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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 12:17
Frédérick Houdaer

No Parking no business

de

Frédérick Houdaer

 

F.Houdaer n’a pas fait la Guerre d’Espagne. N’a pas été victime des procès de Moscou. Pas encore. Laissez-lui un peu de temps.

Dans ce recueil, vous trouverez de la monnaie testée avec les dents, des lectures d’occasion, du vin bu dans des verres à moutarde, des excuses insuffisantes, le cancer, des parcs d’attractions qui n’ont jamais vu le jour, des femmes très intelligentes qui disent des conneries, un animal plus agile que vous, des morceaux de Paris, de Lyon et de Marseille (le poète n’étant pas foutu de quitter l’axe P-L-M), etc.

QUI VEUT LE MOINS

 

elle m’appelle

me parle d’un gros barbeuq

il ne manque que moi

je peine à traduire son invitation

elle

me supplie de la rejoindre

à sa saucisse-partie

elle me rappelle que lors de sa précédente tentative

elle avait trouvé le moyen

de foutre le feu à son jardin

peut-être que cette fois-ci

celui du voisin ne sera pas épargné

et puis

n’ai-je pas quelques livres de poésie

à lui rendre ?

je cède

en imaginant plusieurs couvertures des éditions Cheyne

tâchées par la graisse des Chipolatas

 

*

PRIME

 

j'écris de la poésie ô combien

traduisible

destinée à un public très large

en attendant de la voir publiée par différents éditeurs européens

je vais faire photocopier mes derniers textes

afin de les envoyer à des revues non référencées

une étudiante reluque au dessus de mon épaule

le bon déroulement des opérations

je m’étonne de sa curiosité

je m’étonne des quelques cheveux blancs qui parsèment ses tempes

je ne suis pas mort

 

*

ISBN : 978-2-35082-245-7, 80  pages au format 14 x 21, 8 €

 

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 11:50
Yve Bressande

Avec un long nez (tome 3)

de

yve bressande

Libe et Lulle sont sur un bateau

il fait beau

personne ne tombe à l’eau

 

*

vous savez quoi

y a des cons qui disent

que l’an 2000 il est déjà passé

 

*

mon premier n’est pas à vendre

mon second n’a pas de prix

mon tout ne se marchande pas

 

*

si j’étais moi

à l’âge que j’ai

je serais déjà riche et célèbre

 

*

si j'étais moi

toutes les femmes seraient

non   plutôt moi qu’il faut changer

 

*

si j’étais moi

ben oui c’est bien là le problème

je suis un peu trop moi

 

*

 

ISBN : 978-2-35082-247-1, 50 pages au format 10 x 15 cm, 6 €

 

 

 

 

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 11:41
Ana Igluka

 

 

Daou Déod d'Ana Igluka

 

 

 

 

IV an dra guzh …
la chose cachée…


Ça manque forcément un chien… même pas encore absent, même pas encore mort.
C’est une insoluble question: comment peuvent-ils devenir à ce point indispensables, les
chiens? Comme des béquilles pour nous tenir debout, encore fiers d’être quelque chose,
encore heureux d’avoir un sens dans le vivant…. Que nous croyons… Le clébard est
une justification pour les damnés de l’espèce humaine! C’est un chauffage, un nettoyeur
tout terrain, un repêcheur d’exclus! Il nous maintient, fidèle, dans l’illusion que le mépris
et l’humiliation ne nous tourmenteront plus!
Entre 6 et 8 heures.
Car l’humain est un vide de sens et ne veut pas y croire: à sa Fin. Il est aveugle au bord
du précipice mais ne veut pas y croire… Alors il reste frappé de ce fameux regard ; celui
qu’inscrivent la terreur à long terme, les nuits sans sommeil et le « comprends rien » au
quotidien.
En voilà un qui approche, avec sa peau granuleuse et ses poils éparses, ridicule. Pose un
regard de ses yeux blancs, pour ne refléter rien.
Tu es bien petit devant la Mort, hein ?!!
Il approche l’humain, avec son grand point d’interrogation.
Mais c’est qu’il voudrait partager son fardeau…
Il voudrait recevoir de l’Amour, celui qui ne s’achète pas,
de l’attention, celle qu’on ne rend pas.
Tout ce qui a déserté notre monde, il y a bien longtemps.
Et puis quoi encore !
Et puis quoi encore, mais toi, tu m’parles même pas !
Pas question ! Dégage, virevolte ou tu vas tâter du balai !
La chienne rouge… elle grogne…

