Qu’est mort Saint-Pol-Roux en 1940. Il était né à Marseille comme moi. Il est mort en Bretagne où il a vécu une grande partie de sa vie, notamment à Roscanvel dans le Finistère où il paraît que les gens du coin l’aimaient bien. Lui il en parlait avec beaucoup de tendresse :
« À la longue, malingres comme des jouets, elles s’en sont allés, mères de gars éparpillés sur les mers jaune, blanche, rouge, noire, bleue, elles s’en sont allées dans un hoquet, tirées par quelque bise et lestées d’une hostie, elles s’en sont allées sans le baiser de leurs petits, dans un linceul de toile bise, elles s’en sont allées vers le bon Dieu qui leur a mis des ailes aux épaules et puis des robes d’or et puis des doigts tout roses pour jouer de la lyre en dansant sur la lande aux étoiles, fleurs d’ajonc des cieux. L’une après l’autre, elles s’en vont, les bonnes vieilles au fuseau, l’une après l’autre elles s’en vont, toutes les vieilles du hameau. »
Aujourd’hui, j’ai lu « Le jour par la main » de Jean-Charles Paillet. Il est né à Marseille comme Saint-Pol-Roux. Ce Petit Carré est édité par « Donner à Voir » http://www.donner-a-voir.net/ et illustré par Hervé Gouzerh qui est né en Bretagne. Il y a pas mal de lumière dans ce recueil et un peu de vent, celui qui fait voltiger tant les feuilles que les pensées. On croise aussi un oiseau. Alors lui, il nous dévoile ce qu’est la vie. On se dit alors que ça valait le coup de prendre ce chemin et de lorgner le paysage. « Le regard est un reste de jour ».