Que mourait Emily Dickinson en 1886. Elle ne sortait guère de la maison familiale et regardait le monde par la fenêtre de son salon tout en consacrant sa vie à une poésie tumultueuse nourrie de séparations, d’amours impossibles, de vie intérieure passionnée et de pieds de nez en rupture avec son milieu, une poésie qui questionne longtemps après sa mort avec douceur et audace.
« On ne sait jamais qu'on part - quand on part - / On plaisante, on ferme la porte / Le Destin, qui suit, derrière nous la verrouille / Et jamais plus on n'aborde. »
J’ai essayé de coller un peu à Emily : « Le petit chat noir extrêmement sauvage que j'avais réussi à apprivoiser et qui était devenu mon copain il y a presque deux ans et qui avait disparu depuis tout ce temps, je le croyais mort et voilà que hier il court vers moi avec force miaulements joyeux, se frotte à mes jambes tout en ronronnements, se laisse prendre dans les bras et au bout de dix minutes repars comme il était arrivé, me laissant l'idée, voire la certitude, que je ne le reverrai plus. »