Une heure avec Jean-François Dubois, « Une frêle chaloupe » chez Gros Textes dans la collection Alpes Vagabondes. Il s’agit encore de photos retrouvées et décrites, des vieilles photos où « Avec le temps, les images s’étaient piquées, les formes estompées, les couleurs avaient pâli dans une nuance verdâtre envahissante, comme si les pelouses et les berges boisées avaient imposé leur dominante, qu’un même débordement sournois avait rongé lignes et contours… »
Il est souvent question de cimentière, de tombeaux de vagues et lointaines tantes Maria ou d’anciens voisins et la petite histoire rejoint la grande par des chemins de traverse entre les allées et l’on regarde sous un angle particulier Walter Benjamin ou Georges Bataille et dans cet exercice d’effacement, les vieilles photos se mêlent à de vieux films et le couple Cadou peut se retrouver à proximité de Ian Fleming et son James Bond.
Dans un dernier chapitre, l’auteur abandonne l’image pour le document littéraire et historique en remontant à quelques élément biographiques d’un lointain ancêtre du 18ème siècle et dérouler un arbre généalogique qui, comme j’imagine en voyant les vieilles personnes sur les photos qu’elles pourraient être de ma famille, pourrait être celui de n’importe qui. La frêle chaloupe sur laquelle nous sommes embarqués étant destinée à se perdre dans une brume s'épaississant où les formes deviennent de plus en plus indistinctes.
(Bon l’image vaut ce qu’elle vaut mais à cette heure un peu tardive ma foi…)