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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 20:25

Que mourait deux génies discrets, Samuel Beckett en 1989 et Julien Gracq en 2007. Ce dernier refusa le Goncourt en 1951, quant à Beckett, il considérait l’attribution du Nobel comme une « catastrophe » et c’est son éditeur, Jérôme Lindon qui alla le chercher à sa place.

Deux adeptes de la solitude, de la pénombre et de l’effacement. Exemplaires.

« Pourquoi se refuser à admettre qu’écrire se rattache rarement à une impulsion pleinement autonome ? On écrit d’abord parce que d’autres avant vous ont écrit, ensuite, parce qu’on a déjà commence à écrire : c’est pour le premier qui s’avisa de cet exercice que la question réellement se poserait : ce qui revient à dire qu’elle n’a fondamentalement pas de sens. Dans cette affaire, le mimétisme spontané compte beaucoup : pas d’écrivains sans insertion dans une chaîne d’écrivains ininterrompue. »

Julien Gracq (en lisant en écrivant, José Corti)

 

Et ce soir près du feu pendant que chauffait la soupe je feuilletais « Compagnie » de Beckett et j’ai relevé ceci page 50 : « Tu n’entends plus tes pas. Sans entendre ni voir tu vas ton chemin. Jour après jour. Le même chemin. Comme s’il n’y en avait plus d’autre. Pour toi il n’y en a plus d’autre. »

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 20:23

Que mourait deux génies discrets, Samuel Beckett en 1989 et Julien Gracq en 2007. Ce dernier refusa le Goncourt en 1951, quant à Beckett, il considérait l’attribution du Nobel comme une « catastrophe » et c’est son éditeur, Jérôme Lindon qui alla le chercher à sa place.

Deux adeptes de la solitude, de la pénombre et de l’effacement. Exemplaires.

« Pourquoi se refuser à admettre qu’écrire se rattache rarement à une impulsion pleinement autonome ? On écrit d’abord parce que d’autres avant vous ont écrit, ensuite, parce qu’on a déjà commence à écrire : c’est pour le premier qui s’avisa de cet exercice que la question réellement se poserait : ce qui revient à dire qu’elle n’a fondamentalement pas de sens. Dans cette affaire, le mimétisme spontané compte beaucoup : pas d’écrivains sans insertion dans une chaîne d’écrivains ininterrompue. »

Julien Gracq (en lisant en écrivant, José Corti)

 

Et ce soir près du feu pendant que chauffait la soupe je feuilletais « Compagnie » de Beckett et j’ai relevé ceci page 50 : « Tu n’entends plus tes pas. Sans entendre ni voir tu vas ton chemin. Jour après jour. Le même chemin. Comme s’il n’y en avait plus d’autre. Pour toi il n’y en a plus d’autre. »

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 21:32

Que naissait Maurice Chappaz en 1916. Il a parlé de la montagne avec beaucoup de profondeur dans le sens où son approche des paysages d’altitude est toujours en lien avec la question de nos existences. « L'unique raison des courses et des amours : la dialectique du Je me poursuis et je me fuis. », « Quelle pente que la vie ».

 

En feuilletant ce jour un vieux numéro de poésie 1 (1974) consacré à la poésie suisse, je tombe là-dessus : «  La mort est devant moi / comme un morceau de pain d’épice, / la vie m’a tournoyé dans le gosier / comme le vin d’un calice. / L’une par l’autre j’ai cherché à les expliquer. / J’ai trempé le pain dans le vin, / je me suis assis, / j’ai fumé, / j’étais sauvage avec les femmes. / Avec les mains, avec l’esprit / j’ai tâché de travailler à des œuvres qui respirent. / Maintenant je cherche un parfum / dans la nuit. »

 

Maurice Chappaz fêtait ses 90 ans lorsque mourait Pierre Louki. Il ciselait en artisan génial de petits bijoux de chansons qu’il refilait à ses copains et ses copines. Et il en restait aussi pour lui avec toujours ce qu’il faut d’humour et de tendresse.

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 20:51

Que mourait John Steinbeck en 1968. Sept ou huit ans plus tard je lisais « Les raisins de la colère », certainement le premier gros pavé qu’adolescent je dévorais sans sauter une ligne.

Dans un ouvrage de la fin de sa vie que j’ai découvert récemment « L’hiver de notre déplaisir », il pose la question qui me taraude depuis 50 ans : « Est-ce qu'un homme peut réfléchir à sa vie ou bien doit-il simplement suivre le courant ? » Aussi fort qu’Hamlet.

 

Pour décompresser, aller faire un tour chez Tardieu « Une voix sans personne », la première note d’un homme étonné : « Je suis né sous de grands nuages / et toi aussi, sous les nuages / et nous voilà. »

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 21:51

Que mourait Georges Jean en 2011. Il a écrit pas mal de bouquins théoriques sur la poésie mais toujours très accessibles comme sa poésie douce et limpide, ayant gardé dans un coin ses origines de petit instit de campagne de la France des années 40.

