Que naissait Dino Buzzati en 1906 dont l’œuvre balance entre l’humour délicat de l’observation journalistique du quotidien (« Il n'y a aucun endroit au monde où les figures des gens qui ne se connaissent pas prennent une expression de crétinisme aussi intense que dans un ascenseur. ») et l’évocation kafkaïenne de l’impuissance humaine (« A un certain moment, un lourd portail se ferme derrière nous, il se ferme et est verrouillé avec la rapidité de l'éclair, et l'on n'a pas le temps de revenir en arrière.») avec toujours un élan de sympathie pour les pauvres, les humbles, les faibles et les vaincus.
Ce 16 octobre, j’ai lu, comme dans le prolongement de cette éphéméride, le numéro 132 de la revue Chiendents consacré à Christophe Jubien « La pauvreté du monde ». Ouvrage concocté par l’ami Georges Cathalo, pour d’une part dire tout le bien qu’on pense de ce « poète-ami », une douzaine de gus et de filles s’en sont chargés, et d’autre part lire des textes publiés ou inédits de Christophe. Cette poésie toute en délicatesse, en douceur, en tendresse émerveillée semble n’avoir d’autre fonction que nous faire du bien. « Le soir était si doux / une plume descendait / du ciel en tournoyant / ma main l’a manquée / elle s’est posée sur ce poème / je vais devoir passer / le reste de ma vie / à faire le moins de vent possible. »
C’est également un 16 octobre que naissait Claude Léveillée en 1932. Comme dans le prolongement et en écho à la lecture de Christophe Jubien, « Dans la cuisine. / Fiévreux. // D’un bord à l’autre de la fenêtre / le vol d’un héron blanc // sur mon front la main / de ma mère morte. » Deux chansons.