 

ISBN : 978-2-35082-243-3, 36 pages recto dont 17 en couleur, 11 €

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 20:36

Si les éditions Gros Textes peuvent se passer de subventions, il n’en va pas de même lorsqu’on veut organiser des festivals de spectacles vivants avec des morceaux de poésie dedans, ce que fait l’association Rions de Soleil à laquelle nos éditions sont rattachées.

Cette semaine j’ai participé à la grande course associative aux subventions. Parfois je me dis que c’est une façon de s’occuper de politique par le biais de l’animation de territoires, la fabrique de lien social et autres dynamiques solidaires avec en permanence en étendard le sacro saint projet qui doit toujours être paré des attraits de la nouveauté. On rencontre des élus, on entrevoit (d’assez loin mais quand même) les problématiques budgétaires des collectivités, on performe dans la langue des sigles. A d’autres moments, je me dis que c’est bien là du temps gaspillé à se vendre, du temps perdu comme évoquait Prévert : « " Dis donc, camarade soleil, tu trouves pas que c'est plutôt con de donner une journée pareille à un patron ? ", à gratter du papier et rassembler des pièces justificatives sauf que là on se la raconte un peu, on se force à croire que c’est pour l’éducation populaire, l’accès du plus grand nombre à la culture etc… Tout ça pour dire que cette semaine en corrigeant des épreuves du bulletin de mon syndicat (la CNT-AIT), je suis tombé sur ce texte de Christian Paccoud (Christian Paccoud, on a pu le faire venir chez nous il y a quelques années grâce à de l’argent public – ah contradiction quand tu nous tiens) et c’est tout ce que j’ai envie de partager de ma semaine en ce dimanche soir avec en prime une vidéo pub pour son festival estival du fromage de chèvre et la délivrance d’un message fondamental.

 

Lettre à tous ceux et celles qui parlent debout,

Le Gros Cœur répète tous les dimanches dans un bistrot du 20ème à Paris : « La joie du peuple » et dimanche dernier c’était la fête. Nous, on essaie de faire le plus de fêtes possible alors celle-là, on ne pouvait pas la rater ! Et c’est là, au beau milieu de tous ces visages radieux, que j’ai compris ce qui fait que parfois, on ne nous comprend pas : nous ne sommes pas des professionnels ! Nous, on ne soigne personne, on ne réinsère personne, la fraternité chez nous c’est naturel. On rit, on se fout sur la gueule, on s’aime on se quitte gratuitement. A l’ancienne, comme avant, du temps qu’on parlait à son voisin sans l’intermédiaire d’un éducateur de quartier.

On ne part pas en RTT après une soirée réussie. Nous après une belle fête, après un beau spectacle, un grand moment de bonheur ou de colère on recommence ! Sans effort, sans arrière pensée, on chante, on gueule, on écrit, on peint, on rock’n’roll pour rien ! Jamais on ne fait de réunion, de prévisions, d’objectifs encore moins de bilans, ou de résultats : on est gentils pour rien. Sans y penser, sans récompenses. La fraternité n’est pas un métier !

Ah oui, mes amis qui parlent debout, mes amis de Courzieu, mes amis des troquets, vous qui parlez avec le vent : ne changez rien ! Les professionnels de l’humanité nous appellent parfois et nous on vient, on partage, on chante, on rit, on danse, on sourit et ça leur fait du bien, ça ressuscite parfois des sentiments oubliés mais ne nous trompons pas, nous n’aurons ni diplômes ni salaires pour ça et c’est tant mieux : ça salirait tout si ce n’est déjà fait !

