Une heure avec une mise au point et Jean-Claude Pirotte et Jean-Louis Bergère.
- Dis donc Artufel t’as vu ton blog ? Tes articles foutent le bourdon, on n’y parle que de tristesse mélancolique, de désespoir, de souffrance, de vieillissement et de mort. Et puis les chansons, Mario de Bertin et Nataq de Desjardin, elles donnent juste envie d’aller se pendre.
- Mais elles sont belles ces chansons, l’intro saxo de Bertin et le piano de Desjardin avec le violon, merde ça remue les tripes non ? Et puis je revendique le désespoir souriant et la mélancolie joyeuse. D’ailleurs tiens, j’ai passé un moment avec Jean-Claude Pirotte, un auteur belge donc plein d’humour comme en témoigne ce poème dans Autres séjours, éd. Le temps qu’il fait : « Je t'écris chaque jour / je sais que tu peux lire / d'instinct, d'un seul coup d'œil /entre toutes les lignes // pensez-vous dit la voisine / il écrit à son chat / s'il vivait passe encore / mais son chat il est mort // (poème écrit pour son chat, qui venait de mourir) »
Et Masque et figure de Jean-Louis Bergère, éd. Potentille https://potentille.jimdo.com/les-parutions/le-catalogue-complet/jean-louis-berg%C3%A8re/
La figure au fond c’est le masque qu’on met sur notre tête de mort. Et puis Jean-Louis est chanteur aussi, en le lisant j’ai pensé à Ferré, vingt ans « Pour tout bagage on a sa gueule / Quand elle est bath ça va tout seul / Quand elle est moche on s’habitue / on s’dit qu’on est pas mal foutu… » Oué au fond la figure, c’est une histoire de peau et la peau c’est mort, une affaire de divisions moléculaires qui ne vont pas tarder à dégénérer. « Pas mort non mais parfois vivant de trouille », c’est tout simple et ça m’amuse, ou alors « Fin de quarantaine demain je vais pouvoir manger à ma fin », et ça marche encore mieux avec les décennies suivantes…