Que naissait Georges Haldas en 1917, un poète qui sut admirablement dire les choses simples et que je lis toujours avec grand plaisir si bien que j’en livre deux extraits avant de partir quelques jours vers le festival du conte de Pont-du-Fossé où nous tiendront un stand :
« A pas lents nous irons / vers la maison du soir / où brillent les olives / où les poissons eux-mêmes / après leur mort revivent / Où l'huile à la douceur / et l'éclat de l'enfance / On reverra ceux-là / qu'on avait tant aimés / partager le repas / La nappe sera blanche / Le pain sera coupé / par des mains fraternelles / Le vin par toi versé / On entendra dans l'ombre / les cigales se taire / Un oiseau bleu voler / Et le sel de la nuit / versera sur nos plaies / un peu d'éternité »
« Je lègue à mes enfants / cette aube sans couleur / le pain triste les rues / où je fus dédoublé / Je lègue les fontaines / qui m’ont parlé la nuit / les wagons solitaires / et les ormes coupés / Tous les recoins obscurs / et les hangars déserts / Et mal interprétés / les rêves d’un bonheur / toujours décomposé / Je lègue avec les rails / la rouille des années / les trains sans voyageurs / la gare abandonnée / Je lègue après la joie / cette ville changée / Comme est changé celui / qui croyait tout aimer… » (La blessure essentielle)