Que naissait Maurice Chappaz en 1916. Il a parlé de la montagne avec beaucoup de profondeur dans le sens où son approche des paysages d’altitude est toujours en lien avec la question de nos existences. « L'unique raison des courses et des amours : la dialectique du Je me poursuis et je me fuis. », « Quelle pente que la vie ».
En feuilletant ce jour un vieux numéro de poésie 1 (1974) consacré à la poésie suisse, je tombe là-dessus : « La mort est devant moi / comme un morceau de pain d’épice, / la vie m’a tournoyé dans le gosier / comme le vin d’un calice. / L’une par l’autre j’ai cherché à les expliquer. / J’ai trempé le pain dans le vin, / je me suis assis, / j’ai fumé, / j’étais sauvage avec les femmes. / Avec les mains, avec l’esprit / j’ai tâché de travailler à des œuvres qui respirent. / Maintenant je cherche un parfum / dans la nuit. »
Maurice Chappaz fêtait ses 90 ans lorsque mourait Pierre Louki. Il ciselait en artisan génial de petits bijoux de chansons qu’il refilait à ses copains et ses copines. Et il en restait aussi pour lui avec toujours ce qu’il faut d’humour et de tendresse.