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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 17:19
Recueil de 86  pages orné de 4 peintures de Valérie Depadova au format 10 x 15, 6 € 

E.-Le-Cam.jpgtremblé de fougères

la bise s’engouffre

viendra l’ondée

l’air moins froid

je siffle entre mes dents

les monstres se taisent

dans les creux de rochers

j’ai quatre ans à nouveau

*

   L'infini ne se discute pas, nous dit Emmanuelle Le Cam, car il est à portée de main: il est évidence. Il est dans les lignes d'un paysage, dans la caresse et la fusion, dans l'appel muet des dépossédés, dans le murmure secret des corps. Il est parfois rencontré par l'écriture et ces poèmes toujours nous en rapprochent. Il est juste derrière le papier de soie...

          Cet infini est au cœur de la vie ordinaire et dans la simplicité des phrases. Il apparaît lorsque la fausse banalité des jours se dispose en conscience du miracle. Il précipite lorsque les mots les plus clairs se succèdent autrement.

          Là où l'on faisait remarquer la limite, la poésie décèle des ouvertures.

          Ainsi de ces voyages vers des citadelles bien réelles, celles de la rade de Lorient, en leurs parfums de route des Indes et de commerce triangulaire. Ainsi de ces paysages précaires qui s'animent en esquisses et contours: champs, rochers, bruyères et bois, réunis par le vent. Les chambres sont ouvertes sur la nuit et la lune, habillées par la silhouette des chats. A rebours de la mémoire on entend ici la voix d'une adolescence éternelle où se côtoient l'amour absolu et l'intuition qu'il se déroule sur filigrane de mort. Tout est savoir du sursis, toucher de la brièveté, espoir que demain sortira de l'ombre. Tout est noté, ausculté: le battement ténu des veines, l'irrigation des minutes, le fil de la vie.

          Ce regard  s'étend en compassion, il accompagne des marches inexorables: celle des vagabonds qui, dans la rue, sont délestés de tout, sauf de la reconnaissance de leurs chiens; celle des combattants écrasés par les directions de l'histoire; celle des femmes qui souffrent et dont l'auteur met la voix au premier plan; celle d'un temps qui dure toujours, où l'on clouait les rapaces nocturnes sur les portes des granges.

          Ce parcours se prolonge en s'abandonnant au vent. C'est l'élan de l'air qui nous réunit au plus vaste univers et nous dit l'impossibilité des retours. La marche reconnaît le gouffre. Un court moment recrée l'éternité.

 

Alexis Gloaguen

 

 

 

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Je m'efforce d'insérer dans ce blog les annonces des publication des éditions associatives Gros Textes, des billets d'humeur et des chansons de ci de là. Ceci n'ayant rien d'exhaustif.

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Également Chez Gros Textes - Catalogue

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Nous allons tenter dans les semaines qui viennent de proposer à la vente à partir du blog certains livres de notre épicerie littéraire.

Pendant le chantier, si vous tombez sur un bouquin que vous cherchez, vous pouvez envoyer un mail à gros.textes@laposte.net, et on vous dit comment faire.