D’aubaines et de miettes
Carnet d’un voyage au Japon de Frédéric Pellerin
Images de Matt Mahlen
Préface de Jean-Louis Bergèse
80 pages au format 15 x 21 cm à l’italienne (+ 6 pleines pages couleur de Matt Mahlen)
ISBN : 978-2-35082-183-2
10 €
J’ai connu Frédéric Pellerin par le groupe Memento Mori invité lors d’une « ivresse des livres » (la manifestation littéraire de Gros Textes). Il accompagnait le chanteur Jean-Louis Bergèse. Lors de cette manifestation, Matt Mahlen exposait dans le village. Les liens se sont tissés et voici un petit livre dont je suis très satisfait tant par le fond, l’extrême délicatesse évocatrice de sortes de haïkus, que par la présentation.
La préface :
«Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.» Lao Tseu. Et c’est ainsi du premier jusqu’au dernier que ce carnet de route et de vol nous prend par le pied pour nous plonger à travers, au-dessus, à l'intérieur des paysages et des villes, des cartes et des mouvements, avec les mesures et démesures, la terre de ciel, le vide plein au-dessous, l'appréhension du déplacement physique et géographique, le voyage au long cours, la gestuelle et le code ignorés.
C’est l'écriture d’un oeil, celui qui « malgré la fatigue » s'ouvre continuellement sur l'autour, celui qui balaie comme l'optique de la caméra et qui absorbe ce qu'il voit. Celui qui déniche le détail, l'inscription ici d'un objet, la présence là de quelqu'un, et qui révèle ainsi ce négatif factuel de la perception première, de l'émotion qui l’accompagne et du sentiment d’étrangeté.
Et puis dans cette sensation de la distance parcourue et du pays à l'autre bout, mystérieux et inconnu, ces deux avions aussi, celui de l'aller et celui du retour, qui marquent le territoire du voyage et place au milieu, l'ailleurs loin d'ici, très loin…
Les mots et les images, les noms des villes, de pays, l’espace nommé, le lexique permanent d'une autre langue dans la sonorité, c’est alors le déroulé d’une écriture dans son rythme. Brève, explicite et frémissante toujours à la saisissante lumière d’un "flashaïku".
Jean-Louis Bergère
un extrait :
La vendeuses du grand magasin
Tournée vers l’allée centrale
S’incline au passage du client
Au pied d’un immeuble de vingt étages
Vieille bicoque de plain-pied
Tout en bois
Chaque bâtiment
A distance de l’autre
Que la terre puisse trembler
A sa guise