« Lorsque nous reviendrons / Vers les maisons d’automne // Nous chercherons les portes / De nos jardins secrets // Et l’eau des souvenirs / Sera plus claire encore. »

 

En feuilletant un vieux numéro de la revue Java (1994), je m’arrête sur Tarkos comme toujours : « La France possède de grands artistes et des grands poètes. La France, ses artistes, ses poètes, ses plus grands artistes et ses plus grands poètes, ses plus grands artistes de ce siècle, ses plus grands poètes de ce siècle, les deux plus grands poètes et les deux plus grands artistes de France de ce siècle. La France possède… » Et ainsi de suite pourquoi pas…

On a compris c’est autre chose.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 19:50

La liste des naissances et des décès sur wikipedia n’a pas fait écho chez moi.

J’adhère à ces mots de Laurent Faugeras ramassés dans le dernier numéro de la revue Décharge : « Je voudrais m’asseoir sur des marches de pierre / et fumer tranquillement le tabac vert du printemps / avec un peu de sucre entre les dents / un filet de vent dans les cheveux / de la lumière dans les mains / et tout le ciel / pour faire barrage aux larmes »

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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 22:02

Que naissait Rafael Alberti en 1902. Il nous invitait à partir au galop pour aller ensevelir la terre de nos pays dans la mer en des poèmes à la forme simple autant qu’énigmatiques. Ce militant communiste fut souvent chanté par le l’anarchiste Paco Ibáñez et ça a de la gueule.

Ce qui me fait penser à Jean-Marc Le Bihan qui disait qu’il était communiste pour faire chier les anarchistes et anarchiste pour emmerder les communistes.

 

Sinon ce 16 décembre pluvieux neigeux, n’ayant pas foutu grand-chose, juste feuilleté négligemment quelques feuilles au coin du feu, j’ai quand même trouvé dans le numéro 7 de la revue Noah (1981), ceci de Claude de Burine : « C’est vrai, / Je ne fais rien / Le mot m’attend / Fume la pipe / Des mauvais jours / L’hiver / A ses dents longues / Ses genoux serrés / Quand elle me demandait / « Monsieur avez-vous vu / la prune lavandière ? » / Je lui disais : / « Le vent vient du Nord. » / Ou bien : / « Il tire les rois. » / Préférez les prunelles / Aux prunes de l’hiver… »

Là aussi, simple et énigmatique.

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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 21:23

Qu’est né Guy Lévis Mano en 1904. Editeur dont l’enseigne GLM fait le bonheur des bouquinistes mais aussi poète : « J'ai une douleur, je ne sais où, / née de je ne sais quoi ; / j'en guérirai je ne sais quand, / si me soigne je ne sais qui. »

Un type qui sait pas grand-chose, un peu comme moi quand les auteurs me demandent quand est-ce que je compte sortir leur bouquin.

 

Guy Lévis Mano a publié Maurice Blanchard dont les titres de recueil me ravissent, Débuter après la mort, Les périls de la route, Les barricades mystérieuses, C’est la fête et vous n’en savez rien ou encore Urinez dans les urnes.

« Nous, les brumeux, les hyperboréens, nous, les mangeurs de nuages, fils des neiges et des forêts, nous, parfumés d’huile de phoque et bouffeurs de chandelles, rêvons parfois des pays clairs. »

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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 21:12

Que mourait Gaston Miron en 1996. Son charisme avait réussi à convaincre alentour que la poésie était bien vivante, ce qui est déjà fort en soi.

« …C’est rien qu’un jour, un jour de plus / ou de moins, dans notre vie, où le vent / est un vent qu’on ne démêle pas de l’âme / et sans lui le corps ne tient pas debout // Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver / Nous entrerons là où nous sommes déjà… »

 

Ce même 14 décembre un siècle et un an plus tôt naissait Paul Eluard qui un jour fit un feu dans la nuit de l’hiver, un feu pour être son ami.

Ce matin, trois bûches de chêne dans les bras pour le feu du matin, je pensais à Bachelard dont on prétend qu’il affirmait préférer rater sa leçon de philo que son feu du matin. Il disait aussi qu’ « après la lecture commence l’œuvre de lecture » mais là je comprends moins. Restons en donc au stade du feu.

 

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 20:06

Il y a 21 ans que mourait Claude Roy. J’aime l’ample balancement de ses vers contre lesquels on se sent bien comme chez Cadou et quelques autres de cette trempe qui ne font guère de bruit mais consolent efficacement. « Je t’attendrai en haut de la plus haute tour / où pleurent nuit et jour les absents dans le vent / Quand les oiseaux fuiront je saurai que le jour / est là marqué des pas de celle que j’attends »

 

En écho ce jour et en feuilletant le n° 4 de la revue Fomalhaut (Patrick Dubost animait cette revue au début des années 80 et avait confié le sommaire de ce numéro à un autre Dubost, Louis du temps où les Dé Bleus étaient agrafés au milieu), je tombe sur un autre dans les mots duquel je me sens bien tout simplement, François de Cornière, « Un jour ou l’autre / plier une feuille ouvrir une porte / l’instant venu de dire // voilà »

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.