Que naissait Michel Buhler en 1945. Il vient d’arrêter la chanson et j’apprends qu’il a écrit quelques romans.
« Un politicien bien ancré à droite me disait l'autre jour, entre condescendance et ironie: "Toi dont les convictions n'ont pas changé depuis notre jeunesse, tu n'en as pas marre d'être éternellement dans le camp des perdants? N'as-tu pas le sentiment de t'être trompé toute ta vie?"
Sur le moment, je n'ai pas su quoi rétorquer. A la réflexion, voici ce que j'aurais dû répondre:
La première fois que j'ai manifesté, c'était contre la guerre que les Américains menaient au Vietnam... J'avais raison...
J'ai témoigné plus tard au procès d'un ami, objecteur de conscience... J'avais raison...
...
La dernière fois que j'ai rejoint des protestataires, c'était pour suivre un cours de fauchage, au cas où Monsanto et toi-même parviendriez à imposer les OGM. Je crois hélas que le temps dira que j'ai eu raison...
Cela dit, mon vieux, si tu as besoin de conseils, n'hésite pas à me rappeler! »
Et puis c’est veille de manif alors…
Quant à moi j’ai écrit ceci : « Plus d'arguments, plus aucun, à bout d’arguments. Et en plus je perds mes cheveux. Me voilà bien, future tête nue dépourvue du moindre argument. C'est moche. »