Que mourait Álvaro Mutis en 2013. Ses romans mettent en scène des marins aventuriers désenchantés qui rappellent l’univers d’Hugo Pratt. Il fut également poète et son personnage de roman, Maqroll el Gaviero, proche de Corto Maltese, est né en poésie : « Pour les arbres brûlés après la tourmente. / Pour les eaux boueuses du delta. / Pour ce qui demeure de chaque jour. / Pour le petit matin des prières. / Pour ce que recèlent certaines feuilles / dans leurs veines couleur d’eau / profonde et sombre. / Pour le souvenir de ce bonheur bref / et déjà oublié / qui fut mon aliment de tant d’années sans nom. / Pour ta voix de nacre rauque. / Pour tes nuits où transite la vie / en un galop de sang et de rêve. / Pour ce que tu es aujourd’hui pour moi. / Pour ce que tu seras dans le tumulte de la mort. / Pour cela je te garde à mon côté / comme l’ombre d’un illusoire espoir. » (Et comme disait Maqroll el Gaviero)