Que mourait James Graham Ballard il y a 10 ans. Je me souviens du moment où on annonçait ce décès à la radio, j’étais dans ma voiture et m’est revenu cet émerveillement poétique à la lecture de ce recueil de nouvelles fantastique baroque et envoûtant, Vermilion Sands, un des premiers ouvrages de SF que j’ai lu très jeune. J’avais été fasciné par cette étrange station balnéaire où maisons et statues prennent vie, où les plantes chantent et où l’on sculpte les nuages.
« Tous les soirs de l'été à Vermilion Sands, les poèmes insensés de ma belle voisine traversaient le désert depuis l'atelier n°5, Les Étoiles, jusqu'à ma villa, écheveaux brisés de rubans colorés qui se dénouaient dans le sable comme les fils d'une toile d'araignée mise en pièces. Toute la nuit, ils voletaient autour des piliers sous la terrasse, s'entrelaçaient à la grille du balcon et, au matin, avant que je les balaie, il s'en trouvait déjà d'accrochés à la façade sud de la villa comme une bougainvillée d'un éclatant rouge cerise. »