Une heure avec Arbre(s), anthologie des éditions Donner à Voir, http://www.donner-a-voir.net/.
Pour la plupart, on retrouve les auteurs du chemin des poètes de Durcet et c’est un plaisir de se remémorer de bons moments. L’anthologie est à l’image de ces moments, quelque chose de simple et de fraternel, comme un clin d’œil à nos frères verticaux certainement plus proches de nous qu’on n’imagine. J’ai vu vieillir quelques arbres de mon enfance, un cerisier sauvage qui me servait de château-fort gamin et qui, aujourd’hui, ne tient à la vie que par un fil de quelques branches, on en a vu naître d’autres mourir, on voit ceux qui nous survivront et ceux qui serviront à nous chauffer. On vit avec leurs ombres, leurs fruits, leur bois et les tableaux qu’ils dessinent dans le paysage, changeant le tableau : « Il y a / sur le velours de la mémoire / un arbre qui penche et nous parle // Un arbre ou peut-être un ruisseau // Un arbre qui court en nous-mêmes // Et c’est cela qui chante en nous // Ce poème / - passager des feuilles - / qui réinvente les saisons / chaque matin. » (Alain Boudet).
Et parfois, il raconte, l’arbre, l’histoire de nos vies comme une école de patience et d’attention dans de multiples dimensions et sans avoir l’air d’y toucher : « Mon père avait planté un petit noyer / Il l’a arrosé, il l’a préservé des chevreuils / Par un grillage. / … Il allait le surveiller très souvent… / Nous sommes émus de tant de soin. / Le noyer pousse encore / Et se joue du mauvais temps / Alors que mon père n’est plus. / Sa protection a été efficace, / qui n’était ni policière ni militaire. / Mon père avait prévu : / Maintenant, il s’est bien déployé / Et s’étire sur plusieurs mètres. / C’est une œuvre à la noix ! »
Bon, elle traîne peut-être déjà quelque part sur le blog cette chanson de Louis Capart, mais bon, je trouve qu’elle fait joli ici aussi : https://www.youtube.com/watch?v=JEoy8YL--50