Que Maïakovski se suicidait d’une balle dans le cœur en 1930. Je reviens souvent vers sa poésie charnelle et fragile, tempétueuse et limpide qui mêle l’assurance d’une jeunesse insolente dans des poèmes fleuves destinés à être scandés haut à cette forme de désarrois face au réel et au manque : « Votre pensée, / qui rêvasse sur votre cervelle ramollie, / tel un laquais obèse sur sa banquette graisseuse, / je m’en vais l’agacer / d’une loque de mon cœur sanguinolent / et me repaître à vous persifler, insolent et caustique // Mon âme n’a pas pris un seul cheveu blanc / et il n’y en en elle aucune tendresse sénile !... » (Introduction du Nuage en pantalon).
« Le canot de l’amour / S’est brisé contre la vie courante. / Je suis quitte avec la vie. / Inutile de passer en revue / Les douleurs, / Les malheurs, / Et les torts réciproques. / Soyez heureux. » (Dernier poème)