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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 20:47

Que mourait Jack London en 1916. Je n’oublierai jamais l’émotion fébrile du jeune homme de 20 ans que j’étais lorsque je lus Martin Eden quelque part dans la montagne. Cette histoire d’amour et d’arrachement impossible à sa condition de classe est toujours d’une étonnante actualité, tout comme cet incroyable roman d’anticipation politique prémonitoire qu’est « Le talon de fer ».

Mais restons-en aux dernières lignes de Martin Eden que le jeune homme que j’étais avait reçues comme un uppercut dans le cœur : « La mort ne faisait pas souffrir. C'était la vie, cette atroce sensation d'étouffement : c'était le dernier coup que devait lui porter la vie. Ses mains et ses pieds, dans un dernier sursaut de volonté, se mirent à battre, à faire bouillonner l'eau, faiblement, spasmodiquement. Mais malgré ses efforts désespérés, il ne pourrait jamais plus remonter ; il était trop bas, trop loin. Il flottait languissamment, bercé par un flot de visions très douces. Des couleurs, une radieuse lumière l'enveloppaient, le baignaient, le pénétraient. Qu'était-ce ? On aurait dit un phare. Mais non, c'était dans son cerveau, cette éblouissante lumière blanche. Elle brillait de plus en plus resplendissante. Il y eut un long grondement, et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ça, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit. Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir. »

 

Sinon ce 22 novembre, j’ai animé un atelier d’écriture sur le thème du chemin et en écho à la fin de Martin Eden, je propose ce poème de Machado : « Le chemin // Tout passe / et tout demeure / Mais notre affaire est de passer / de passer en traçant / Des chemins / Des chemins sur la mer / Voyageur, le chemin / sont les traces de tes pas / C'est tout; voyageur / il n'y a pas de chemin, / Le chemin se fait en marchant. / Le chemin se fait en marchant / et quand on tourne les yeux en arrière / on voit le sentier que jamais / on ne doit à nouveau fouler. / Voyageur, il n'est pas de chemin, / Rien que des sillages sur la mer. » 

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