26 janvier 2011
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Ces textes sans queue ni tête prolongent en vain leurs aînés parus (disparus) dans les années soixante du siècle d’avant chez Marjan,
aimable poète éditeur à Niort, et dans diverses revues strictement confidentielles, soigneusement égarées.
Ils suscitent également un léger écho à la correspondance entretenue alors avec Jules Mougin, délicieux facteur poète semeur
d’étoiles. Comme quoi l’âge n’arrange pas grand-chose.
Tout espoir est superflu en ce monde.
Bossuet le savait déjà.
60 pages au format 14 x 21, 8 €
26 janvier 2011
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Loulou de Poméranie
souriant au chien blanc et ébouriffé tu dis, Else, Loulou de Poméranie au chien blanc brillant dans le soleil de la cour petite Loulou
de Poméranie a nom Frisette bien que tous ses poils soient parfaitement raides et donc brillants dans le soleil Loulou de Poméranie somnole sur le seuil de la maison, devant la porte d'entrée,
mais dort dans le foin d'une crèche et fait pas ses crottes au milieu de la cour et mange tous les restes de viande, patates sautées, spaghettis beurrés et vieux bouts secs de camembert, ça
ou rien, et l'est pas maigre Loulou de Poméranie mais ta mère oui elle maigrit et les compléments alimentaires, liquides ou crèmes, plusieurs parfums (comme chocolat, vanille, abricot, fruits des
bois, neutre) ben non, pouah pouah ça dégoûte oui, elle maigrit ta mère pendant toute une année et ses jambes trop fines faibles ne peuvent plus beaucoup marcher et elle sourit aussi chemisier
vichy, sourit même dans le fauteuil roulant qui tourne tourne autour de l'hôpital et elle dedans et dans son dos tu tiens, Else, les poignées plastifiées et elle dit comme ça on m'a pesée ce
matin, je ne pèse plus que 34 kilos 5 ah tu dis ah ni elle ni toi comptez les jours comptez pas et dans un mois elle est morte ta mère Loulou de Poméranie dans la cour petite jappe pour dire
l'heure des visiteurs dans le soleil des poils brillants, des crocs très blancs
50 pages au format 14 x 14 orné de 7 pages recto de Louiserosezoé, 9 €
26 janvier 2011
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Comme le bourgeon,
le poème
éclot dans le silence
d’une montée de sève
50 pages au format 14 x 14, orné de 6 pages couleur recto de Titi Bergèse, 9 €
19 janvier 2011
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76 pages au format A6 orné de 4 pleine pages recto de Ma Desheng, 6 €
J’ai attendu demain
Il était en retard
Du jour d’aujourd’hui
J’ai rempoté un souvenir
Quelques larmes suffirent
A lui rendre une verdeur certaine
J’ai du retour chez moi dans les yeux
Comment en faire à nouveau un regard
Plein des distances d’un point de vue
19 janvier 2011
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92 pages au format A6, 6 €
Il y a longtemps. Un jardin à l'écart de la ville. Les fleurs
multicolores. Les abeilles. Les rires des enfants, la joie toute simple des parents. Leur colère quand il fallait. Il y a longtemps, une maison entourée de haies mal taillées. D'une clôture en
plastique blanc. Une petite route légèrement montante. La poussière, les courses en vélo, le chemin de l'école. Il y a longtemps que je n'y avais plus pensé.
19 janvier 2011
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64 pages au format A5, 6 €
je froisse les herbes derrière moi les arbres on dirait qu'ils chuchotent les sapins une langue les mélèzes une autre concerto pour le pas se pose tellement haché que l'on se
mettrait à compter à battre la musique avec les mains qui dit que la poésie n'est pas dans le vent qui ose dans la forêt entre les branches tressées le dos courbé marcher sans chercher à
redresser la tête à puiser la lumière que les nombreuses cimes épuisent sine sole sileo pas de soleil je me tais
sophie braganti
19 janvier 2011
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40 pages imprimées au format A6, + 12 pleine pages recto couleur de Marie-Thérèse Mékahli, 7 €
Les roses roses se penchent un peu
Pour découvrir sur la terre
les pétales d'une vie passée
Elles voient la mort en rose.
