12 - deux chansons et une photo de Doisneau pour finir la semaine
Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.
11 - Joubarbe de Camille Loivier, éd. Potentille
http://potentille.jimdo.com/les-nouveautés/camille-loivier/
Et puis pour finir…
« je vais tomber / dans la petite cour / de la table / je ferme les yeux / je sens l’ivresse me gagner / la chute / en sa promesse // on va me ramasser / (une paume chaude et douce enfin) / et me retourner. »
Bref ce recueil est du genre qui me remue la tripaille tout en douceur tellement que j’en ai la larme qui pointe au coin de l’œil.
10 - Joubarbe de Camille Loivier, éd. Potentille
http://potentille.jimdo.com/les-nouveautés/camille-loivier/
Minot de Marseille, fils de boucher, je sais que j’ai poussé dans une cour entre des baraques de pauvres et des vies insignifiantes comme des joubarbes.
« enfant de la ville / du quartier commerçant / des cours sombres / méfiante de la campagne / et de ses longues pluies moroses ».
Du coup ce recueil résonne profond chez moi.
« Ma vie a commencé dans une cour / au-dessus d’une autre cour / une cour petite étroite / il n’y avait rien / ni plante ni soleil ni dimanche // il fallait lever haut la tête / (est-ce pour cela qu’elle a un grand cou) / pour voir le ciel pour me voir »
9 - La boîte à musique de Jean-Claude Pirotte, ed. de La Table ronde
" Je ne parlerai qu'à voix basse / à mes fantômes familiers / et de nos pas dans les allées / incertaines du vieux vieux temps / nul ne pourra suivre la trace // les reflets au bord des étangs / de nos misérables carcasses / s'évanouissent comme passent / les frêles amours les nuées // les étincelles de la grâce / je ne parlerai qu'à voix basse / et le cœur à peine battant / à mes ombres dépossédées / par le mirage des années / incertaines du vieux vieux temps "
8 - Pays perdu de Pierre Jourde, Balland
« Ces visages que le froid colorie violemment, sous les casquettes, beaucoup ont été sculptés par l’alcool, ces corps fabriqués par lui ou mutilés par lui. L’alcool préside aux besognes du fer, de la pierre, du bois, de la corne. Il tuméfie les visages, cogne les épouses, ruine les exploitations, déforme les membres, ourdit les accidents. Lui, et lui seul. Ceux qui lui ont vendu leur âme ne sont plus que l’alcool, le corps provisoire et titubant de l’alcool. Il travaille au lent retour vers la confusion des formes, vers les créatures du chaos, il fabrique des succédanés de titans… »
7 - Le voleur de Georges Darien, 10/18
« J'ai passé 10 ans au collège, 3 au régiment. J'ai donc le droit de commettre -honnêtement- des crimes jusqu'à concurrence de 13 ans de prison. »
6 - Kyra Kyralina de Panaït Istrati, folio
"Ce n'est pas vrai du tout, que l'être humain soit une créature qui comprenne la vie. Son intelligence ne lui sert pas à grand-chose ; par le fait qu'il parle, il n'en est pas moins bête. Mais là où sa bêtise dépasse même l'inconscience des animaux, c'est quand il s'agit de deviner et de sentir la détresse de son semblable.
Il nous arrive, parfois, de voir dans la rue un homme à la face blême et au regard perdu, ou bien une femme en pleurs. Si nous étions des êtres supérieurs, nous devrions arrêter cet homme ou cette femme, et leur offrir promptement notre assistance. C'est là toute la supériorité que j'attribuerais à l'être humain sur la bête. Il n'en est rien !"