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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 21:58

Que mourait Stig Dagerman en 1954. J’ai toujours eu une grande curiosité pour ce jeune anarchiste suédois perclus de doutes d’interrogations et de tiraillements entre une conscience sociale et politique et une conscience artistique. Avant de se suicider à 31 ans, il a beaucoup écrit en très peu d’années en des phrases parfaitement ciselées qui semblent couler avec une élégance naturelle. J’ai plaisir à réécouter régulièrement l’interprétation par les « Têtes raides » de son majestueux « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ».

« Tout ce qui m'arrive d'important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l'on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l'espace d'une seconde ou l'espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie. »

 

Ce 4 novembre, j’ai lu un texte d’un autre écorché, André de Richaud. En chinant hier pour notre bouquinerie j’ai dégoté une vieille édition chez Robert Morel de son « Je ne suis pas mort ». L’auteur de « La douleur », interné à 55 ans dans un asile de vieillard sur la côte d’Azur, n’avait plus donné signe de vie et nombre de ses amis le croyait mort. Il se manifeste en une longue plainte sereine, lucide et crue.

J’en ai profité pour feuilleter « La création du monde », une œuvre de jeunesse, l’édition de 1968 toujours chez Robert Morel et goûter là encore le subtil balancement des phrases. « A travers tous ces fils d’alcool qui s’emmêlent dans mon gosier, entends combien ma voix devient plus magistrale et pleine de lumière. C’est que, ce soir, je te parlerai de mes grands platanes et de mon interminable rivière et aussi de mon ciel tour à tour, selon l’ordre de Dieu, chauffé à blanc ou trempant ses longues étoiles dans la plus fraîche des nuits. »

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