Alors laissons les professionnels à leurs bilans, gardons cette force de vie qui soulève les montagnes institutionnelles, ce ne sont pas quelques dollars qui nous feront la peau. Vous êtes beaux, même quand vous dites des conneries, vous êtes la force qui manque à l’humanité, vous êtes la beauté du geste. Continuons nos activités joyeuses mais ne les calculons pas. Laissons la joie opérer, riches ou fauchés, sobres ou sportifs, sans ambition, sans stars, sans gloire.

Alors oui messieurs les ministres, responsables, chargés de mission, sociologues et autres thérapeutes des inégalités sociales, le Gros Cœur, les Sœurs Sisters, ma pomme et tous les fous qui nous entourent, qui nous éclairent, nous sonorisent et qui retroussent leurs manches poursuivent leur chemin d’utopie et chantent la paroles de ceux qu’on a fait taire avec au fond du cœur un seul poème : ni dieux, ni maîtres ! 

Christian Paccoud

 

 

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 20:27

La semaine de Gros Textes n°5 (3-9 février)

 

Cette semaine j’ai fait quelques retirages d’ouvrages épuisés de Colette Andriot invitée prochainement sur un festival dans la Sarthe. Il s’agit de « Au coin d’une rue » (2006) et de « Pendant que me revient l’odeur des foins » (2009).

« Je voudrais

le monde plus rond

paisible

comme une lumière de septembre

Que ce soit une caresse

de se cogner contre. »

 

J’ai fabriqué un recueil de nouvelles de Marie Monguet pour le compte des éditions « les Tilleuls du Square / Gros Textes ». Cette collection encore embryonnaire rassemble des ouvrages en prose souvent liés avec des questions de société. J’en parlerai plus en détail dans quelques semaines avec de nouvelles publications. Concernant cet ouvrage, il s’agit de 18 nouvelles comme autant de regards grinçants sur des sociétés déglinguées dans un monde bringuebalant.

Extrait :

« 

Mais, ici, à Alger, en l’an 2000 où les religions justifient la peur et la haine de l’autre, de soi, de la vie, les amoureux ne sont pas seulement beaux, il leur faut être  très courageux pour afficher dans la rue leur amour. Je n’étais pas seulement touchée par la répétition de cette banale et merveilleuse histoire qui fait de nous, la perle d’un collier qui remonte à la nuit des temps et s’éloigne vers un autre infini, j’étais admirative !

J’insiste : ici,  à Alger, en l’an 2000 où la peur, la haine et la religiosité sont cultivées par les marchands d’armes, de pétrole et de gaz, c’est plus que courageux de faire confiance à l’autre, à l’amour, à l’avenir.

 

Donc je continue... Après le baiser classique au cinéma, mais rarissime chez nous, le beau jeune homme lâcha la main de la jeune fille, comme à regret et partit. Celle-ci sourit, pleine de l’espoir d’un autre lendemain. Après un dernier tendre geste d’adieu, elle fit un pas pour se mêler au courant de la foule qui s’écoulait entre les récifs des étalages. Elle tourna encore une fois la tête vers la ruelle où s’était éloigné son amoureux.

Encore trois pas. Le panier explosa.

 

J’ai terminé la fabrication du livre d’Ana Igluka « Daou Déod » (deux langues en breton).

Daou  Deod  prend  la  forme  d’un  journal  intime,  tenu  par  un individu double : femme ou chienne. Être libre ou esclave, naviguant entre 2 langues : celle que lui dicte sa propre nature, à la recherche de   l’harmonie et la langue de la contrainte, de la société capitaliste.

Cette femme se lance à la poursuite de son rêve: la révolution, la révolte collective.

