Que mourait Frantz Fanon en 1961. On peut relire utilement son analyse des mécanismes du colonialisme et des luttes pour s’en débarrasser, « Les damnés de la terre » et en remplaçant colonialisme par capitalisme, les idées fonctionnent aussi la plupart du temps dans une étonnante actualité.
« La grande confrontation ne pourra être indéfiniment reportée. »
Fanon pose clairement la question d’une nécessaire violence pour sortir du colonialisme dans des termes assez proches de la célèbre citation de Dom Helder Camara : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
C’est l’ami Sagault, notre chroniqueur historique de la revue Gros Textes, qui me l’a rappelé. On peut aussi utilement visiter son blog :
https://blogs.mediapart.fr/alain-sagault/blog/251118/les-petites-connes