Que naissait Javier Marias en 1951. Ses romans majestueux sont chargés d’une lucidité désenchantée qui me semble-t-il colle parfaitement à notre époque.
« Nous avons honte de beaucoup trop de choses, de notre aspect et de nos croyances passées, de notre ingénuité et de notre ignorance, de la soumission ou de l'orgueil dont il nous est arrivé de faire preuve, de la flexibilité ou de l'inflexibilité, de tant de choses proposées ou dites sans conviction, d'être tombés amoureux de qui nous sommes tombés amoureux et d'avoir été l'ami de qui nous l'avons été, les vies sont souvent trahison et négation continuelles de ce qu'il y eut avant, tout s'altère et se déforme au fil du temps, et pourtant nous continuons à avoir conscience, même si nous nous trompons, que nous gardons des secrets et que nous entretenons des mystères, bien que la plupart soient banals. »