel Polac (préface)
À propos de Les jupes noires éclaboussent :
(…) C’est un retour en arrière. Les jeux, les désirs, les émois. C’est un lieu (la banlieue), une époque (les années 60-70) avec ses clichés caresseurs de peaux (Satanik, les bas Dim) et des cargos de rêves prêts à fendre l’eau d’un lac dans les yeux de n’importe quelle fille entr’aperçue entre mars et septembre… J-M Robert voit clair. Il affectionne le jour, la rue. Braque alors son œil gauche côté cœur et le droit côté corps. Se promène. Ramasse les images. Petites proses pour les autres (pour nous). Servies avec juste ce qu’il faut d’humour et de tendresse en soi pour essuyer, dehors, les larmes sur le béton qui pousse (décidément) plus vite que l’herbe.
Jacques Josse (Fonds de tiroir)
À propos de Le château à roulettes :
(…) Robert a une voix, une voix qui est bien à lui, et c’est en cela qu’il nous touche et nous intéresse. Conteur réaliste, le poète sait nous interpeller au quotidien (un quotidien qu’il mêle habilement au poème à la manière des poètes Beat: Ginsberg, Corso…), il y a aussi l’humour, la dérision, pour muscler le poème, une situation, et s’approcher des parois du rêve, le merveilleux. «Le château à roulettes» est conçu comme un poème-récit. Les poèmes se suivent dans un ordre voulu et nécessaire… Après cette belle réussite que sont «Les jupes noires éclaboussent» ce recueil s’impose comme l’œuvre d’un poète, homme parmi les hommes, qui tourne le dos à la tour d’ivoire, et fait son choix de vie par la poésie, la révolte…
Christophe Dauphin (Rimbaud revue)