Que naissait Paul Gadenne en 1907. Il est de ces auteurs majeurs et pourtant quelque peu oubliés, les Calet, Bove, Hyvernaud, Guérin… qui n’ont cessé d’explorer la solitude et la difficulté existentielle des hommes dans un monde malade.
« Nous sommes tout petits, Pierre, c'est vrai ; sans aucun pouvoir, c'est vrai ; mais cela, nous si petits et si impuissants, nous le pouvons. Nous le pouvons, reprit-elle. Les plus petits des hommes peuvent faire cela -- un petit effort sur eux-mêmes... » (Baleine)
Je ne cherche pas à savoir pourquoi ce poème de Catherine Mafaraud-Leray fait écho en moi au souvenir des livres de Paul Gadenne. On le trouve dans la dernière livraison de la revue Décharge : « Je marchais dans Paris / Avec mes chiens / Quand un reliquaire / Abandonné sur un muret / M’a appelé / Il était bleu portugais / Avec une Vierge de dentelle / En son milieu / Et des grelots dorés / Tout autour // Elle me regardait / Pieds nus / Dans le froncis de sa dentelle / Elle n’était ni en or / Ni en argent repoussé / Elle avait juste / La tête penchée / Un peu à droite / Comme pour imiter / La fatigue des anges. »