Que mourait Jean-Baptiste Clément en 1903. De lui on ne connaît surtout le temps des cerises et un peu la semaine sanglante. On dit que Louise Michel à son retour de bagne participa avec Emile Pouget à une manifestation de chômeurs le 3 mars 1883 et distribuait sous forme de tract le texte d’une autre chanson de Jean-Baptiste Clément, les traîne misère avec la dédicace suivante : « Dédié à ceux à qui l’on dispute le pain, l’air, la vie … tout enfin ce dont ont besoin des êtres humains et ce à quoi ils ont droit. Dédié à ceux qu’on exploite, qu’on affame, qu’on emprisonne, qu’on mitraille, qu’on garrotte, qu’on jette en prison et dans les bagnes quand ils revendiquent leur droit à l’air. Dédié à ceux qui après quarante et cinquante ans de travail arrivent fourbus, désespérés et vrillés de douleurs à n’avoir même pas un morceau de pain sur la planche pour récupérer, ne fût-ce même que quelques jours.
Dédié à ceux qui travaillent comme des bêtes de somme et qui ne vivent même pas aussi bien ! … dédié à ceux qui piochent comme des sourds dans les sombres profondeurs de la terre avec la perspective, en s’y rendant, d’y être ensevelis, ou, s’ils en sortent, de ne pas avoir à manger tout leur saoul…
Dédié à tous ceux dont la résignation, l’intelligence, le courage, le travail entretiennent une poignée de parasites !… »