Qu’est mort Anatole France en 1924. Je n’ai jamais lu aucun livre de cet auteur et ne connais personne dans mon entourage qui ne m’en ait jamais parlé. Écrivain majeur à son époque, prix Nobel de littérature en 1921, je ne connais de lui que cette citation qu’affectionnait particulièrement mon père au cours des repas de famille « On croit mourir pour la patrie on meurt pour des industriels ». Je suis allé voir d’où venait cette citation. Il s’agit d’un article dans l’Huma de 1922, lettre ouverte à Marcel Cachin, directeur du journal, au sujet du livre de son ami Michel Corday, « Les Hauts Fourneaux ». Je ne connais ni ce titre ni cet auteur. Sur Wikisource, il y a une citation du livre : « Ces hommes-là (les gros industriels), ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée du métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu'on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes mêmes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s'amasse à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots... Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux. ».
Bon mais Artufel, ton blog, ça devait pas causer poésie ?
Oui demain je parlerai du dernier bouquin de Sophie Braganti.
PS : Anatole France écrit aussi dans cet article : « Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. »
Possession et circulation des marchandises, de l’argent, des idées. Ça pourrait nous rappeler quelque chose si on réfléchit un peu (pas trop).