Est-ce un mirage? Est-ce un concept abstrait? Est-ce la mort? Est-ce un détour?

Décrivant un contexte social hostile, où un esclavagisme déclaré pousse l’être à sa révolution intérieure,  Daou Deod rend hommage au pacte d’amour et d’attachement entre humanité et animalité, entre l’Humain et la Nature.

Texte en français dont les titres sont traduits en breton, Daou Deod aborde les thèmes de l’attachement à la terre, à la Nature, à la langue maternelle et à l’ancestralité.

Ce  conte  psychédélique  est  l’histoire  d’un  retour  aux  sources, le récit du jour d’avant la Révolution, où le temps se suspend...

À la faveur de cette attente, la délivrance de nos entraves semble possible.

Alors peut-être faut-il immédiatement cesser d’attendre ?

 

J’avais signalé il y a quelques semaines cette vidéo sur un texte d’Ana Igluka. Je trouve l’ensemble fort réussi. N’hésitez pas à prendre le temps d’aller jusqu’au bout, la fin est saisissante :

http://vimeo.com/10587251

 

J’ai lu (non soyons honnête, disons feuilleté attentivement) deux gros pavés poétiques et revuistiques, un en papier et l’autre sur un écran.

Les hommes sans épaules n°35, http://www.leshommessansepaules.com/revue-Dossier___POÈTES_NORVÉGIENS_CONTEMPORAINS-34-1-1-0-1.html

Ce numéro s’ouvre sur une évocation d’un poète assassiné (il y a eu 40 ans en 2013), Jean Sénac, devenu une sorte d’icône aux côtés de Pasolini ou plus récemment de Tahar Djaout, ou encore un admirateur du même Sénac sur le sol algérien, Youcef Sebti. Et s’ouvre plus précisément sur une citation de ce poète assassiné : «Poésie et résistance apparaissent comme les tranchants d’une même lame où l’homme inlassablement affute sa dignité. Parce que la poésie … est « écrite par tous, clé de contact grâce à laquelle la communauté se met en marche et s’exalte, elle est, dans les fureurs comme dans sa transparence sereine, dans ses arcanes comme dans son impudeur, ouvertement résistante. Tant que l’individu sera atteint dans sa revendication de totale liberté, la poésie veillera aux avant-postes ou brandira ses torches. Au vif de la mêlée, éperdument aux écoutes, le poète va donc vivre du souffle même de son peuple. Il traduira sa respiration, oppressée ou radieuse, l’odeur des résédas comme celle des charniers ». (Je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’il en est aujourd’hui). Un long édito de l’infatigable Christophe Dauphin situe le personnage et lui rend un vibrant hommage. Suivent 280 pages denses où je vais de découvertes en souvenirs, un dossier « poètes norvégiens contemporains », des hommages à d’autres disparus, des notes de lectures… cette revue est toujours une belle entrée en poésie.

 

D’ordinaire j’éprouve une difficulté comme beaucoup à lire longuement sur écran, mais je conseille la lecture de cette revue numérique aérée et intelligemment illustrée  « Paysages écrits » animé par Sanda Voïca et Samuel Dudouit, auteur récemment publié dans la collection polder. https://sites.google.com/site/revuepaysagesecrits/

 

Et avant de terminer par une chanson, je vous propose un retour sur un texte d’Ana Igluka

 

pour introduire cette chanson de Gribouille qui me file toujours le même frisson depuis des décennies.  (ok je vais tout faire pour que la semaine n° 6 soit légère et déconnante).

