Que mourait Pascal Garnier en 2010. Je ne l’aurais pas su si ce blog n’avait pas pris cette forme. Je me souviens que dans les années 90 alors que j’étais instit remplaçant, j’utilisais ses romans pour la jeunesse dans les classes où je passais. C’était un aspect important de son œuvre. Parmi ses romans de littérature générale, j’avais lu chez Zulma La théorie du panda que j’ai retrouvé en roman noir en poche au Seuil (point) comme plusieurs autres de ses titres. Du polar social teinté d’humour noir avec souvent une flèche poétique au cœur d’un paragraphe :
« Il grelottait en regardant la faucille de lune faucher les étoiles.
…
Il enleva ses baskets trouées et se massa les pieds. Il ne les sentait presque plus tant il avait marché et marché... On marche beaucoup quand on ne va nulle part.
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C'est un petit bonhomme sépia de la tête aux pieds qui a toujours dû avoir le même âge, c'est à dire aucun. Un brouillard d'homme.
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Avant y avait rien, après y aura rien et entre les deux on se fait chier. Pourquoi?...Pourquoi?... »
Au moins le ton est donné.
Et puis d’Antoine Emaz qui vient de tirer sa révérence : « On n'écrit pas pour faire beau, on écrit pour respirer mieux. »
J’aime quand l’art parle de la vie des gens abîmés.