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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 23:10

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Il y a des mots dans lesquels on voudrait donner des coups de pied pour qu’ils avancent, se projettent, sortent de la bouche comme un vomi de pierres. C’est vrai, certains mots sont des pierres, des mots pierres trop lourds pour remonter à la surface, grimper sur la langue, se hisser, et sortir une bonne fois pour toutes. C’est là qu’on voudrait leur donner des coups de pied, pour les aider à jaillir, les libérer de leur poids. Comme ça les mots pierres tomberaient sur la table, ou par terre ou dans ta gueule, on les regarderait comme des cailloux qu’ils sont, et on n’en parlerait plus.   

 

 

54 pages au format A5 sur papier ivoire 120 g avec un CD parce que Natyot dit ses textes sur des musiques de Denis Cassan. 10 €

 

NUIT

Comment on fait pour qu’elle s’arrête cette ritournelle de la nuit ?

Parce que là, la tête va partir en arrière, elle va tomber et se casser comme une assiette sur le carrelage. Avec le bruit patatras.

J’appelle au secours pour ma tête.

Au secours.

En attendant une réponse, je vais dehors la nuit voir les petits points qui brillent. Les petits points qui brillent vraiment beaucoup j’aime. Et s'ils clignotent alors c'est encore mieux, mais peut être c’est la violence.

Toujours il se passe quelque chose de violent la nuit. Même si on n'y assiste pas, on sait que dans la rue d'à côté, dans notre dos, ou bien plus loin dans la forêt, ça frappe quelque part, ça gicle. Les petits points qui brillent c'est des couteaux des fois.

Ca gicle beaucoup plus la nuit que le jour. La nuit, on cache cache, on dans les coins sombres, on derrière les arbres, partout avec l'envie de tuer. La nuit couvre. Cache cache la nuit. Crache.

 

Je reste assise dans nuit longtemps, jusqu'à jour, jusqu'à ce qu'on ne voit plus les petits points qui brillent. Je rentre, fatiguée à fond, je dis je ne le ferai plus c'est trop fatiguant de rester à regarder la nuit avec la violence dans le dos tout ça parce que la ritournelle ne s'arrête pas. Mais c'est juste la fatigue à fond qui fait dire ça. Je ne le ferai pas d'arrêter. Je pense déjà à la prochaine fois, alors tu vois bien que c'est la fatigue.

 

 

 

 

 

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commentaires

I
<br /> <br /> Voici quelques mots tirés de "La Chanson des mals-aimants" de Sylvie Germain pour commenter D.I.R.E.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'aimais les mots comme des confiseries raffinées enve­loppées dans du<br /> papier glacé aux couleurs chatoyantes ou du papier cristal translucide qui bruit sous les doigts quand on le déplie. Je les laissais fondre dans ma bouche, y répandre leur saveur. Mes préférés<br /> étaient les mots qu'il fallait croquer ainsi que des nougatines ou des noix grillées et caramélisées, et ceux qui dégageaient un arrière-goût amer ou bien acidulé. Certains mots me ravissaient,<br /> pour la troublante douceur de leur suffixe qui introduisait de l'inachevé et un sourd élan de désir dans leur sens « flavescence, efflorescence, opalescence, rubescence, arbo­rescence,<br /> luminescence, déhiscence... » Ils désignaient un processus en train de s'accomplir, très intimement, secrètement... et j'avais forgé un mot sur ce modèle « amourescence ». Dans l'espoir que par<br /> la magie de ce vocable neuf un peu d'amour naîtrait dans le coeur éva­noui de ma mère, et dans le mien, tout encroûté de larmes et de colère.<br /> <br /> <br /> Mais je n'avais pas l'occasion d'utiliser tous les mots que je piochais, ou inventais, n'ayant personne avec qui dis­cuter<br /> librement. Alors j'en confectionnais des chapelets hétéroclites que j'égrenais mentalement tout en faisant le ménage ou en poussant le fauteuil de Philippe dans les allées du parc. Il m'arrivait<br /> parfois de les chantonner en sourdine, le soir dans mon lit, comme une berceuse.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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Également Chez Gros Textes - Catalogue

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

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