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 20:11
Billy Childish

C'est ça qui me plaît et tant pis pour les emmerdeurs

traduit de l'anglais par Jean Poncet

Postface de Jacques Lovichi

 

 

ISBN : 978-2-35082-242-6

150  pages bilingues au format 14 x 21, 10 €

 

 

… et puis on sort dans la rue on a un fils qui vous aime et qu'on aime aussi et on boit du thé et on a plusieurs paires de pantalongs une voiture cabossée et tout plein de chapeaux – on a une femme on dîne en ville on fait l'amour on dort comme un grand et aussi le matin on chie – parfois on se rase – on se laisse pousser la moustache et on palpe l'arrière de ses dans avec sa langue – j'ai les tibias comme des couteaux une pipe en terre dans la gorge et des poèmes pour vous tous c'est ça qui me plaît et tant pis pour les emmerdeurs.

 

*

la vie c’est la vie

 

la vie c’est pas la mort

ni le bonheur

ni la tristesse

ni la folie

 

la vie c’est pas le rire

voyager

ni pas bouger

la vie c’est pas s’empiffrer

ni se priver

ni la lumiaire

ni le noir

ni la guère

ni la torture

ni la paix

la vie c’est pas l’art

la vie c’est pas la poésie

 

ni la télé

ni le théâtre

et c’est pas une danse grassieuse

ni une marche clopinante

la vie c’est pas une joie vide

ni le chagrin

 

la vie c’est la vie

 

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 19:47
François Philipponnat

Cent remarques sur tout

tomes 3 & 4

en un seul volume

 

 

Les rues aussi  larges que longues

sont des places

mais on ne le sait pas

 

- alors on fait son marché

 

 

ISNB : 978-2-35082-240-2

110 pages au format 10 x 15 cm, Dessins de couverture : François Bouët

10 €

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 19:41

La semaine de Gros Textes n°4 (27 janv. – 2 fév.)

 

Cette semaine j’ai

Fini de massicoter les bouquins de François Philipponnat et commencé à imprimer celui de Billy Childish (cf semaine dernière et articles plus haut).

Aller encore un poème de ce dernier pour le plaisir et tant pis pour les emmerdeurs.

 

l’homme qui prétendait ne pas savoir dessiner

 

par un beau jour de printemps

et sans raison apparente

un grand époux barbu se mit à faire des dessins sales et dégoûtants de sa grosse femme sexy

sauf que dans sa tête c’était pas sa grosse femme sexy qu’il dessinait

mais feue son obèse et tyrannique mère

ce qui rendit les dessins doublement dégueulasses et odieux aux yeux du public

après quoi il passa des heures à tailler ses crayons et les rendre pointus comme des poignards

mais ce qui irrita le plus ses voisins était son absence complète et évidente de remord

ou plus précisément le fait que ce benêt barbu prétende ne pas savoir dessiner

– il faut le faire plier déclarèrent certains

– il faut l’obliger à écouter poliment et attantivement murmurèrent d’autres

sa grosse femme sexy se contenta de regarder par-dessus son épaule et lui colla une beigne dans l’œil

– je vais t’apprendre moi graingalet ! éructa-t-elle

et elle éclata de rire à le voir pisser le sang sur ses pauvres gribouillis

 

J’ai lu :

Microbe n°81http://courttoujours.hautetfort.com/sport/

Numéro qui s’ouvre sur ce que je tiens pour 4 petits bijoux d’humour pince sans rire signés Simon Allonneau et ça continue dans le même registre avec d’autres tous/ toutes aussi bon(ne)s. et si on ajoute que dans l’enveloppe il y a aussi une plaquette signée Jacques Sternberg « Le voyageur de commerce », j’espère que vous vous pourléchez les babines. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse inédite (1948) déposée à la BN, dans laquelle on retrouve l’ambiance de la plupart des œuvres de cet auteur qui a marqué une époque (il fit beaucoup pour la reconnaissance de la nouvelle, de la SF, d’un certain polar et de l’humour dans l’espace littéraire français, ses anthologies planète sont de véritables merveilles), on retrouve le quotidien poisseux des bourgades de l’après guerre, les pauvres vies de pauvres types et ce sentiment d’absurdité qui plane sur nos têtes avec l’humour en embuscade et le fantastique toujours sous le tapis. Merci Monsieur Dejaeger pour ce rappel.