Tout va bien sur terre
Sauf ce qui ne va pas
Et
la liste est plus longue.
Est-ce qu’on sonne à la porte des voyelles ?
19 janvier 2011
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Oh une chanson d'amour, ça alors. J'aime beaucoup l'interprétation de Jehan de ce joli poème de Bernard Dimey. Et puis ça fait café du peuple. Tiens dans ce café Gros Textes y joue
"l'espace d'un soupir" le 4 février. 20 ans de Gros Textes résumés en 45 minutes et en poèmes et musiques.
19 janvier 2011
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34 pages au format A5, prix libre à partir de 3
€
En 2010 un lieu d'art et d'éducation populaire ouvre en milieu rural : le Fourmidiable inaugure son « Café du Peuple » !
A rebrousse poil de l'air du temps, à vous « mettre des fourmis dans la queue du Diable »[1],
l'association qui agit dans les pays du Buëch depuis 2004 ouvre un lieu chargé de mémoire et porteur d'à venir. Fondé en 1873 autour du mouvement ouvrier et laïque de la cité cheminote, le Café
du Peuple renait ce Jeudi 24 juin 2010 pour devenir un espace culturel (petite salle de spectacles et concerts, lieu d'expositions et de rencontres, de jeux et de pratiques artistiques) porté par
une association de spectateurs, d'artistes et une équipe de salariés.
À l'heure des grands équipements culturels, de la centralisation urbaine, de la privatisation de l'économie de la culture, à l'heure de la standardisation des goûts et de la déshumanisation des
relations sociales, le Fourmidiable trace une orientation joyeuse et militante. Il invente en milieu rural (Veynes, 3500 habitants) un projet à taille humaine, où le public et les artistes
peuvent participer au quotidien à la construction des actions. Il accueille des artistes, chanteurs ou comédiens, conteurs ou plasticiens, qui chacun(e)s à leur manière cherchent une parole
poétique d'aujourd'hui, une relation au public cohérente et radicalement singulière. Il parie sur une économie de la culture juste, où l'artiste n'est pas la dernière roue du carrosse, où il
construit lui-même les outils pour son développement. Il travaille à une mutuelle de spectateurs pour faire de l'engagement culturel un moteur de gratuité et de coopération sociale. Il construit
sur le terrain, avec ses nombreux partenaires, une pratique artistique partagée par tous, où l'art est un outil d'émancipation.
Le Fourmidiable a la mémoire longue, il rêve de marier le meilleur de la décentralisation culturelle et du mouvement d'éducation populaire.
Quel joli nom : Café du Peuple !
Laurent Eyraud
[1] Cf les Diablogues de Roland Dubillard a qui nous empruntons le joli « fourmidiable
»
25 décembre 2010
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Jules Mougin est mort le 6 novembre 2010.
« Certains noms d’écrivains
font d’avance par réflexe conditionné secréter l’admiration : une fois produite, il faut bien qu’elle s’emploie. »
Jean Rostan
« pensées d’un
biologiste »
«… ce facteur en retraite est en fait un des talents littéraires les plus bouillonnants de notre époque… »
Louis Calaferte
Magazine littéraire, septembre 1985
La vieille Remington de Cendrars
Un stylo-plume Schaeffer
la plume Sergent - Major
la poésie, la poésie, la poésie
le visage d’un copain mort hier
il y a juste trente ans
la gueule de Léo, les murmures de Cadou,
les colères de Jules
le temps qui passe, qui passe
et les amours de même
nos espoirs qui rentrent dans le moule
forcément lentement férocement
La rêvolution toujours manquée
les langues étrangement bafouées.
Les rencontres
les feux les cassures les pertes
les reniements.
Les voyages
et même ceux immobile
en remontant le temps
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Une visite en novembre
Vieil homme assis
à Rognes
son esprit seul
s’élève encore
à quelqu’altitude insoupçonnée
son sourire sculpté
son couvre-chef,
il est le miroir du vieux Renoir.
Et toujours
cette flamme dans l’œil.
C’est peu de chose
et peu grave
si le corps ne suit pas,
il est sans âge
il est le poème incarné.
56 pages au format 10 x 15 + 4 pages couleur hors texte de Jules Mougin, 6 €