Une heure avec Marianne Desroziers, « Ma mère en automne », éd. Gros Textes coll. Alpes Vagabondes https://sites.google.com/site/lesalpesvagabondes/
Armand le Poête écrivait dans son premier recueil « C’est amusant les photos de famille, il y a les morts et les pas encore morts ».
C’est à feuilleter un album de photos de famille que nous invite Marianne Desroziers avec l’image de la mère disparue au centre, et on visite une vie en une vingtaine d’images et autant de poèmes qui leur font face, à la limite de la poésie, plus près du témoignage brut et sans inutiles fioritures, sans le désir de faire une œuvre, juste dire les choses de la vie, parfois à la limite du style télégraphique, d’une vie avec ses croisements, une vie en petites touches, comme des effleurements. La part belle est faite aux années 60, 70 et leurs couleurs particulières, les années de jeunesse de la mère, une époque dont l’auteur nous restitue délicatement l’ambiance, cabans à carreaux et pattes d’éph, la douche des enfants dans une bassine en fer, vélo et transistor, été à la campagne, hiver à la neige, la légère mélancolie qui serre le cœur, quelque chose de cette « inflexion des voix chères qui se sont tues » mais aussi quelque chose comme un écho de bonheur « Nous avons l’air heureux / Je crois vraiment que nous l’étions / Me trottent dans la tête / des chansons de Nino Ferrer ».
Ben allons-y : https://www.youtube.com/watch?v=Mu4fBIxwUCQ