Que naissait Georges Hyvernaud en 1902. Après la guerre, il a écrit deux romans « La peau et les os » et « Le wagon à vaches ». Comme personne n’en avait rien à foutre de ses romans, il a arrêté d’écrire. Faut dire qu’il n’a jamais parlé que des invisibles : « Petite morale : se contenter de peu, ne pas user, ne pas oser. Douce petite morale recroquevillée de mon enfance. On m'a appris ça, dans la maison du quartier Saint-Roch. Je n'en suis pas encore guéri. On m'a appris les saines vertus des petites gens qui pataugent dans leur existence invisible. Les modestes, les discrètes vertus populaires. »
Le bouquiniste que je suis regarde avec curiosité les livres annotés. J’ai sous la main un ouvrage qui rassemble des notes inédites que la femme d’Hyvernaud a rassemblées après sa mort et éditées sous le titre de « Feuilles volantes ». La propriétaire de l’ouvrage, une dénommée Laurence, avait noté en 1995 sur les pages de gardes entre autres ceci :
« Il faut peu pour vivre. Et moins encore. On peut toujours supprimer quelque chose. »
« Mais on s’en sortira de tout ça. Les myosotis nous le disent. »