Que mourait Christian Dotremont il y a 40 ans, un poète du temps où l’on tricotait et déchirait presque aussitôt des mouvements littéraires révolutionnaires, des groupes éphémères, des revues comètes et des internationales quasi solitaires qui, on ne sait par quel miracle, résonnent encore : « …Mais il m'est arrivé de te regarder / Depuis longtemps j'en avais envie, / De garder ce qui est autour avec ce qui est dedans, / De trouver dans le fruit qui est là le goût du fruit que je cherche ici, / D'avancer dans l'ombre même la dague sans garde du regard, / De caresser les angles du soleil, / De faire ce que j'imagine, d'imaginer ce que je fais, mon amie, / De brûler à la flammèche de la bougie le grand livre où sont comptées les grandes choses, et les petites… »