Jeunet la nuit, la nuit je nais de Frédérick Houdaer, éd. Chiloé, www.cie-chiloe.com

 http://jeunet-la-nuit-ciechiloe.blogspot.fr/

La nuit, le rêve,  la poésie, la vie…

« C’est quand ? / c’est quand la nuit ? / les tranches horaires officielement déclarées été ou hiver / ne veulent rien dire/ la nuit / n’est pas liée à une histoire de lever ou de coucher de soleil / la nuit/ c’est n’importe quand / mais toujours sur votre gauche / si vous êtes droitier / toujours su votre droite / si vous êtes gaucher / la nuit / c’est quand les bonnes questions viennent gratter à votre porte / et que vous ne craignez pas de leur ouvrir / les mains nues. »

Contre-Allée n°33/34, http://contreallees.blogspot.fr/ , un numéro qui s’ouvre sur une série de poèmes de l’infatigable Werner Lambersy : « dans un coin avec un livre / relu cent fois / absenté / du décompte des siècles et / des minutes / absous / d’être né au mauvais / moment / sauvant de paix / ce qui est encore possible / de beauté ce qui  jamais / peut-être ne fut / dans un coin avec un livre / comme on tient contre / les vents / une flamme sous la paume », suit une trentaine de noms avec un choix de textes dont l’ensemble dessine une petite musique poétique propre à cette revue qui fait la part belle aux jeunes auteurs.

Et une chanson pour finir

Un mail de l’ami Jean-Claude Touzeil m’apprend le décès de Luc Romann en début d’année. Je me souviens que je passais en boucle sa chanson « le temps des chevaux » dans ma chambre de cité u à Aix-en-Provence. Au moment où j’apprends que la petite boulangerie du village va tirer son rideau, cette chanson prend un relief particulier pour moi.

Luc Romann est de ces chanteurs bourrés de talent et totalement ignorés des médias. Il faisait les premières parties des concerts de Brassens dans les années 60 et Ferré le rangeait parmi les grands de la chanson.

On peut suivre le lien pour quelques autres chansons et histoires :

http://www.youtube.com/watch?v=w14rYR3V5uo

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 19:39

La semaine de Gros Textes n°3 (20-26 janvier)

 

Cette semaine j’ai quasiment bouclé la fabrication du livre de François Philipponnat évoqué la semaine dernière, « cent remarques sur tout » tomes III et IV.  Aller encore un petit extrait :

Dans les trains

les gens regardent

leur billet de train

 

- En vélo, non

 

J’ai également achevé la mise en page d’un bouquin que je ne vais pas tarder à fabriquer « C’est ça qui me plait et tant pis pour les emmerdeurs » de Billy Childish, en éditions bilingue traduit de l’anglais par Jean Poncet. Voici la quatrième de couverture :

« … et puis on sort dans la rue on a un fils qui vous aime et qu'on aime aussi et on boit du thé et on a plusieurs paires de pantalongs une voiture cabossée et tout plein de chapeaux – on a une femme on dîne en ville on fait l'amour on dort comme un grand et aussi le matin on chie – parfois on se rase – on se laisse pousser la moustache et on palpe l'arrière de ses dans avec sa langue – j'ai les tibias comme des couteaux une pipe en terre dans la gorge et des poèmes pour vous tous c'est ça qui me plaît et tant pis pour les emmerdeurs. ».

Pour faire plus ample connaissance avec ce drôle de bonhomme on peut aller sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Childish

Sur you tube, on trouve des extraits de ses concerts. J’y reviendrai, je pense que ce sera une publication importante pour nos éditions tant l’originalité de style de l’auteur est forte et correspond parfaitement à l’esprit Gros Textes.

