Une heure avec « J’ai besoin des voix humaines » de Jacqueline Held, éditions Gros Textes
https://sites.google.com/site/grostextes/publications-2017/held-jacqueline
(cette heure est la première d’une dizaine avec les publications Gros Textes d’automne hiver. Je vais essayer de trouver chaque fois la chanson qui selon moi va bien avec le livre parce que j’aime ça la chanson. Merci youtube)
Dans le sillage de «Mots sauvages pour les sans voix » on retrouve ici l’obsession de Jacqueline Held à dire sans trêve avec une sorte de douceur douloureuse, la souffrance des humiliés, des plus faibles, des plus pauvres. Elle procède, à partir de simples esquisses de situations pour la plupart connues et médiatisées, avec peu de mots pour dire l’essentiel, l’insupportable et pourtant l’espoir quand même comme une incantation pour que ça cesse un jour enfin.
Pour que ça cesse, il faut des syndicalistes et des manifestants, des zadistes et des indignés et aussi de vieilles dames qui ne sortent plus trop de chez elles mais qui veillent jusqu’au bout et qui témoignent.
Litanie des enfants perdus// Égrener des noms : / Jeune enfant / Déchiqueté par les chiens / En cherchant à franchir / La frontière du Mexique. / Pauvre enfant de dix ans / Savamment dressé, dénaturé / Pour devenir enfant-soldat. / Petite innocente et douce / Jetée comme esclave sexuelle / Àla convoitise de tous / Sans même comprendre / Rien encore à ce qui lui arrive. / Bébé Rom de deux mois à peine / Refusé, nié dans sa mort même, / Exclu du sol d’un cimetière / Réservé aux « vrais Français » … // Et combien d’autres ? Combien d’autres ? / Dans un bruit de roseaux froissés / Tandis que vacille et tremble / Ta cendre d’espérance. »
Combien de gens de Madame la misère aujourd'hui (chanson des années 60) ? Veiller à les recenser (avec actualisation) et surtout ne pas les opposer.