 

J’ai lu

« Urticantes » de Jean-Claude Touzeil, illustré par Yves Barré, Rougier V. éd.,

http://www.rougier-atelier.com/ c’est plein de malices, d’humour, de trouvailles, jeux de mots, détournements et approximations, un inventaire de questions où la gentille drôlerie fait mouche à tous les coups. Je peux citer au hasard pour un aperçu de l’affaire : « Est-ce qu’il vous arrive d’avoir peur devant un distributeur de jetons ? », « Est-ce qu’on peut affirmer avec certitude que le mois d’août ? », « Est-ce que quand oiseau nous fûmes, nous nous plûmes ? », « Est-ce qu’avoir le cul entre deux chaises peut véritablement faire avancer le dossier ? » et le petit mouton noir littéraire pour conclure : « Toi savoir si scriptman « La disparition » toujours vivant ? »

 

« Après les morts etc… » de Stani Chaine, éd. La rumeur libre, http://www.larumeurlibre.fr/ . Sous titré « (inconsidérations) ». Il règne sur ces inconsidérations un mélancolie légère qui n’a rien de triste, qui tente de coller au plus près de l’existence avec ses amours et ses visages, les saisons et les départs, le temps et les tombes, Stani restitue tout ça avec application en petits textes en prose et une grande délicatesse, l’art de la bribe : « Tout provient des bribes… Les bribes sont des déchets, des traces, des passages, des fragments arrachés au fil de rencontres…  Les bribes s’inscrivent sur une page blanche qui voyage… Que dire de l’après ! Un épiphénomène ; quoi qu’il en soit. Et tout redevient bribes. La vie, quoi.»

 

« Rais de soleil dans l’hiver » de Jean-Noël Guéno, éd. du Petit Pavé,

http://www.petitpave.fr/catalogue-coll-semainier-4-15-1.html  . J’ai toujours dans un coin le projet d’un numéro thématique de la revue Gros Textes sur « les gens de peu ». Ce recueil m’y fait penser tant il est un hommage à « ceux qui ne sont rien ou si peu, qui avancent colmatant les brèches de l’épave avec les mains, le cœur. Soutiers d’un monde cruel, quand d’autres comptent, amassent, pillent, méprisent. » . Plane sur ce recueil l’ombre de René-Guy Cadou, le poète de Rochefort, emblématique de tout un courant d’humaine simplicité : « Oui, seulement vivre, et goûter à la douceur des jours, sans tenailles dans le corps. La beauté à fleur de lèvres devant la mer étale. Le cour ouvert comme une auberge de Cadou : la salle est sombre dans la clarté d’été, fraîche et profonde, le vin et l’eau glacés ; le temps s’est arrêté dans le murmure léger des voix… »

 

Et une chanson pour terminer. On reste du côté de la douceur de Cadou dans une interprétation de Marc Robine.

 

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 20:21

Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette

de Eric Dejaeger

 

- Éric Dejaeger,

comment

faites-vous

en tant que

poète pour…

- TA GUEULE !

 

Eric Dejaeger

Cet ouvrage de 50 pleines pages recto imprimées en numérique sur papier 120 g colour impression, précédé d’un avant propos de Jean L’Anselme et mis en forme par Pierre Soletti, au format 13,5 x 20 cm à l’italienne tiré à 110 exemplaires numérotés et portant le numéro d’ISBN  978-2-35082-239-6, est disponible depuis le 15 janvier 2014.

Il est vendu au prix de 13 € (+ 2 € de port)

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Portrait du blogueur

dans un spectacle Gaston Couté

couté

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pourquoi bloguer

Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

pour commander des livres

Si des ouvrages présentés dans ce blog vous intéressent, vous pouvez les commander en envoyant un chèque correspondant à la somme indiquée (+ un forfait port de 1 €) à l'adresse des éditions :
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes

pour tout renseignement complémentaire (conditions d'envois et de remises pour les libraires, collectivités...), vous pouvez écrire à gros.textes@laposte.net

Également Chez Gros Textes - Catalogue

bouquinerie

 

 

Les pages ventes par correspondance sont en chantier.

Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.